Champions Cup - Ugo Mola (Toulouse) : "Ne boudons pas notre plaisir"

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Conscient que son équipe a trop facilement laissé les Harlequins revenir dans le match en deuxième mi-temps lors de la demi-finale victorieuse ce dimanche, le manager du Stade toulousain Ugo Mola se satisfait pleinement de la qualification en finale de Champions Cup. Et sait que, face au Leinster, il aura encore des choix forts à faire...

Cette demi-finale a connu un scénario fou. Comment l'avez-vous vécu ?

Je crois qu'on a maîtrisé dans l'ensemble notre première mi-temps mais le retour de vestiaire a été un peu délicat pour nous. On a subi pas mal de situations offensives, on ne mettait plus la main sur le ballon et il y a eu quelques sorties de camp qui ont redonné des munitions faciles. Aussi des plaquages manqués alors qu'il n'y avait pas forcément de gros danger. Derrière, cela a remis une dynamique positive pour les Harlequins et leur a permis de clairement revenir dans le match.

Sur quoi a-t-il tourné alors ?

Je pense que le contest de Dorian Aldegheri, autour de la 60e minute, a été plus qu'important dans ce moment-là. Nous n'étions qu'à un essai d'avance et cela nous a permis de sortir de cette situation. Derrière, il y a aussi eu ce carton jaune sur Antoine (Dupont) qui finit de les mettre à mal puisqu'ils ont perdu leur talonneur, qui est un des meilleurs gratteurs de leur équipe. Du coup, on a pu avoir davantage le ballon. La deuxième mi-temps n'a pas été trop maîtrisée, mais c'est aussi due à la qualité de l'adversaire. Tout le monde était resté sur les quarante-sept points qu'on avait marqués contre lui en match de poule. On en a mis six de moins mais on en a pris un peu plus. A ce niveau-là, il ne faut pas trop laisser de munitions en route. L'alternance dans notre rugby a peut-être un peu manqué.

Le jeu au sol fut-il en revanche décisif en première période ?

Oui, il y a eu deux salles et deux ambiances sur le jeu au sol entre la première et la deuxième mi-temps. Mais les équipes adverses ont le droit de s'adapter et on s'est un peu isolé facilement. J'ai eu la sensation qu'on a voulu plus gérer que jouer. Et ça, franchement, on ne sait pas faire. C'est une petite leçon pour la suite.

Comment avez-vous ressenti l'ambiance au Stadium ?

Depuis le début de saison, on avait coché la possibilité, en faisant le boulot sur cette compétition en parlant un peu vulagirement car - jusqu'à preuve du contraire - on ne va pas à la mine, de retrouver notre public pour une demie potentielle, explique Mola. C’est chouette d’avoir pu lui donner ça comme petit cadeau. Ce sont des moments importants pour le club, même si on fait partie de ceux qui en vivent pas mal. Ce n’est pas rien de jouer dans cette enceinte. Merci aux supporters pour le soutien et aux joueurs d’avoir fait nécessaire pour être au rendez-vous. Ne boudons pas notre plaisir.

En conférence de presse samedi, vous aviez évoqué vos choix forts dans la composition d'équipe et la volonté de finir avec une équipe expérimentée. Cela s'est avéré payant...

Le problème, c'est que le rugby ne se joue pas à dix-huit ou à vingt. A un moment, quand j'ai la chance d'avoir de tels joueurs à disposition, c'est toujours un casse-tête ou un crève-coeur mais c'est aussi la performance qui prédomine. La stratégie aussi. Je vous avais parlé de cette fin de match qui risquait d'être compliquée et d'avoir des leaders de jeu dignes de ce nom sur le terrain. Ils ont été capables de tenir leur rang. Cela nous a été favorable, notamment les entrées de Thomas Ramos, de la première ligne ou de Richie Arnold. Un entraîneur, en débutant une saison, a toujours envie de faire une équipe type. Mais vous ne jouez jamais avec ! Une équipe type, ça n'existe pas. Ce qui existe, c'est d'avoir un très bon groupe et j'en ai un. 

Cela sera-t-il encore un casse-tête pour la finale ?

J'espère qu'on aura l'occasion de prouver encore que c'est un très bon groupe en tout cas, peut-être avec une autre composition (sourire). On sait tous que tout le monde a envie de commencer les matchs, particulièrement une finale de Champions Cup. Il faudra qu'on fasse des choix, qu'on les explique et qu'on assume cette stratégie. En face, au Leinster, on aura un entraîneur qui, en termes de stratégie de squad, est maître en la matière. Nienaber, pendant la Coupe du monde, a osé et tenté des équipes différentes à chacune de ses compositions avec l'Afrique du Sud du quart à la finale. On va peut-être s'inspirer des meilleurs !    

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Les commentaires (1)
LeoDuc Il y a 12 jours Le 06/05/2024 à 14:26

Bravo Mola, très beau jeu et magnifique prestation.