Top 14 - "Ils m'ont dit que j'allais mourir, que j'étais un tricheur" : Cobus Reinach se confie sur les menaces de mort contre lui et sa famille
Le demi de mêlée de Montpellier et de l'Afrique du Sud championne du monde s'est confié sur les menaces de mort dont il a été victime durant le Mondial. Le Sud-Africain a aussi annoncé avoir porté plainte.
La bêtise n'a pas de limite. Elle touche aussi le rugby, discipline souvent vantée pour ses valeurs. La dernière Coupe du monde organisée en France (8 septembre - 28 octobre) a mis en avant la partie sombre de notre jeu, avec plusieurs joueurs (et arbitres) victimes de cyberharcèlement. On parle ici du capitaine de la Namibie Johan Deysel après son plaquage sur Antoine Dupont, de l'Anglais Wayne Barnes après la finale du Mondial ou dans ce cas précis, de Cobus Reinach, le demi de mêlée de l'Afrique du Sud et de Montpellier.
Dans les colonnes de L'Équipe, le champion du monde est revenu sur ce triste épisode qui l'a vu recevoir de nombreux messages de haine et d'insultes de mort. La cause, à considérer qu'il en faut une pour ce genre d'énergumènes, concerne l'arbitrage et les déclarations du Sud-Africain après le match. L'intéressé raconte : "J'ai dit après le match que les arbitres avaient été bons face à la pression. Ce qui m'a valu de nombreux messages..." Et de préciser les menaces dont il a été victime après la victoire de l'Afrique du Sud face à la France (29-28) : "Le premier message me concernait directement, me disant de ne pas revenir à Montpellier, sinon je me ferais tuer. Ensuite, ça commence à concerner ma famille. Des gens, derrière leurs claviers, qui peuvent s'en prendre à votre famille... Ce n'est pas elle qui prend des décisions sur le terrain ou joue contre votre équipe, donc, clairement, ça dépasse les limites."
Les Français ont été incroyables
Le demi de mêlée confirme avoir déjà été insulté durant sa carrière, mais le caractère (très) menaçant de ces cybermenaces a pris une autre dimension durant la compétition. "Je ne veux rester là-dessus car les Français ont été incroyables, assure-t-il, grand seigneur. Mais ce harcèlement en ligne, qui concerne une minorité, doit rester en dehors de ce jeu." Le Montpelliérain tente même l'humour pour dédramatiser la situation. "Ces gens qui m'ont dit de ne pas revenir à Montpellier, que j'allais mourir, que j'étais un tricheur, que je devais aller au contrôle antidopage, ce que j'ai fait d'ailleurs après ce match (sourire)". Celui qui n'a pas disputé la finale face aux All Blacks a avoué avoir porté plainte pour que la police puisse enquêter et notamment s'assurer que le cyberharceleur le plus virulent n'habite pas à côté de Montpellier où il réside avec sa famille.
Cobus Reinach est attaché à la France (sa femme voulait rentrer en Afrique du Sud suite à cet épisode), et au MHR avec qui il a décroché le titre de champion de France en 2022, le premier de l'histoire du club. "Il faut qu'on se batte ensemble, explique-t-il par rapport à la situation de Montpellier en Championnat (dernier du classement). Quand tu perds, chacun peut partir se fâcher dans son coin. Non, on doit être une équipe. Ne baissons pas la tête et fonçons vers la prochaine bataille." Le MHR affrontera Oyonnax (samedi à 17h) pour la première du nouveau staff dirigé par Patrice Collazo. Toujours en Top 14, Reinach sera sans doute curieux de voir la première de son capitaine Siya Kolisi avec le maillot du Racing, dimanche soir face à La Rochelle.
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