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1948... 2009... 2018...

Par Jérôme Prévot
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Ce ne fut pas vraiment une surprise. 

On se souvient de la journée de lancement du Tournoi du 24 janvier, quand Eddie Jones d’un ton provocateur qui n’appartient qu’à lui avait lancé une phrase du genre : « Ce n’est pas la peine de s’inquiéter. On connaît déjà la fin du Tournoi. L’Irlande est au-dessus du lot. Les Irlandais vont gagner, ils ont tout en leur faveur… »
Le sélectionneur de l’équipe d’Angleterre ne se trompait pas, il aurait sans doute bien voulu. L’Irlande a survolé ce Tournoi 2018, conclu sur un magistral grand chelem sur la pelouse de Twickenham (le troisième après ceux de 1948 et 2009). Les Irlandais avaient même déjà gagné le Tournoi 2018 au soir de la quatrième journée, c’est dire si leur supériorité fut manifeste. Le troisième « carton plein » des Verts restera associé à quelques images très fortes : le drop de dernière minute de Johnny Sexton au Stade de France lors de la première journée, sa passe laser fascinante face au pays de Galles à Dublin.
Sans oublier l’insolente réussite du jeune Jacob Stockdale auteur de sept essais en cinq matchs ou la passe subtile du pilier droit Tadhg Furlong pour Bundee Aki, samedi après-midi. Voilà comment les Irlandais se retrouvent sur le toit de l’Europe et à la deuxième place au classement de World Rugby.
Ce triomphe vient de loin, du travail exemplaire d’une fédération qui a mis sur pied un système de formation performant et d’une politique qui permet à son élite de donner le meilleur d’elle-même. Ses internationaux ne sont pas essorés par une compétition domestique épuisante. La science de Joe Schmidt, technicien néo-zélandais d’exception a fait le reste, tout comme quelques naturalisations bienvenues (Aki, Stander).


Consternante Italie

Le Tournoi 2018 nous a en revanche réservé une grosse surprise avec cette cinquième place de l’Angleterre qui marchait sur l’eau en 2016 et 2017. Le colosse du rugby nordiste finit avec trois défaites consécutives. Même Eddie Jones, malgré sa verve y a perdu un peu de son latin. Mais tant mieux, finalement. Le Tournoi est tellement beau qu’il ne dit pas souffrir d’une hiérarchie trop figée. Le pays de Galles et l’Ecosse se retrouvent à peu près au même niveau, les premiers descendent un peu, les seconds surprennent agréablement. La France pour qui on craignait le pire n’a pas été si médiocre. Après tout, elle a perdu deux matchs d’un point et elle a mené en Ecosse. On espère que sa masse de pratiquants l’empêchera de descendre trop bas. En revanche, le bilan italien est consternant. Troisième cuillère de bois d‘affilée.
Conor O’Shea ne fait pas mieux que ses prédécesseurs. Il fait même pire. l’Italie n’a lutté pour la victoire qu’une fois sur cinq, samedi contre l’Ecosse. Faut-il croire à quelques talents émergents ? Faut-il craindre la retraite de Sergio Parisse ? Faut-il craindre l’idée que la Botte n’a pas plus sa place dans le « saint des saints » qu’une ancienne république soviétique sise aux pieds des monts du Caucase.

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