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Le « Triangle d’or » du Pays de Galles

Par Nicolas Zanardi
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    Le « Triangle d’or » du Pays de Galles
Publié le Mis à jour
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Après l’animation offensive des irlandais et la défense italienne, notre dernier focus sur les adversaires des Bleus concernera le jeu des Gallois, passés maîtres dans l’art d’attaquer le milieu de terrain par le biais de micros-lancements aussi simples qu’efficaces.

Vous avez probablement déjà entendu parler du « Warrenball ». Vous savez, ce modèle d’animation offensive mis au point par Warren Gatland, sélectionneur du pays de Galles mis cette saison à la disposition des Lions pour leur tournée de juin en Nouvelle-Zélande. Son principe ? Il repose, un peu comme celui de l’équipe d’Irlande, en un jeu d’affrontement direct répété sur toute la largeur du terrain, afin de profiter dans le sens retour d’un déséquilibre au sein de la défense. Alors, bien sûr, présenté comme cela, rien ne semble plus simple. Le truc ? C’est que ce mode d’animation offensive, répétitif à souhait et terriblement usant pour la défense, passe par une conservation de balle optimale et des sorties de balle rapides. Ce qui nécessite, sur le premier temps de jeu ou après un ballon ralenti, de se placer directement dans l’avancée en prenant le centre du terrain. Et pour cela, les Gallois ont un atout dans leurs manches : ce jeu en triangle qui leur permet de créer des brèches terribles dans les milieux de terrain adverses, lorsqu’ils ne marquent pas en première main, comme face à l’Angleterre. Ce jeu en triangle ? Il fonctionne selon des principes d’une simplicité biblique. Lorsque le premier attaquant (qui peut aussi bien être le demi d’ouverture Biggar que le demi de mêlée Webb, sur certaines phases de jeu) reçoit le ballon, un premier joueur (Scott Williams ou Jamie Roberts) arrive à hauteur en rentrant sa course tandis que, dans son dos, se présente l’ailier côté fermé (Liam Williams lorsque le jeu va de gauche vers la droite, George North dans le sens inverse). Avec à charge pour le porteur de balle de bien lire la défense, et d’effectuer le bon choix…

 

Timing et conviction des courses

 

En effet, de par la forte densité d’attaquants, ce jeu en triangle oblige le deuxième défenseur (généralement le premier centre) à effectuer un choix : défendre sur la course rentrante du centre, ou anticiper la venue de l’ailier. Ce qui signifie que, lorsque l’attaque est menée dans le bon timing, l’attaquant choisi a fatalement un temps d’avance sur le défenseur, ce qui lui permet systématiquement de progresser. Voire de créer des brèches décisives lorsque la défense n’a pas le temps de se resserrer assez tôt. Les essais inscrit par Williams contre l’Angleterre  ou celui de North contre l’Irlande après une percée de Scott Williams en constituent autant de preuves... Mais c’est un leurre tout bête, nous direz-vous ! Absolument. Or c’est justement ce qui est fascinant dans le jeu des Gallois, à savoir leur propension à réaliser ces choses simples à très haut niveau d’intensité, avec un timing dans les courses remarquables. Ainsi, généralement, le porteur de balle peut jusqu’au dernier moment disposer de solutions «crédibles», qui font d’autant plus peser d’incertitude sur le couloir 10-12 que le centre et l’ailier se croisent à toute vitesse, dans un mouchoir de poche. «Ce qui fait la différence dans ce genre de combinaisons, ce n’est pas tant le nombre de soutiens, mais la conviction que les joueurs dans leurs courses, nous confiait voilà quelque temps l’entraîneur de Clermont Franck Azéma. Il faut que tous deux viennent vraiment avec l’idée de jouer le ballon. Il n’y a rien de pire qu’un joueur qui sait qu’il n’aura pas le ballon, et passe à vide sans conviction… Pour éviter cela, le plus simple est que le choix soit effectué en lecture par l’ouvreur, et non pas annoncé au préalable. » Le principe fondamental, en somme, de l’attaque à plat, jamais aussi efficace que lorsque les attaquants disposent d’automatismes. Cela tombe bien, en fin de Tournoi, la charnière Webb-Biggar ainsi que la paire de centres Williams-Davies en ont fait le plein. Lesquels rêvent de les afficher une nouvelle fois au grand jour au Stade de France, pour conclure en beauté leur Tournoi…

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