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Italie: Question de légitimité

Par Simon Valzer
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Déjà balayé à deux reprises par les Gallois et les Irlandais à Rome, les Italiens ne se déplacent pas à Twickenham pour une victoire. Juste pour prouver la légitimité de leur présence. 

L’Italie vit des heures sombres. Avant ce Tournoi, on espérait pourtant une éclaircie : en novembre, la Squadra avait remporté une victoire historique contre l’Afrique du Sud, même si cette dernière avait été gâchée une semaine plus tard par une défaite face aux Tonga. Mais après tout, personne n’est à l’abri d’un péché d’orgueil… Ce succès historique donnait à penser que le staff italien, qui est probablement l’un des meilleurs et des plus complets de l’histoire de la formation transalpine, avait déjà apporté sa touche. Et l’on avait de bonnes raisons de le croire, au vu du concentré de compétences proposé par ce trio avec Conor O’Shea, l’homme qui a rebâti la légende des Harlequins, assisté de Brendan Venter, l’ex-gourou des Saracens en charge de l’attaque et Mike Catt, figure du rugby anglais en charge des trois-quarts. L’on se disait que les Italiens auraient pu saisir cette opportunité de recevoir à deux reprises en ouverture du Tournoi pour lancer leur campagne. Las, les hommes de Sergio Parisse ont été balayés à Rome, devant leur public, par le Pays de Galles (7-33) puis par l’Irlande (10-63). 96 points encaissés en deux matchs. Un score affligeant, propre à remettre (encore) en jeu la légitimité de l’Italie dans le Tournoi. Bien conscient du fait que son équipe est en ce moment sur la brèche, le sélectionneur italien Conor O’Shea est monté au créneau la semaine dernière pour militer en faveur d’une ouverture du Tournoi plutôt que le contraire, arguant que d’autres nations telles que l’Irlande et que l’Ecosse avaient elles aussi connu des heures sombres, et que l’Italie représentait la troisième puissance économique du Tournoi. Des arguments recevables, mais qui n’occultent pas une réalité sportive qui dérange. Sans refonte globale de son système, la Squadra continuera sa longue descente aux enfers tandis que les autres nations progressent…

Éviter à tout prix 2001

De l’autre côté des Alpes, une crainte hante tous les esprits : celle de revivre l’humiliation du 17 février 2001. Ce jour-là, les hommes du talonneur Alessandro Moscardi se rendaient à Londres pour défier ceux du féroce Martin Johnson. Certes, les optimistes diront que ce jour-là, le XV de la Rose alignait l’équipe qui, deux ans plus tard, allait être sacrée championne du monde en Australie. Il n’en reste pas moins que l’Italie concéda la plus large défaite de son histoire face à l’Angleterre : 80 à 23. Dix essais à deux. Le pire, c’est que les Italiens étaient encore à la portée de leurs adversaires à la pause (33-23). Mais ils ont encaissé un terrible 50 à 0 dans le deuxième acte. Le plus inquiétant, c’est que la formation transalpine a déjà connu ce scénario cette année face au pays de Galles et à l’Irlande. Alors, l’Italie revivra-t-elle pareil cauchemar ? On l’ignore. Mais s’ils veulent clouer le bec à leurs détracteurs, les Italiens n’auront pas le droit de baisser leur garde dans l’enfer de Twickenham.

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