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Les clés du Crunch

Par Nicolas Zanardi
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À l'occasion de ce 103e France-Angleterre de l'histoire, certains secteurs de jeu s'annoncent plus déterminants que d'autres. Lesquels ? Suivez le guide... 

Soigner la finition

C'est une évidence dans n'importe quel match, mais demeure probablement encore plus vrai lors d'un déplacement à Twickenham, face à un XV de la Rose invaincu depuis 13 rencontres : aucun point ne devra être laissé en route, si les Bleus souhaitent obtenir la victoire... Cela passe bien sûr par les tirs au but (lesquels seront confiés à Camille Lopez), point noir récurrent du XV de France depuis plusieurs années. Mais aussi, évidemment, par la capacité à se montrer efficace dans les derniers mètres. « C'est ce qui nous sépare actuellement des équipes de très haut niveau, constatait en préambule du tournoi le sélectionneur Guy Novès. Il faut se montrer plus efficace, plus tueur dans les zones de marque. » et cela de toutes les manières. Ainsi, la veille de la rencontre, le capitaine Guilhem Guirado se laissait aller à la confidence. « Autant les Anglais délaissent volontairement des espaces lorsqu'ils sont loin de leur ligne, autant ils présentent un rideau très dense près de leur en-but. Il faudra s'adapter et pourquoi pas utiliser nos pieds. » Ce qui implique les diagonales pour les ailiers, bien sûr, mais aussi l'atout trop souvent négligé du drop...

 

Inverser la pression en défense

Le succès d'Eddie Jones, c'est d'avoir pour l'heure su adapter à la génération lancée par Stuart Lancaster un des atouts historiques du XV de la Rose, à savoir sa domination physique. Sans être géniaux, les Anglais raffolent ainsi de concasser l'adversaire en attendant l'ouverture. Sauf que là, des joueurs importants manqueront à l'appel, comme les frères Vunipola. Un atout dont devront profiter les Français pour tenter de bloquer les Anglais au-delà de la ligne d'avantage, et ainsi totalement neutraliser leur jeu. Facile à réaliser ? Évidemment non. D'autant que le staff de Guy Novès a choisi de persister dans son option de troisième ligne sans plaqueur-gratteur (ce qui lui avait coûté cher en agressivité en novembre, notamment contre l'Australie) et que Wesley Fofana, régulateur de la défense, manquera en milieu de terrain.

 

Résister à la « meute »

La meute. C'est ainsi que Paul Gustard avait baptisé son système défensif aux Saracens, qu'il a depuis lors transféré au XV de la Rose. Son principe ? Une pression de tous les instants sur les « chasses » des coups de pied que ne manqueront pas de distiller Ford et Farrell dans les dos des ailiers français, à savoir Vakatawa et Nakaitaci. Le but de la meute étant de convertir en points la moindre erreur, ou initiative malheureuse de l'adversaire. De par son jeu au pied, Scott Spedding devra ainsi se montrer très disponible pour renvoyer le danger dans le camp adverse, ainsi que Louis Picamoles ou Damien Chouly pour sécuriser les ballons très chauds. Mais cela ne reste que de la théorie sachant que, depuis treize rencontres, aucune équipe au monde n'a encore trouvé la parade au jeu de pression des Anglais...

 

Conquête : l'accent sur la touche ?

Si le forfait de Wesley Fofana a fait beaucoup parler en France, ceux d'Eddy Ben Arous et Jefferson Poirot pèsent également très lourd, puisqu'ils ont privé les Bleus de leur deux piliers gauches titulaires. De quoi fragiliser la mêlée bleue ? Pas si sûr, puisque Cyril Baille a démontré en novembre qu'il faisait la maille, et que les piliers remplaçants Xavier Chiocci et Rabah Slimani ont largement de quoi faire pencher la balance en deuxième période en faveur des Bleus, du moins dans l'épreuve de force, face à des remplaçants anglais inexpérimentés. En revanche, le principal point d'inquiétude de la semaine a résidé dans la touche. L'an dernier en effet, les Anglais avaient fondé leur succès à Paris sur une énorme domination en deuxième période dans ce secteur. Un écueil que veulent éviter les Bleus à tout prix, d'autant que le cerveau Kruis sera absent. Voilà pourquoi Yannick Bru a opté pour une titularisation de Chouly plutôt que Goujon, et pourquoi Maynadier a devancé Tolofua sur le banc. Choix payants ? On le saura ce soir...

 

Le poids des bancs

C'est la principale inconnue de cette rencontre. Friand de coaching, Guy Novès n'aime rien tant qu'apporter un coup de fouet à son équipe, en lançant au moment opportun des impact-players. Sauf que justement, sur le banc bleu, les joueurs de cette trempe manquent. En choisissant de se passer de Tolofua et de Bastareaud, Novès s'est en effet volontairement privé de joueurs susceptibles de faire avancer l'équipe ballon en main. En outre, en cas de blessure au centre, le staff tricolore se verrait obligé de bricoler, avec Vakatawa, Nakaitaci ou Doussain, en fonction des circonstances de match. Risqué ? On nous rétorquera qu'il faut prendre des risques pour gagner les grands matchs. D'ailleurs, si les joueurs capables de dynamiter la rencontre existent côté anglais (à l'image du demi de mêlée Danny Care), on ignore encore la valeur réelle de joueurs comme Sinckler, Harrison ou Te'o. Bonne ou mauvaise surprise à attendre pour es bleus ? Là encore, il faudra attendre ce soir...

 

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