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Dulin : "C'est incompréhensible"

Par Marc Duzan
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    Dulin : "C'est incompréhensible"
Publié le Mis à jour
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Contacté par la rédaction du Midi Olympique, Brice Dulin apporte les précisions nécessaires à l’affaire en cours. Son contrôle, sa convocation, ses certitudes, l'arrière du Racing 92 et de l'équipe de France livre ses vérités.

Quand avez-vous été contrôlé ?

Le mercredi avant France – Nouvelle-Zélande (mercredi 23 novembre 2016, N.D.L.R.).

Par les membres de l’Agence Française de Lutte contre le Dopage ?

Oui, sûrement. A part eux, je ne vois pas qui peut nous contrôler… C’était un contrôle inopiné, effectué le matin, à Marcoussis. Nous sortions de la séance de muscu ; tous les joueurs ont été prélevés. De toute façon, lors de la tournée de novembre, on sait tous qu’on y a droit au moins une fois…

Etait-ce un contrôle urinaire ou sanguin ?

Les deux, à mon souvenir. Tous les prélèvements effectués dans le cadre de l’équipe de France se déroulent de la sorte.

Pourquoi, selon vous, le résultat du contrôle est-il anormal ?

Le résultat n’est pas anormal puisque le produit en question, l’higénamine, n’est pas répertorié comme quelque chose d’interdit.

Pourquoi la commission fédérale vous a-t-elle convoqué, dès lors ?

Là est la question… Si j’avais la réponse, on n’en serait pas là. C’est un produit de « pré work out », de pré travail si vous préférez ; ça revient à prendre des cafés ou des vitamines en début de journée ! C’est un produit qui a été contrôlé et homologué par des personnes compétentes. La marque en fait même la pub avec des égéries du Top 14. Je ne l’ai pas pris débilement. Tous les voyants étaient au vert. Si aujourd’hui, je vais sur le site internet de l’AFLD et que je demande si le produit en question est interdit, le moteur de recherche me répond que je peux l’utiliser, que c’est légal ! Je ne comprends pas vraiment pas pourquoi on me reproche quelque chose.

Sous quelle forme avez-vous pris ce produit ?

On le boit. C’est une poudre que je dillue dans un verre. Avant d’en prendre, j’ai discuté du produit en question avec un joueur ambassadeur de la marque. Il m’a dit que la marque en question lui avait fourni des attestations prouvant que la mollécule était conforme à la réglementation anti-dopage. En plus, sur les taux, ma zone est de 19 alors quelle peut aller jusqu’à 100 000 au maximum… C’est dérisoire... Pendant la muscu, on nous a prévenus qu’il y avait contrôle. J’avais envie de pisser (sic), je me suis retenu pour passer rapidement le contrôle. Si j’avais pissé pendant la muscu et après, il n’y aurait eu aucune trace dans le prélevement. C’est ce qui est hallucinant.

Qui vous a prévenu du résultat et pourquoi n’avez vous pas répondu à la commission ?

J’ai reçu un courrier de la part de la FFR à mon domicile. Le problème, c’est que j’étais en vacances la deuxième semaine de janvier. Quand je suis revenu, j’ai relevé le courrier et j’ai pris un peu de temps pour aller chercher l’avis de passage à la Poste. Je pensais que c’était juste un colis ! La lettre, je l’ai donc ouverte le 16 janvier. Et j’ai lu : « Monsieur, vous êtes convoqué suite à un taux anormal... »

Aviez-vous jusqu’au 16 janvier pour répondre ?

Non, il n’y avait pas de date butoir.

Etes-vous convoqué le 26 janvier ?

Je ne sais pas du tout, ce n’est pas moi qui décide.

Y a-t-il besoin d’une Autorisation à Usage Thérapeutique pour prendre ce produit ?

Non. Souvenez-vous de l’affaire Mamadou Sakho (footballeur international, N.D.L.R.) l’an passé. Il a râté l’Euro de football pour avoir pris la même substance. Derrière, il a été blanchi par les experts… Moi, je vais râter le Tournoi des 6 Nations. Je me retrouve au milieu de quelque chose que je ne maîtrise pas. L’UEFA a blanchi le joueur et moi, quelques temps plus tard, on me reproche la même chose… C’est incompréhensible.

Risquez-vous gros ?

Risquer quoi ! Il n’y a pas d’interdiction. Pour moi, le risque est seulement médiatique. J’ai peur que ma famille et mes proches ne comprennent pas. Ma mère m’appelle tous les jours pour me demander si ça va, si je tiens le coup… Si on m’avait pris au pâté ou au Ricard, j’aurais compris. Mais là…

Pouvez-vous jouer au rugby en attendant d’être entendu par la commission ?

Je n’ai rien fait de mal. Je peux jouer, bien sur. C’est comme si vous preniez un vélib’, que vous alliez sur la piste cyclable et qu’on vous disait : « Monsieur, vous n’avez pas le droit ». Ah bon ? C’est marqué où ? « Nulle part mais c’est moi qui vous le dis ! »

Aviez-vous prévenu Guy Novès ?

Il était au courant avant moi. Le courrier venait de la FFR, je vous rappelle.

Vous deviez faire partie du groupe France…

Je ne sais pas… De ce que j’avais compris, oui… Mais je n’avais pas de confirmation. … Je me suis battu pour essayer d’y revenir, en équipe de France. Et quand t’y arrives, t’es rattrapé par une histoire à la con. Ca me rend fou.

Comment vivez-vous cette situation ?

J’ai une vie tout à fait normale. Ce qui me préoccupait le plus, c’est que l’histoire sorte avec de mauvaises informations. C’est mon entourage que je veux protéger. 

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