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Protégés les Blacks ?

Par midi olympique
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    Protégés les Blacks ?
Publié le Mis à jour
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Les All Blacks seraient-ils favorisés par les instances du rugby ? Les derniers matchs laissent à débattre de la question.

Le dernier match des Four-Nations entre Blacks et Wallabies a été marqué par un certain nombre d’incidents qui laissent un arrière-goût amer dans la bouche. S’il ne s’agit en aucune manière de remettre en doute le résultat du match puisque les Néo-Zélandais ayant surclassé les Australiens dans tous les secteurs du jeu, il n’en reste pas moins que de nombreuses questions ont été soulevées, entre autres par le sélectionneur australien Michael Cheika quant à l’indulgence dont les champions du monde semblent bénéficier de la part des arbitres, de la Sanzaar et de World Rugby.

Fourchette non sanctionnée !

Un incident a particulièrement agité le Landerneau du rugby mondial. Il s’agit du geste du pilier néo-zélandais, Owen Franks, par ailleurs un joueur très correct, saisissant le deuxième ligne australien Kane Douglas par le visage puis par le cou lors d’un maul pénétrant. Les images sont en effet sans appel : alors que Douglas tente d’atteindre le ballon, Franks enroule son bras autour du cou de l’Australien et saisit son visage, ses doigts entrant logiquement en contact avec les yeux. Dans le feu de l’action, Romain Poite, l’arbitre du match, a laissé l’action se poursuivre. Seulement, toute action sur le visage d’un joueur est largement prohibée par les règles de World Rugby. Si l’on peut s’étonner du manque de vigilance de Romain Poite qui n’a pas souhaité revoir l’action au ralenti comme il en a le droit sur toute action d’antijeu, le plus surprenant est que le commissaire du match, bien installé dans le confort de son fauteuil, n’ait pas réagi pour citer le joueur.

On a connu la Sanzaar nettement plus diligente dans un passé récent pour sévir après des actions de jeu parfois anodines et invisibles dans le jeu (on pense notamment à la suspension de trois matchs de David Pocock pour avoir saisi Michael Leitch, joueur des Chiefs, par le cou lors d’un match de Super Rugby). La Sanzaar se défend au prétexte que l’Australie n’a pas demandé la citation de Franks. Si les Australiens ont effectivement fait preuve de beaucoup de naïveté et de négligence -c’est l’équipe victime qui se doit de porter réclamation- il n’en reste pas moins que la Confédération sudiste ne s’est pas couverte de gloire. La polémique enflant, World Rugby a dû sortir de sa réserve pour affirmer que si l’instance mondiale ne pouvait pas intervenir (dans la mesure où la Sanzaar possède son propre système disciplinaire), elle « combattait le jeu déloyal » et « protégeait la santé des joueurs ». Tout ceci laissera sceptique nombre de joueurs français accusés de « fourchette » en Coupe d’Europe et suspendus sans preuve nette à la caméra, contrairement à l’action de Franks qui ne laisse aucun doute. Il n’est pas peu dire qu’Owen Franks aurait dû être suspendu pour un minimum de douze semaines.

Respect pour Read, mépris pour Moore

Autre point de controverse dénoncé par Cheika, le traitement infligé par Romain Poite à Stephen Moore, le capitaine australien. Le grand inconvénient des micros d’arbitre est que l’on entend leurs conversations sur le terrain. Et, selon le manager australien, il y a eu deux poids et deux mesures dans le discours de l’arbitre tricolore envers les capitaines. Autant les conversations entre Romain Poite et Kieran Read sont restées courtoises, autant les Wallabies regrettent que Moore ait été traité comme un « morpion insolent », régulièrement remis à sa place sans explication. Les Australiens payent là un passé peu flatteur dans leurs rapports avec les officiels.

Dernier point de tension entre les deux équipes, la différence de sanctions pour des actions similaires. Un exemple ? Si le carton jaune infligé au deuxième ligne australien Adam Coleman est largement mérité (charge à l’épaule et à retardement sur Ben Smith), on peut se demander pourquoi le talonneur néo-zélandais Dan Coles n’a pas récolté pareille sanction pour sa brutalité sur Scott Fardy (pénalité seulement), ou ses provocations constantes qui ont contribué à la mauvaise ambiance du match.

Par Jacques Broquet, correspondant

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