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Balayés comme fêtus de paille

Par Jérôme Prévot
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    Balayés comme fêtus de paille
Publié le Mis à jour
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Jamais les Wallabies n’avaient été à ce point humiliés à domicile. En laissant le ballon aux All Blacks, ils ont déclenché un maëlstrom sublimé par Barrett et Retallick.

C’est d’abord l’histoire d’une équipe qui a joué totalement à l’inverse de qu’elle aurait dû faire. Les Wallabies ont subi la plus grosse déroute de leur histoire à domicile pour avoir été incapables de mettre la main sur le ballon et le scénario catastrophe s’est déroulé aussi sûrement que dans un roman de gare écrit à la va-vite. Les All Blacks ont terminé la rencontre avec 55 pour cent de possession et 60 pour cent d’occupation en leur faveur. Ils se sont faits 203 passes contre 122. Aucune équipe au monde ne peut surmonter de telles statistiques face à une brigade aussi talentueuse.

Michael Cheika savait bien qu’il fallait assurer un maximum en conquête et venir construire des séquences rapides dans les trente mètres adverses. C’est exactement le contraire qui s’est passé dans la première demi-heure. Ses hommes se sont ridiculisés en se faisant piquer des ballons en touche comme des Bleus (cinq au total), en se faisant subtiliser une introduction en mêlée et en rendant trois ou quatre ballons faciles au pied. Et M. Peyper finit de les achever en sifflant une série de pénalités contre eux sur les rucks. Mais était-ce vraiment un problème de volonté, de mauvais choix, ou tout simplement un signe de faiblesse intrinsèque de ces pauvres Australiens ? Osons aussi l’argiument de la malchance avec les blessures de Giteau, Toomua et Horne qui ont patachevé cette bérézina. En tout cas, les All Blacks, gavés de ballons de récupération ont mis leurs adversaires à la torture. Le premier essai du centre Crotty est venu d’une touche non trouvée de Giteau et les Néo-Zélandais ont trouvé la largeur en trois passes. Sur cette action, Giteau, Genia et Haylett-Petty ont manqué tour à tour leur plaquage. Voilà comment la sarabande des All Blacks a commencé. Puis, les Wallabies ont perdu deux ballons coup sur coup en touche courte et Barrett est allé ouvrir la défense australienne d’une accélération diabolique (20-3, 26e) pour sceller

L’adresse des All Blacks a été mainte fois décrite dans ses colonnes, les mots nous manquent pour en rajouter une couche. Mais le fonds de jeu des Néo-zélandais a été dopés par deux personnalités d’exception : l’ouvreur Beauden Barrett et le deuxième ligne Brodie Retallick. La classe du premier ne nous a pas vraiment étonné car nous avions la finale du Super 18 en mémoire, mais l’abattage du second nous est apparu surhumain. Le joueur des Chiefs et ses 121 kilos pousse, saute, lutte. Mais il est aussi capable de sprinter, sans doute dix fois dans le match, mais aussi de distribuer le jeu par des passes millimétrées et des off loads incongrus pour un avant de devoir. Le capitaine Kieran Read a résumé la performance ainsi : « Nous, les avants, nous voulions être à la hauteur de nos si talentueux trois quarts. Nous savions qu’ils seraient irrésistibles sur les turn overs, mais je crois que ce soir, tout le monde a été extraordinaire, surtout les gars du cinq de devant. Ils m’ont stupéfié.»

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