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France-Irlande : les clés du match

Par Nicolas Zanardi
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    France-Irlande : les clés du match
Publié le Mis à jour
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Désireux de se rassurer dans les secteurs basiques de la conquête et de la défense, les Bleus devront surtout s’assurer une conservation de balle maximale. Sous peine de voir l’arme atomique constituée par le duo d’ailiers Thomas-Vakatawa se retourner contre eux, au vu de la menace aérienne promise par les Irlandais...

Dis-moi qui débute, je te dirai comment tu vas jouer. Ou du moins, comment tu escomptes le faire… En alignant un XV de départ finalement assez proche de celui qui a terminé la rencontre face à l’Italie, Guy Novès a envoyé un message : celui de vouloir voir son équipe hisser son niveau dans les secteurs cruciaux de la conquête et de la défense, dans lesquels les titulaires de la semaine dernière ont failli. Rien que de très normal, nous direz-vous, sachant que c’est précisément dans ces mêmes secteurs que le XV de France a souffert le martyre face à l’Irlande lors de la dernière Coupe du monde…

Conquête : tout pour la touche

En matière de conquête, la donne est claire : si les Irlandais semblent friables en mêlée fermée en l’absence de ses piliers titulaires Healy et Ross (ainsi que l’a suggéré l’essai encaissé face aux Gallois…), le but des Bleus ne consistera dans ce secteur qu’à partager les ballons. Les titularisations de pilier « coureurs » comme Atonio et Poirot en font foi, les deux hommes étant surtout censés compenser dans le jeu courant l’absence de Picamoles en portant les ballons au contact de la défense irlandaise. Par ailleurs, cette semaine, l’accent a surtout été placé sur la touche par Yannick Bru, où les Bleus ont une grosse revanche à prendre par rapport à la dernière confrontation de Cardiff. Le maintien de Chouly au poste de numéro 8, ainsi que les titularisations de Flanquart au détriment de Jedrasiak et de Camara plutôt que Burban en disent assez long des intentions des Bleus, qui souhaitent disposer d’un maximum d’options pour assurer leurs prises. Par ailleurs, le choix du « tout aérien » au détriment de la puissance laisse entendre que, comme contre l’Italie, le XV de France cherchera à contrer les Irlandais dans les airs plutôt que de contrecarrer leurs ballons portés au sol. Pari risqué ? Comme toujours, la seule réponse qui vaille viendra du terrain…

Défense : vite, une revanche !

Trop facilement franchie contre l’Italie en raison de montées trop lentes et désordonnées, la défense française ne pourra pas se permettre les mêmes absences face à l’Irlande. Cela est d’abord vrai au niveau des trois-quarts, où Mermoz se trouve appelé à la rescousse pour réguler la ligne. Un rôle à contre-emploi dont ce dernier devra pourtant s’acquitter pendant 80 minutes, le staff ayant effectué le choix (ultra-risqué) de ne sélectionner aucun remplaçant au poste de centre. En effet, les Italiens ont révélé à la fois des failles dans la zone de Plisson et au large du deuxième centre, et l’on peut faire confiance à Joe Schmidt pour avoir concocté dans la semaine plusieurs lancements de jeu susceptibles d’exploiter ces faiblesses.

Enfin, dans un deuxième temps, les Bleus devront s’appliquer à blinder leurs bordures, où ils se sont montrés la semaine dernière orphelins de Thierry Dusautoir, et où l’Irlande raffole de relancer le jeu. Nul doute en effet qu’avec le retour de leur meilleur franchisseur, Sean O’Brien, les Verts chercheront à cantonner leurs séquences à un jeu d’usure, où leur vaillance et leur agressivité peuvent s’exprimer à plein. Le challenge de la jeune garde bleue sera à ce titre de faire front. Pour ce faire, celle-ci devra se montrer intelligente dans sa redistribution, en ne se consommant pas dans les premiers rucks pour conserver une ligne dense et agressive, et ne contester les ballons qu’à bon escient. Plus facile à dire qu’à faire…

Conservation : des soutiens à ajuster

Passés maîtres dans l’art de conserver le ballon dans les phases de ruck, les Irlandais sont également des experts pour pourrir le jeu de l’adversaire, en ralentissant leurs sorties de balles au sol ou en coffrant les attaquants en haut par le biais de leurs fameux « choke tackle », notamment dans la zone de leur ouvreur. Les Bleus se devront ainsi d’éviter cet écueil. Comment ? Probablement en recherchant moins systématiquement la passe après contact que contre l’Italie, et donc en observant des attitudes beaucoup plus basses. Mais surtout en se montrant très réactifs dans l’organisation des cellules d’avants au milieu du terrain, où les soutiens ne devront jamais se retrouver éloignés à plus d’un mètre du porteur de balle, sous peine de grosse désillusion. Question de réglages, bien sûr, mais surtout d’état d’esprit et d’agressivité. Car contrairement aux Bleus, les Irlandais n’oublient jamais que le rugby demeure, avant tout, un sport de combat…

Jeu aérien : Thomas et Vakatawa seront ciblés

Voilà probablement le secteur où le XV de France fait nourrir le plus de doutes chez les observateurs. Désireux de se doter d’un maximum de joueurs « de talent » susceptibles de remporter leurs duels, Guy Novès a choisi d’aligner les solistes Teddy Thomas et Virimi Vakatawa sur les ailes. Un choix « sexy » pour ce qui est de l’attaque, mais fleuri d’autres inquiétudes. On se souvient en effet que lors de sa dernière sélection en bleu, Thomas n’avait tenu que vingt minutes sous la mitraille de Jonathan Sexton, alors son coéquipier au Racing 92. Alors, sachant que l’ouvreur irlandais (tout comme Joe Schmidt) connaît également très bien les faiblesses de Vakatawa, il ne faudrait pas beaucoup nous pousser pour imaginer que le plan irlandais du jeu au pied de pression, abandonné la semaine dernière face aux Gallois, va effectuer à Saint-Denis un retour en force. La preuve ? Comme par hasard, les Irlandais ont annoncé cette semaine le retour dans le XV de départ des frères Kearney, autrement dit leurs meilleurs joueurs dans le secteur du jeu aérien en l’absence de Tommy Bowe. Alors, ajoutez à cela que Médard et Chouly ne se sont pas montrés des plus rassurants la semaine dernière et que la pluie est annoncée samedi sur le stade de France, et vous conviendrez que ce France-Irlande risque très fort d’être éclairé à la chandelle…

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