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Ces internationaux qui n’ont fait que passer

Par Jérôme Fredon
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    Ces internationaux qui n’ont fait que passer
Publié le Mis à jour
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Ils sont nombreux les joueurs dont la carrière international fut éphémère. Trop courte, pensent-ils sans doute. Nous rendons ici hommage à certains de ces internationaux de l’ombre.

Mathieu Dourthe

Ce trois-quarts polyvalent formé à Dax est le seul joueur de l’Histoire du XV de France à ne compter qu’une seule sélection… temporaire. En novembre 2000 à Marseille contre les All Blacks, il a remplacé son homonyme Richard Dourthe pendant une dizaine de minutes. Il a ainsi participé à une magnifique victoire.

Pierre Pédeutour

Une seule sélection en 1980 pour éviter la cuiller de bois contre L’Irlande. Et ce sentiment qu’on n’a pas assez vu le talent de ce petit demi d’ouverture surdoué. Il était si brillant avec Bègles à la fin des années 70, puis avec Nice au début des années 80. Il était à la baguette de l’équipe qui se hissa jusqu’à la finale 1983, tout en exerçant la profession de dentiste. Le genre de talent éclatant en championnat pas vraiment testé sur la scène internationale. Presque du gâchis.

Rodolphe Modin

Il jouait demi de mêlée à Brive et profita du forfait de Jérôme Gallion pour jouer la première Coupe du Monde. Il ne joua qu’un seul match contre le Zimbabwe (victoire 70 à 12) mais il en profita pour marquer trois fois. Une sélection : trois essais, la statistique est énorme, c’est un peu comme si Philippe Sella avait marqué… 333 fois. Il avait un talent certain, mais il ne revint jamais parmi les Bleus.

Bob Egerton (Australie)

Ce trois-quarts aile a connu l’une des trajectoires les plus fulgurantes du rugby international. Bob Egerton compte quand même neuf sélections, mais toutes en 1991, son année bénie. Auparavant, il n’avait même pas encore joué pour la Nouvelle-Galles du Sud sans doute à cause de ses études à Oxford (il joua le fameux Varsity Match). En l’espace de treize semaines donc, entre juillet et novembre, à l’âge de 28 ans il eut le temps de gagner huit tests avec les Wallabies et surtout, de devenir champion du Monde, avant de disparaître complètement des radars. Il arrêta très tôt sa carrière à cause d’une blessure et se contenta de quelques postes d’entraîneurs d’équipe de jeunes, tout en continuant une carrière de professeur de sciences.

Simon Mannix (Nouvelle-Zélande)

Il a débuté sa carrière internationale le même jour qu’un certain Jonah Lomu. Mais à 21 ans, Simon Mannix n’avait pas les épaules encore assez larges pour supporter la pression dévorante des All Blacks. Propulsé titulaire pour la venue des Bleus à Christchurch en juin 1994, le talentueux ouvreur de Wellington s’est, à l’image de l’ensemble des Blacks, pris les pieds dans le tapis de Lancaster Park. Le tenant du jeu néo-z’ sera sacrifié par Laurie Mains sur l’autel de cette cinglante défaite (22-8) et ne remettra plus jamais les pieds en sélection. Pas rancunier, Simon Mannix s’est ensuite installé dans notre pays pour y poursuivre sa carrière d’entraîneur.

Cédric Desbrosse

C’était le dimanche 19 mars de l’an de grâce 2000. Par une après-midi glacée à Saint-Denis, Cédric Desbrosse connaissait sa première titularisation avec les Bleus dans le Tournoi aux côtés de Stéphane Glas. Ce match face à l’Irlande aurait dû être un jour béni dans sa carrière de joueur. Elle a en fait sonné le glas de sa carrière internationale. Le trois-quarts centre de Toulouse n’a pas su chasser le diable vert de Brian O’Driscoll auteur d’un fabuleux triplé sur la pelouse du Stade de France. Cédric Desbrosse est devenu le premier martyr du Saint patron irlandais.

Joe Anduran

Un cadeau tombé du ciel ! Jamais, le Scufiste Joe Anduran ne se saurait imaginer embarquer le jour de la Saint-Sylvestre, avec le XV de la France à destination de Swansea. Cette expédition au pays de Galles coïncidait avec le match inaugural des Bleus dans le Tournoi des 5 Nations. Mais quelques heures avant le départ de leur train gare du Nord, les Français ne sont que quatorze joueurs. La commission du rugby recherche désespérément un avant disponible pour pallier le forfait du Bordelais Hélier Thil consigné à la caserne. Les dirigeants fédéraux ont alors l’idée de récupérer en urgence un joueur parisien. Après avoir essuyé plusieurs refus, ils débarquent à la galerie de tableaux de la Rue la Boétie où travaille Joe Anduran. Le pilier du Scuf croit d’abord à une énorme plaisanterie. Mais les dirigeants le convainquent au grand désespoir de son épouse en plein préparatif pour le réveillon, de prendre son barda et rallier l’expédition des Bleus. Le 1er janvier 1910, la France est écrasée par les Gallois (49-14) pour ce qui reste l’unique sélection de Joe Anduran. Finalistes du championnat avec son club en 1913, il sera fauché un an plus tard par la Grande Guerre du côté de Lens.

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