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6 Nations 2024 - L'Angleterre accomplit sa belle révolution malgré la défaite face au XV de France

  • 6 Nations 2024 - George Ford et le XV de la Rose sortent par la grande porte de ce Tournoi 2024.
    6 Nations 2024 - George Ford et le XV de la Rose sortent par la grande porte de ce Tournoi 2024. PA Images / Icon Sport - Andrew Matthews
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Troisième de la dernière Coupe du monde mais jusqu’ici assise sur un fond de jeu erratique, l’équipe d’Angleterre, certes battue sur le gong par les Bleus, est en passe d’accomplir sa métamorphose.

Il ne faut pas se fier à la voix douce et au sourire timide de Steve Borthwick. Sans mot dire, le successeur d’Eddie Jones à la tête du XV de la Rose est en effet en passe de révolutionner le jeu de l’équipe d’Angleterre, classée Stroisième de la dernière Coupe du monde en France. On vous explique ? Ces dernières semaines, on s’est d’abord interrogé sur la décision prise par l’ancien deuxième ligne de Bath d’écarter Freddie Steward du quinze de départ britannique. Après tout, le dernier rempart de Leicester est un fier athlète, qui plus est doté d’une technique sous les ballons hauts sans nulle autre pareille, sur le circuit international. Mais aux yeux de Borthwick, ledit Freddie n’était pas suffisamment audacieux, dynamique et créatif pour offrir à son équipe une dimension offensive digne de ce nom. Dans le sillage de cette mise à l’écart ayant largement ému la vox populi outre Manche, le sélectionneur anglais a alors lancé George Furbank face à l’Irlande (23-22), l’arrière des Saints lui rendant ce jour-là sa confiance au centuple. À tout dire, la décision entourant le cas Steward s’est surtout accompagnée de multiples ajustements dans l’animation et, depuis lors, on a toutes les peines du monde à reconnaître l’Angleterre ayant commis sous le beau ciel de Gaule un Mondial si poussif, en termes de jeu.

À ce sujet, la presse anglo-saxonne est d’ailleurs unanime et dimanche, le prestigieux Guardian énonçait : "Il n'y a aucun doute : l'Angleterre est en bien meilleur état à ce jour qu'elle ne l’était au début du Tournoi. Pour la première fois depuis longtemps, nos rugbymen sont sur la pente ascendante. Ben Earl, Maro Itoje, George Martin et Ollie Chessum peuvent incarner les bases d'un paquet d'avants très sérieux. Et derrière, Ollie Lawrence, Marcus Smith, Tomy Freeman et Immanuel Feyi-Waboso (absent du dernier Crunch en raison d’une commotion cérébrale, N.D.L.R.) possèdent technique, vitesse et puissance. Ceux-là seront encore meilleurs l'année prochaine". Dans les entrailles du stade de Lyon, le capitaine Jamie George, bien que marqué par les stigmates de la défaite, ne disait pas autre chose : "Ces derniers temps, nous avons réalisé d'énormes progrès. Avant la compétition, nous voulions recréer le lien avec les supporters et leur redonner le sourire. Je crois que c'est désormais chose faite. Certes, il y a la déception de ne pas gagner le Tournoi alors que c'était un objectif. Mais on a montré par séquences que nous avons en nous la qualité pour le faire, à court terme : après avoir plus que rivalisé avec l’Irlande dans les duels, on a très souvent fait jeu égal avec le paquet d’avant français, à mes yeux le plus fort au monde. J'ai donc hâte de voir ce que l'avenir nous réserve"

6 Nations 2024 - Ollie Lawrence a marqué un doublé face au XV de France.
6 Nations 2024 - Ollie Lawrence a marqué un doublé face au XV de France. PA Images / Icon Sport - Andrew Matthews

Ollie Lawrence, l’empire du milieu

Si la Rose compte encore sur l’expérience de ses plus vieux fourneaux, qu’ils se nomment Dan Cole, Joe Marler, Henry Slade ou George Ford, elle a donc en parallèle accéléré sa métamorphose et samedi soir, à Lyon, la performance majuscule du trois-quart centre de Bath Ollie Lawrence en fut le parfait exemple : auteur de deux essais, dont l’un fut aplati après avoir déchiré le plaquage de Gaël Fickou, cet attaquant surpuissant (24 ans, 1,81m et 100 kg) a marqué la défense française au fer rouge et fut, avec l’ailier Tommy Freeman, l’un des grands bonhommes de cette rencontre, côté anglais. Au sujet dudit Lawrence, que le Racing 92 et le Stade français avaient un temps souhaité enrôler, on dira simplement qu’il a en lui tout ce qu’il faut pour faire oublier aux supporters anglais que Manu Tuilagi tire actuellement ses dernières cartouches au niveau international.

Au crépuscule du Crunch dont on cause, il était d’ailleurs écrit dans les colonnes du Telegraph : "Quel heureux timing de voir, au moment où Manu Tuilagi se dirige vers le baisser de rideau de sa carrière internationale, que l'Angleterre dévoile au grand jour un autre casseur de ligne décapant ! À Lyon, Ollie Lawrence a pris ses responsabilités, détruisant tout sur son passage et rendant sans le dire un bel hommage à la marque de fabrique des Tuilagi". Au bout du bout, et au sujet de cette Angleterre gênée par l’Italie, battue par l’Ecosse mais plus que séduisante depuis quinze jours, on laissera la conclusion au sélectionneur Steve Borthwick : "A mon sens, nous n’avons pas été battus par l’équipe de France. Nous avons juste manqué de temps, ce soir-là..." C’est une façon de voir les choses…

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Les commentaires (3)
CasimirLeYeti Il y a 1 mois Le 18/03/2024 à 15:22

Borthwick n'a rien révolutionné cette année, il a juste continué son job, sélectionner des joueurs pour jouer un rugby en adéquation avec leurs qualités. Donc l'année dernière, il a mis les premiers étages, un pack redoutable, fort sur les fondamentaux, un grand buteur, une défense solide... Il s'est appuyé sur des joueurs avec de l'expérience, certains même et pas qu'un seul qu'il avait déjà entraîné en club, à Leicester en qui il savait trouver de fidèles soldats. Maintenant, il procède par touches à des changements pour jouer un rugby total, en amenant de la variété. Cette méthode sans être brillante a fait ses preuves avec son prédécesseur ou Fabien, en France...

Reubon69 Il y a 1 mois Le 17/03/2024 à 16:38

Lawrence a surtout profité de la faiblesse en défense de Deportere, qu, à sa décharge, ne jouait pas à son poste: C'est un second centre !
Donc M.Galtier, SVP, faites jouer les joueurs à leur poste, surtout les jeunes sans expérience

Grandisse Il y a 1 mois Le 17/03/2024 à 20:37

Sur les essais de Lawrence, ce sont Fickou et Penaud qui se ratent.
Depoortère, de mémoire, il se rate sur la percée de Earl qui passe entre lui et Ramos pour amener l'essai de Smith.