France - Angleterre. Technique : Pourquoi les Bleus pourraient délaisser la possession au profit de l'alternance face au XV de la Rose, en clôture du 6 Nations 2024
Si les Bleus ont beaucoup tenu le ballon face aux Gallois, ces derniers pourraient toutefois effectuer le pari inverse en recherchant les espaces dans le dos de la rush defense des Anglais, directement inspirée par celle des Springboks sous l’influence de leur nouvel entraîneur Félix Jones...
C’est une tendance bien gauloise que de se griser et de tirer des conclusions définitives d’un seul match. Alors, ce dernier France - pays de Galles – certes très convaincant – doit-il sonner pour les Bleus le retour au "tout possession" et à l’enchaînement à l’infini des temps de jeu ? Ce serait franchement bien mal connaître le rugby que de le penser… Parce qu’au-delà de ces termes génériques de la possession, dépossession, repossession ou que sait-on encore, le XV de France de Fabien Galthié cherche en réalité depuis quatre ans à ne se montrer fidèle qu’à une seule antienne : celle de rechercher les espaces. Soit en se séparant du ballon au pied lorsqu’ils sont dans le dos du premier rideau adverse, soit en le tenant dès lors que celui-ci semble comporter des fragilités. Or, à ce titre, si les Bleus avaient décelé que le mur de briques rouges était susceptible de se lézarder et d’offrir des possibilités de rucks rapides après l’enchaînement d’une dizaine de temps de jeu, il semblerait pour tout dire suicidaire de rééditer le même genre de stratégie face aux Anglais…
Pourquoi ? Tout simplement parce que, depuis le début du Tournoi, le XV de la Rose a considérablement modifié son système défensif, qui "rushe" désormais très fort à l’image de celui voulu par Shaun Edwards pour le XV de France. La raison ? L’arrivée à ses manettes de Felix Jones, ci-devant entraîneur de l’attaque des Springboks lors de la dernière Coupe du monde, débauché par Steve Borthwick pour intégrer aux siens les préceptes des doubles champions du monde…
L’arrière George Furbank, potentiel maillon faible en couverture
Depuis ? Si les Anglais peuvent encore connaître quelques bugs dans ce système qu’ils commencent à peine à maîtriser (à l’image, la semaine dernière, d’une montée à contretemps de Slade ou d’un retard en bout de ligne de Furbank, qui ont permis à Lowe et à l’Irlande de les tromper par deux fois), ces derniers n’en ont pas moins réussi à franchir un sacré palier, à l’image de ces montées hyper agressives sur les cellules d’avants qui ont totalement déréglé le jeu d’ordinaire si huilé du XV du Trèfles. Comme les Springboks avaient d’ailleurs grippé le jeu des Français en quarts de finale, en agressant à la limite du hors-jeu les joueurs en tête de cellule…
De quoi en conclure que, face à cette défense agressive, très dense (avec les Martin, Chessum, Itoje, Genge) et démoniaque au sol dans le sillage des Earl et Underhill, les Bleus n’auront pas franchement de bonnes raisons de conserver le ballon au-delà de circuits relativement courts.
La preuve en chiffre ? La dernière fois que les Français ont flirté avec les 60 % de possession, comme lors du dernier match à Cardiff, c’était… en quarts de finale de la Coupe du monde 2023, pour le déchet que l’on sait. On se souvient en effet que, ce jour-là, les Sud-Africains avaient assommé des Bleus éreintés par leur débauche d’énergie en attaque en les punissant sur des ballons de contre, ou par des chandelles sous lesquelles les Tricolores avaient manqué de réactivité.
Alors, sachant que la réception des ballons hauts est loin d’être un point fort sur ce Tournoi (encore deux loupés à Cardiff qui ont débouché sur autant d’essais…) et qu’il sera pratiquement impossible pour les Bleus de toucher rapidement les extérieurs, on plaidera bien volontiers en faveur d’une recherche des espaces libres plus pragmatique, avec davantage d’alternance pied-main. D’autant que le nouvel arrière George Furbank n’est pas du calibre de Freddie Steward dans sa couverture du fond du terrain, lui qui avait vécu un véritable calvaire pour sa première sélection… en 2020 au Stade de France, pour la première de l’ère Galthié (24-17)…
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