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6 Nations 2024 - Retour sur le parcours chaotique de Gatland avant le choc face aux Bleus

  • Warren Gatland a eu le courage ou l’inconscience de revenir au chevet du pays de Galles. À sa place d’autres auraient sans doute décliné.
    Warren Gatland a eu le courage ou l’inconscience de revenir au chevet du pays de Galles. À sa place d’autres auraient sans doute décliné. Photo Icon Sport - Photo Icon Sport
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En 2022, il est revenu au chevet du pays de Galles, trois ans après un départ qu’on croyait définitif. Il s’est lancé dans une vaste opération de rajeunissement avec quelques hauts et pas mal de bas.

Quand la WRU l’a rappelé en décembre 2022, ça ressemblait à un cri de désespoir. Trois ans après un départ qu’on pensait définitif, Gatland revenait au Millenium Stadium. Pressé, prié presque par Steve Phillips, le patron de la Fédération, il a dit oui, en échange d’un contrat estimé à 677 000 euros annuels, plus une indemnité pour son employeur précédent (les Chiefs). Il faut y ajouter les indemnités de licenciement de Wayne Pivac et de son staff. Au total, la crise de nostalgie a coûté 1, 169 millions d’euros à une WRU pourtant engluée dans une panade financière.

À 61 ans, le Néo-Zélandais Warren Gatland a pris cet ultime défi à bras-le-corps, comme un épilogue à sa monumentale carrière. Il a dirigé deux fois les Lions mais aussi l’Irlande et le pays de Galles, un club anglais de premier plan, les Wasps, une franchise professionnelle celte (le Connacht) et une franchise de Super Rugby (les Chiefs), une province de NPC (Waikato). À sa place, d’autres auraient repoussé cette planche à moitié pourrie pour ne pas entacher leur réputation.

Gatland est toujours très calme quand il s’exprime, comme si la première de ses qualités était une faculté à transmettre de la sérénité et de l’optimisme.

Merci du cadeau

Mais il a reconnu que son retour précipité fut chaotique. Il n’avait pas mesuré la crise que traversait le rugby gallois, provinces exsangues, joueurs prêts à s’exiler et même à faire grève avant un Galles-Angleterre de 2023. Bilan du Tournoi 2023 : une seule victoire, en Italie. En juin, il a déclaré sans ambages : "Quand je suis revenu, je n’avais aucune idée (de) tout ce qu’il se passait, des problèmes du rugby, de l’équipe et des joueurs. À l’époque, si j’avais su, j’aurais pris une décision différente et je serais probablement allé autre part." Bonjour l’ambiance. Il fallait surmonter les absences volontaires ou non d’une guirlande de grands noms (Tipuric, A.W. Jones, Owens Moriarty) et le pessimisme de tous les observateurs. Et pourtant, Warren Gatland a triomphé de toutes ces embûches pour hisser son équipe en quart de finale du Mondial après avoir battu les Fidji et l’Australie. Le fluide du gourou n’était pas tari.

Mais depuis, Biggar et Halfpenny ont pris leur retraite. À peine révélé, le capitaine Jac Morgan est passé sur le billard, Rees-Zammit est parti au foot américain, Liam Williams est au Japon. Immanuel Fayi-Waboso a préféré l’Angleterre. Une jeune pépite, Joe Hawkins est parti à Exeter, se mettant sous le coup de la règle des 25 sélections.

Gatland s’est retrouvé moniteur d’une bande de jeunes à qui il fallait tout apprendre des exigences du rugby international. Le coach vétéran ne semble pas s’en émouvoir, il a axé toute sa communication sur son désir d’amener ses écoliers à maturité. Les résultats, lui ont donné, hélas raison : trois défaites en trois matchs. Mais une analyse plus fine nous a montré un vrai bon match à Twickenham, une mi-temps magnifique face à l’Écosse et une résistance opiniâtre face à une Irlande gavée de ballons. Chez ces Gallois de Gatland, on a noté des mauls ultra rapides et bien sentis, et des offensives nerveuses, mais moins préparées que par le passé. Pour affronter la France, il a osé se séparer de la paire de centres Tompkins-North, gage d’expérience, et aligner un quasi-débutant Joe Roberts, comme pour montrer qu’il savait où il allait avec le calme des vieilles troupes.

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