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6 Nations 2024 - "Une histoire ou le vide", l'édito du vendredi

Par Léo FAURE
  • "Une histoire ou le vide", l'édito du vendredi
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L'édito du vendredi par Léo Faure... C’est l’histoire d’une histoire qui n’en raconte plus. L’histoire d’un mandat qui n’écrirait pas encore la sienne, encore trop happé par les fantômes de son passé récent pour se projeter franchement vers l’avenir. Le quart de finale perdu de la Coupe du monde est toujours là, dans les têtes et dans les pas des Bleus, et plus on en appelle à sa révocation, plus il s’installe durablement. Dans son ombre, rien ne pousse : ni projet ni rêve

L’histoire, c’est celle que racontaient les Bleus et qui ne les anime plus. Au soir du Mondial 2019 au Japon, une obsession accaparait déjà tous les esprits : la Coupe du monde 2023. Celle qui se jouerait en France et pour laquelle toutes les composantes de ce sport s’étaient dès lors mobilisées. De la Fédé aux clubs, des coachs aux présidents, l’esprit d’union et de corps était décrété au profit du XV de France, auquel on accorda soudain toutes les conditions nécessaires à la "haute performance" chère au cœur de Galthié : un staff pléthorique et, accessoirement, le plus cher de l’histoire ; une mise à disposition accrue des joueurs, presque illimitée ; des stages aux quatre coins de l’Europe, un partage total des données individuelles et beaucoup d’autres sacrifices pour le bien commun qui, pour un point seulement, n’ont pas trouvé leur justification au soir du 15 octobre 2023.

Les Bleus à 7 ont posé leurs bagages à Los Angeles. Ils ont déjà pu commencer à s'entraîner dans leur campement avant le début du tournoi ! On vous y plonge ! pic.twitter.com/qmdXjoBwb5

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) February 28, 2024

Il fallait alors s’y attendre : passé le rêve, au soir de l’échec mondial, la balance clubs-sélection allait se rééquilibrer. Finis les 42, condition présentée absolue à la réussite, ce sont désormais 34 joueurs et un peu de bricolage auquel Galthié était contraint. Fini le grand train de vie et le staff XXL : les finances de la FFR ne le permettent plus et il n’y a plus, au bout du chemin, ce fameux Mondial à la piaule pour justifier tous les excès.

C’est ce contexte un rien morose, entre austérité et défaites, qui s’exprime sur les pelouses du vieux Tournoi. Depuis trois matchs, les Bleus gagnent au mieux par chance (Ecosse), sauvent les meubles pour un poteau (Italie) ou s’écroulent franchement en ouverture (Irlande). Pas encore le vide mais le précipice est proche et il faut une bonne dose d’optimisme pour trouver matière à satisfaction dans le contenu des trois premières rencontres.

Ces Bleus ont besoin d'une nouvelle histoire

Que nous disent ces Bleus, finalement ? Sur le terrain, le nouveau projet porté par ce staff remodelé semble encore bien peu lisible et diablement instable ; dans les mots, ceux prononcés face camera et dans l’intimité de Marcoussis, ils affirment sans le vouloir un deuil toujours lourd à porter, encore loin d’être consommé et accentué par le choix de la continuité, celle des hommes qui composent cette équipe.

Paternaliste face au traumatisme, Galthié choisit donc de câliner ses hommes avec une douceur qui étonne jusque dans ses rangs. Comme pour mieux les protéger de ces fantômes qui rôdent encore et y compris dans les songes du sélectionneur, on le jurerait, tant la détermination combative de ses débuts semble aujourd’hui l’avoir abandonné. Tant la perte du si précieux couple président-sélectionneur qu’il formait avec Bernard Laporte, son mentor assumé, l’a aussi laissé orphelin d’un guide et d’un garde-fou.

Il n’y a plus de flèche du temps, plus d’objectif commun, plus de cible au bout du chemin et la perspective lointaine d’une Coupe du monde en Australie (2027) ne soulève pas encore les cœurs. C’est pourtant d’une nouvelle histoire dont ces Bleus ont besoin. D’un nouveau rêve. Et de nouveaux hommes, certainement plus jeunes et qui ne porteraient pas en leur âme le poids retentissant de l’échec qu’on sait ? Peut-être. C’est une idée comme une autre, et certainement pas la plus mauvaise. Mais le dessein est avant-tout collectif. Leur histoire sera la nôtre. À eux d’en écrire les premières lignes.

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Les commentaires (2)
JiaimeP Il y a 1 mois Le 02/03/2024 à 17:31

Ça c'est une histoire racontée par un mec sur le côté. J'étais pas très fan avant, cet édito me le confirme : il y a ceux qui savent et ceux qui croient savoir.

FreudT Il y a 1 mois Le 02/03/2024 à 13:10

Très bien vu tout cela ! Très vrai. Et j'insiste encore mais la perte du complémentaire Ibanez est lourde. Plus que celle de Bernard Laporte encore . À 2 avec Galthié ils apportaient beaucoup plus de crédit que Fabien tout seul qui reste seul ultra sensible et émotif face à SON échec et sa peine ... il lui manque un bras droit de taille pour repartir de l'avant et emmener les joueurs dans une nouvelle histoire