6 Nations 2024 - Prisonniers de leurs incohérences, comment les Bleus ont raté leur début de Tournoi
Désireux de séduire le public alors qu’ils manquaient de confiance, les Bleus ont joué en dépit du bon sens, jusqu’à se déliter et connaître une véritable défaite morale. Comme un air de déjà vu...
On l’avait subodoré dans notre édition de vendredi : au vu de son actuel niveau de confiance, il semblait suicidaire pour le XV de France de se lancer dans l’opération séduction réclamée à cor et à cris par le grand public. Qui plus est face à cette Italie depuis toujours passée maîtresse dans l’art de faire déjouer nos Bleus sur leurs terres. Et pourtant, alors que le piège était tendu et annoncé, les Bleus ont sauté à pieds joints dedans. Et ont même, pour tout dire, aidé à le construire, si l’on s’en fie aux propos de veille de match tenus par William Servat selon lesquels ce sport devait "demeurer un spectacle"…En effet, partant du principe que la Squadra Azzurra avait perdu ses trois meilleurs piliers sur blessure et que les Bleus alignaient un axe droit à plus de 300 kg entre Atonio et Tuilagi, était-il vraiment une bonne idée que d’éviter la pluie en tirant le toit du stade Pierre-Mauroy au-dessus de la pelouse, et plus globalement à chercher à faire compliqué dans la construction du jeu plutôt que d’user de séquences dans l’axe, qui plaçaient les Transalpins à l’agonie ? Poser la question, c’est en grande partie y répondre…
De la puissance, pour quoi faire ?
La vérité ? Elle est qu’à force de se voir beaux et de vouloir soigner leur image, les Bleus ont ressuscité le mythe de Narcisse, mort noyé pour avoir contemplé de trop près son reflet... Comme lors du Tournoi 2023, où les Bleus se sont perdus stratégiquement en réaction aux critiques visant le "tout-dépossession" des tests de l’automne précédent. Comme lors de la dernière Coupe du monde, d’abord sacrifiée à la pseudo-importance du match d’ouverture contre les Blacks, puis définitivement perdue après le piètre match livré par les réservistes contre l’Uruguay à… Lille, à la suite duquel les Bleus avaient envoyé leur XV type au mastic contre la Namibie pour amuser la galerie. Avec les conséquences que l’on sait pour le maxillo-zygomatique d’Antoine Dupont...
Bis repetita contre l’Italie, nous direz-vous ? À l’évidence, oui, et c’est bien dommage, tant on voulait se persuader avant ce pauvre match contre face à la bande à Capuozzo que les Bleus avaient enfin retenu leurs leçons. Reste que la réalité est là, sous nos yeux, avec en symbole ultime d’incohérence le périple consenti par Mathis Lebel pour honorer sa sélection aux yeux et à la barbe d’un Léo Barré. Ou encore cette ultime séquence qui vit, par pur orgueil, les Bleus s’évertuer à tenir le ballon à 14 contre 15 dans leurs propres 40 mètres, quitte à s’exposer à cette ultime pénalité qui semblait inéluctable, et dont on regrette presque pour la morale qu’elle ait heurté le poteau droit des Bleus.
C’est malheureux mais à force de n’avoir existé que par et pour la com’, celle-ci est belle est plus que jamais en train de causer la perte des Bleus. À moins d’une rapide prise de conscience, dont on doute de plus en plus en entendant Fabien Galthié positiver cette gabegie en louant le caractère de ses hommes qui "n’ont rien lâché." Manquerait plus que ça, au vrai…
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