6 Nations 2024 - L’heure des choix forts pour Fabien Galthié et son XV de France
Le piteux match nul concédé contre l’Italie donne au Tournoi des 6 Nations 2024 des allures de chemin de croix pour les Bleus. Plongé dans une forme de confusion, au niveau des hommes et du contenu, Fabien Galthié doit désormais opérer des choix forts.
Où ce XV de France en serait-il sans deux miracles en fin de match ? En Ecosse, c’est une ultime décision arbitrale controversée qui lui a offert, in extremis, son seul succès dans ce Tournoi 2024. Ce dimanche, à Villeneuve d’Ascq, c’est le poteau qui l’a sauvé dans les arrêts de jeu d’un désastre encore plus flagrant que ce match nul ne l’est déjà. Voilà comment, après le naufrage inaugural contre l’Irlande à Marseille, les Bleus pourraient (ou devraient) se retrouver avec trois défaites en autant de sorties depuis la Coupe du monde. Depuis ce fameux quart de finale perdu face aux Springboks, lequel a fait si mal aux têtes tricolores et au rugby français dans son ensemble. Traumatisme ou pas, voilà près de cinq mois que les Bleus sont englués dans ce satané marasme, lequel les renvoie dix ans en arrière.
Et, à vrai dire, il faudrait presque venir à en regretter que la première phase des 6 Nations ne se résume pas à un bilan catastrophique de trois revers, tant cela aurait permis de tirer la sonnette d’alarme et obligé à mettre un grand coup de pied dans la fourmilière. "Une défaite, c’est une crise en soi", a convenu, du bout des lèvres, un Fabien Galthié encore abattu dans les travées du stade Pierre-Mauroy. Et un nul devant l’Italie, c’est quoi alors ? "C’est une période délicate, douloureuse", a poursuivi le sélectionneur. Le moins que l’on puisse dire…
Ce dangereux "entre-deux"
Le hic ? C’est que Galthié lui-même se retrouve pieds et poings liés par sa promesse d’après Mondial, celle d’emmener une très large majorité de l’effectif de 2023 jusqu’en Australie, dans quatre ans. Sa fidélité est louable, son conservatisme entendu tant il fut à la base des succès de son premier mandat. Mais aujourd’hui, le technicien donne l’impression de s’entêter, de s’enfermer même dans une doctrine en forme de piège. Et le voilà dans un dangereux "entre-deux", tiraillé entre un passé récent dont il ne saurait faire trop vite le deuil et un futur qu’il a jusque-là refusé d’écrire autrement.
Mais tant pis pour la maladresse finale de Paolo Garbisi, laquelle ne fait que masquer l’immense échec dominical du XV de France. L’Italie doit servir d’électrochoc. Cette sélection tricolore va dans le mur et il y a urgence à dénicher des solutions. Pas question ici de se réfugier derrière les excuses des cartons rouges ou jaunes qui ont plombé les dernières semaines, mais ne sont que le reflet d’une équipe en retard et en évident manque de maîtrise. Les signes ne trompent pas, les faits non plus.
L’heure des jeunes ?
Ce staff, qui a su tout contrôler dans les moindres détails pendant près de quatre ans, est en train de subir les événements. Et, si les évolutions en son sein avec les arrivées de Laurent Sempéré et Patrick Arlettaz ou la promotion de Nicolas Jeanjean peuvent justifier certains tâtonnements, elles ne peuvent tout expliquer. D’une nouvelle convention négociée dans la douleur à un système de jeu parfois paradoxal (voir ci-contre), Galthié est plongé dans la confusion, dont l’appel un brin lunaire samedi après-midi d’un Matthis Lebel finalement titulaire (trois jours après avoir été relâché) n’est qu’un simple symbole.
En deuxième ligne, il semble par exemple attendre désespérément que Thibaud Flament et Emmanuel Meafou soient enfin disponibles, jusqu’à aligner trois attelages différents depuis le début du Tournoi. Et les fameux trentenaires, alors ? Si le sélectionneur leur a envoyé un fort message de soutien la semaine passée, combien de temps dureront les immunités de Danty, Ollivon, Fickou et compagnie ? "Ça bouge quand même, se défend Galthié. Des rotations liées aux circonstances ont eu lieu et finalement, l’équipe a changé depuis le quart de finale de Coupe du monde." Mais après Tuilagi ou Le Garrec, les Depoortere ou Gailleton poussent encore.
Et si c’était l’heure du "jeunisme" ? Tant qu’à avoir perdu le Tournoi maintenant, pourquoi ne pas bousculer les choses ? De toute façon, avec les absences à venir de Jalibert et Danty, le technicien n’aura d’autre choix que de revoir ses plans initiaux, sous peine de perdre bien davantage que des matchs. Et il paraît qu’il n’y a que les c… qui ne changent pas d’avis.
Vous êtes hors-jeu !
Cet article est réservé aux abonnés.
Profitez de notre offre pour lire la suite.
Abonnement SANS ENGAGEMENT à partir de
0,99€ le premier mois
Je m'abonne Déjà abonné(e) ? Connectez-vous
J'ai déjà un compte
Je me connecteVous souhaitez suivre ce fil de discussion ?
Suivre ce filSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?