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6 Nations 2024 - Sur quel pied danser avec ces Écossais ?

Par Jérôme Prévôt
  • Vainqueurs au pays de Galles, les Écossais pouvaient avoir le sourire. Seulement la deuxième mi-temps en demi-teinte a un peu tendu l’atmosphère au sein du XV du Chardon.
    Vainqueurs au pays de Galles, les Écossais pouvaient avoir le sourire. Seulement la deuxième mi-temps en demi-teinte a un peu tendu l’atmosphère au sein du XV du Chardon. PA Images / Icon Sport - PA Images / Icon Sport
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L’Écosse aurait pu être sereine après sa victoire à Cardiff, une rareté. Mais l’ambiance était plutôt à l’inquiétude à cause du scénario fou de ce premier match. Tout ceci a débouché sur une curieuse ambiance à Murrayfield.

Pour l’Écosse, tout va encore très bien ou du moins pas si mal. Première victoire depuis 22 ans à Cardiff face à un pays de Galles en pleine reconstruction ; perspective de recevoir et la France, et l’Angleterre. On n’ose pas parler de victoire, ni de grand chelem car il faudra aller chez l’épouvantail irlandais et en Italie. L’Écosse vise au moins un Tournoi à trois victoires comme l’an passé et comme en 2021 et 2020. Une façon de montrer que le XV du Chardon a sa place à la table des grands.

Reste que le scénario de Cardiff a un peu plombé l’ambiance, les Écossais ont mené 27-0 avant d’encaisser un… 26-0. La victoire est restée incontestable mais elle fut matinée par un goût de fiel. La remontée galloise favorisée par deux cartons jaunes (Turner et Tuipulotu) et par une ambiance de folie a laissé des traces. Au coup de sifflet final, les images n’ont pas montré de jubilation dans la loge du staff, mais une sorte de soulagement. L’angoisse de la défaite possible avait pris le pas sur la fierté de l’exploit historique.

C’est à Murrayfield, en août 2023, que l’ailier girondin a connu sa première sélection. Brillant d’emblée, il est aujourd’hui en reconquête. Il sera de nouveau titulaire, ce samedi, face au XV du Chardon.https://t.co/YwOmubWJXh

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) February 8, 2024

Les Écossais ont concédé seize pénalités. En deuxième période, le compte fut limpide : 9 à 0 contre le XV du Chardon. Et en plus, les Calédoniens ont encaissé deux essais sur des ballons portés exécutés tout en vitesse par des avants gallois réputés inexpérimentés et un peu légers. "Si ces avants gallois nous ont fait ça, qu’est que ça peut donner face au lourd pack des Français ?" pouvait-on lire dans les médias de Glasgow et d’Édimbourg.

En réaction à ce pessimisme paradoxal, on avait envie de défendre cette équipe qui a quand même marqué trois essais à Cardiff et quasiment quatre puisqu’un dernier fut refusé pour trois fois rien. La facilité de Finn Russell, le tranchant de Duhan Van der Merwe, les débuts réussis de l’arrière de Glasgow Kyle Rowe ou l’activité de Pierre Schoeman, ça forme un capital sur lequel bien des équipes pourraient s’appuyer.

Gray et Crosbie forfaits

Aux dernières nouvelles, Blair Kinghorn, le nouvel arrière du Stade toulousain n’avait pas repris l’entraînement, son genou récalcitrant prive la rencontre d’un charme supplémentaire. En début de semaine, on apprenait que le deuxième ligne vétéran Richie Gray (biceps) et le moderne émergent Luke Crosbie (épaule) seraient forfaits pour tout le Tournoi. Pas si grave puisque deux valeurs sûres, Grant Gilchrist et Rory Darge, l’un des deux co-capitaines, seront de retour. Grant Gilchrist, justement, suspendu pour le match de Cardiff, a pris la parole pour réchauffer l’ambiance. Ses 33 ans et ses 68 sélections lui donnent la crédibilité pour ça même s’il a avoué qu’il a un peu paniqué devant sa télévision quand les Gallois sont revenus à un point de ses amis : "C’est quand même une performance de s’imposer à Cardiff. Après, peu importe le déroulement du match et le scénario, on a célébré l’événement à sa juste valeur. Les réticences des uns et des autres sont bien tombées pour nous aider à préparer le match à la France. Ce n’était pas une si mauvaise atmosphère que ça, finalement. Je rappelle que nous avons affronté cette équipe trois fois la saison passée. Nous savons à quoi nous attendre. Nous connaissons bien les joueurs français."

Dans l'émission viàMidol, nos journalistes se sont affrontés dans le quiz "6 minutes, 6 Nations" d'Écosse-France avant le match de samedi. Une compo, un joueur à retrouver et un finish haletant \ud83d\ude2e‍\ud83d\udca8 pic.twitter.com/21v71isCR5

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) February 8, 2024

À noter que le deuxième ligne d’Édimbourg avait écopé d’une semaine de suspension pour avoir reçu deux cartons jaunes au cours du même match d’URC, deux contacts épaule contre tête, presque même chose que Paul Willemse qui a pris lui, quatre semaines. La différence s’explique par le fait que l’Écossais a pris deux jaunes, le Français, un jaune, puis un rouge. La distinction est ténue et assez énervante.

L’an passé au Stade de France, Gilchrist avait été expulsé contre les Bleus pour un plaquage haut, ce qui lui valut trois semaines de suspension, comprenne qui pourra. Avec ses 2 mètres, il a visiblement du mal à se baisser lui aussi, signe du syndrome qui frappe les deuxième ligne modernes, victimes des recommandations de World Rugby. Aucune équipe n’y échappe. On ne peut qu’espérer que l’Écosse-France de samedi ne se jouera pas là-dessus. Ce concours de cartons finit par être lassant. Tout le monde espère une lutte à la loyale à quinze contre quinze.

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Les commentaires (1)
CasimirLeYeti Il y a 2 mois Le 09/02/2024 à 10:32

C'est vrai que ses nouvelles recommandations sont difficilement applicables ; on peut bien sûr dans le jeu courant plaquer aux jambes mais quand l'adversaire se présente encadré par 2 soutiens, ce n'est pas plus compliqué certes mais comme c'est inefficace, aucun grandasse, alors ne le fait... Il ne reste plus alors qu'à prier pour que le joueur ne soit pas percuté par un de ses collègues ou même plaqué par un de nos coéquipiers et ne se retrouve à chuter juste devant nous !