Abonnés

6 Nations 2024 - Emmanuel Meafou avec le XV de France, du rêve à la réalité

Par Nicolas Zanardi
  • Emmnauel Meafou sous le maillot du Stade toulousain.
    Emmnauel Meafou sous le maillot du Stade toulousain. Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
Partager :

Convoqué comme promis par le sélectionneur du XV de France Fabien Galthié, Emmanuel Meafou devrait être l’unique novice titularisé pour l’ouverture du Tournoi face à l’Irlande. De quoi susciter énormément d’attentes, qui ne seront pas si faciles à gérer pour le colosse du Stade toulousain.

On n’a pas vraiment souvenir d’un joueur ayant suscité de telles attentes, pour ne pas dire de tels fantasmes. Emmanuel Meafou en équipe de France ? C’était une volonté assumée de longue date par le staff des Bleus, qui n’avait pas hésité à clamer par voie de presse sa volonté de « capturer » le phénomène (2,03 m, 145 kg) au nez et à la barbe de l’Australie, avant de le convier en tant que partenaire d’entraînement alors qu’il n’était pas encore sélectionnable. Puis de défendre bec et ongles un dossier qui n’avait malheureusement qu’un infime pourcentage de chances d’aboutir, dans l’espoir de pouvoir compter sur lui à la Coupe du monde.

Un espoir que l’on comprend mieux, a posteriori… Car, au-delà des récurrents soucis musculaires d’un Paul Willemse qui poussèrent le Montpelliérain à déclarer forfait avant le début du Mondial, il fut patent lors du quart de finale face aux Sud-Africains que la puissance et la force d’un deuxième ligne de fort tonnage ont cruellement manqué aux Tricolores, jusqu’à l’estocade finale portée (hasard ou pas…) par le géant d’en face, Eben Etzebeth. Voilà pourquoi c’est sans surprise que le staff des Bleus a convoqué Meafou pour sa première liste de 2024. « Je n’ai pas la prétention de dire que ma présence est logique, mais il est certain que je m’y attendais peut-être plus que d’autres, confiait « Manny le Mammouth » sur notre site rugbyrama.fr. Avant le Mondial, le staff du XV de France m’avait expliqué que lorsque tout serait réglé au niveau administratif, je serais convoqué. Ils ont tenu parole, et je me dis aussi que j’ai fait ce qu’il fallait pour garder leur confiance. » À tel point que Meafou devrait bel et bien être l’unique « vrai » novice du XV de France lors du match d’ouverture du Tournoi face à l’Irlande, où l’intensité dans le combat devrait être à peu de chose près ce qui se fait le plus proche de la guerre des étoiles…

Galthié prudent, Skelton enthousiaste

Le hic ? C’est que les attentes et les espoirs concernant Meafou sont montés à un tel niveau qu’on a presque du mal à imaginer comment ce dernier, annoncé comme la nouvelle arme atomique du rugby français, pourrait ne pas décevoir un grand public pas vraiment au fait des subtilités de ce jeu. Des doutes que Fabien Galthié était le premier à reconnaître ce vendredi, dans nos colonnes. « Depuis qu’il joue à Toulouse, il est incontournable, avançait le sélectionneur. Il a une activité défensive et offensive qui le rend intéressant. Mais attention, c’est un nouveau sélectionné. J’ai connu des joueurs exceptionnels au niveau national ou européen et qui ne passaient pas le cut. Ils piétinaient. Le niveau international, c’est particulier… »

La première réserve naturelle, à l’endroit de Meafou ? Elle concerne, évidemment, la capacité de ses 145 kg à enchaîner les tâches à un rythme supérieur, lui qui n’a réussi à franchir ce cap que la saison dernière. Reste que le fait d’avoir vu Meafou tenir récemment tout un match en Ulster tout en inscrivant l’ultime essai du Stade à la 80e minute constitue, de ce point de vue, plutôt une bonne nouvelle… C’est pourquoi, à nos yeux, le principal écueil qui attend Meafou se situera au niveau de la gestion des émotions. Elles seront forcément à la mesure des difficultés qu’il dût traverser jusqu’à l’obtention de son passeport, au mois de novembre dernier…

De quoi en redouter qu’après avoir été monté si haut en épingle, le phénomène Meafou fasse pschitt une fois confronté à la réalité ? C’est un risque, oui, que le staff des Bleus compte toutefois prendre. Les solutions à son poste ne sont pas légion. Et, pour tout dire, les qualités du bonhomme font qu’il a objectivement plus de chances de réussir que de décevoir… « Seul le ciel est sa limite, souriait récemment le colosse de La Rochelle Will Skelton. Quand je vois tout ce qu’il sait faire avec la balle, son boulot en défense et dans les rucks, sa manière de casser les mauls… Il sera performant sur la scène internationale, je n’en doute pas. C’est le genre de joueur que le rugby mondial attend. Il est en train de changer le jeu et la perception que les gens ont des joueurs de rugby. » Pour lancer convenablement son deuxième mandat et l’épargner du boulet d’une deuxième défaite consécutive (qu’il n’a encore jamais connu en tant que sélectionneur), Fabien Galthié n’en attendra pas moins…

Vous êtes hors-jeu !

Cet article est réservé aux abonnés.

Profitez de notre offre pour lire la suite.

Abonnement SANS ENGAGEMENT à partir de

0,99€ le premier mois

Je m'abonne
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?