Champions Cup - Quentin Lespiaucq (La Rochelle) : "Le dernier lancer de la finale à Dublin ? Ça a été le plus beau et dur de tous"
Avant que Pierre Bourgarit ne se blesse, le Landais d’origine nous avait parlé de sa première saison rochelaise, de ses ambitions, de sa progression.
Avec le recul, quel regard portez-vous sur votre première année rochelaise ?
Elle a été top : j’ai joué trente matchs et on était à deux minutes de réaliser le doublé. Ça aurait pu être pire comme début (sourire). J’étais globalement très content mais ça m’a aussi laissé sur ma faim. Et ça m’a donné l’envie de revivre tout ça.
Qu’est-ce qui a motivé ce nouveau départ ?
Je ne voulais pas rester dans une forme de confort et j’avais envie de goûter au haut de tableau. Malheureusement, cela faisait plusieurs années que l’on n’arrivait pas trop à sortir la tête de l’eau avec Pau. Je commençais à avancer au niveau de l’âge, aussi. J’avais pour ambition de me challenger, de voir ce qui se fait au plus haut niveau, de découvrir la Champions Cup. Quand j’ai eu l’opportunité du Stade, j’ai sauté dessus. Pour la simple et bonne raison que ce club venait de disputer cinq des six dernières finales. Il avait tout pour me plaire et tous les signaux étaient au vert pour me permettre de poursuivre ma progression rugbystique.
Quel était votre état d’esprit en arrivant ?
J’avais juste envie de jouer ma chance à 100 %. J’étais au milieu de ma carrière, les années d’apprentissage étaient derrière moi. Je ne suis pas arrivé en étant le petit jeune qui doit faire ses preuves mais plutôt le mec qui avait de l’expérience en Top 14 et devait tenir la baraque. Mon but était aussi de franchir un cap et de me prouver que j’étais capable d’évoluer au plus haut niveau français et européen. Si tout n’a pas été parfait, ma première saison a été aboutie.
On imagine que le fait de côtoyer Alldritt, Skelton et Atonio est enrichissant…
Pour un talonneur, être entouré d’autant de beau monde apporte du confort. Mais c’était à moi de prendre les choses en main pour devenir partie prenante de cet ensemble. J’ai été très bien accueilli. Dans la vie de tous les jours, je suis assez simple à vivre et je suis d’un naturel à vouloir m’intégrer. Tout le monde l’a compris. Et ça a coulé de source.
Et huit mois après votre arrivée, vous vous retrouvez à gérer les lancers décisifs de la victoire en Champions Cup à Dublin…
Si je dois classer tous les lancers de ma carrière, le dernier de la finale est certainement le plus beau et le plus difficile de ma carrière. C’est en fond de touche, avec le bloc du Leinster juste devant… Ça se joue à une largeur de téléphone portable. Après coup, je me suis dit que c’est pour ça que j’étais venu. Quand je parlais de me prouver des choses, et bien là, je ne m’étais pas chié dans le froc, pour parler crûment. Le fait de venir tous les jours off aux côtés des autres talonneurs pour travailler les lancers avec Donnacha Ryan a payé.
Je sens que je ne suis pas loin de pouvoir faire la différence
Antoine Hastoy a mis la transformation de la victoire, vous avez assuré aux lancers : les ex-Palois avaient assuré…
Disons que chacun a fait son boulot à sa petite échelle pour marquer l’histoire du club. Mais on était loin d’être les seuls.
Vous officiez le plus souvent en sortie de banc… Comment percevez-vous ce rôle ?
Quoi qu’il en soit, je ne boude pas. Je suis juste content d’être sur le terrain et d’apporter à l’équipe. J’ai souvent été remplaçant mais, à l’arrivée, ça permet de jouer les parties les plus décisives des matchs. Ça m’a fait grandir encore plus. Je n’aime pas parler de concurrence en club, d’ailleurs. À mes yeux, ça n’existe vraiment qu’en sélection.
En parlant de ça, vous n’êtes pas tombé à la bonne époque…
Rien que dans ma génération, il y avait Camille Chat et Julien Marchand. Talonneur, c’est comme demis de mêlée : il y a un vivier incroyable en France. Après, ce n’est pas une fin en soi. J’ai toujours rêvé d’être joueur professionnel, je le suis. Et j’ai en plus la chance d’être tous les week-ends sur les pelouses, au sein d’un gros club. Il y a des mecs qui se retrouvent très souvent 24e ou qui ne jouent que quand ça tourne… J’ai envie, quand je me retournerai à la fin de ma carrière, d’avoir un sacré paquet de matchs au compteur.
Comment jugez-vous votre progression ? Et quels sont vos objectifs personnels ?
Globalement, je suis content de mon évolution sur ma carrière même si je reste un éternel insatisfait. Il y a toujours un truc qui me trotte dans la tête après coup. C’est ce qui me fait me remettre en question en permanence. Il y a un gros point que je tenais à développer, c’est le jeu au sol, les grattages. Je commence à être un peu plus en adéquation avec ce que je voulais. Je ne suis pas encore au niveau de «Leps» (Levani Botia) mais j’ai pu progresser au contact des gars. Je n’ai pas les plus grosses stats à ce niveau mais je sens que je ne suis pas loin de pouvoir faire la différence.
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