Abonnés

Top 14 - Exclusif. Patrice Collazo (Montpellier) : "On ne peut pas être entraîneur sans être parano"

Par Jérôme Prévot
  • À Montpellier, Patrice Collazo compose le staff avec Christian Labit, Vincent Etcheto, Antoine Battut, Didier Bes, Benson Stanley. Le tout sous la direction de Bernard Laporte.
    À Montpellier, Patrice Collazo compose le staff avec Christian Labit, Vincent Etcheto, Antoine Battut, Didier Bes, Benson Stanley. Le tout sous la direction de Bernard Laporte. Patrick Derewiany
  • Patrice Collazo (49 ans), ancien pilier passé par Bègles, Toulon, Paris, Gloucester, Toulouse et Racing Métro.
    Patrice Collazo (49 ans), ancien pilier passé par Bègles, Toulon, Paris, Gloucester, Toulouse et Racing Métro. Patrick Derewiany
Publié le Mis à jour
Partager :

Patrice Collazo est désormais une "figure" du Top 14, un entraîneur qu'on ne présente plus. Faut-il insister sur son caractère supposé entier ? Il nous a accordé un entretien au ton très apaisé pour faire le point sur sa carrière stimulée par son séjour fructueux à La Rochelle, suivie d'expériences à Toulon, Brive et désormais Montpellier, pour un nouveau défi, celui du maintien en Top 14.

Viré de Brive le 13 novembre dernier, recruté par Montpellier le 20, vous avez retrouvé très vite du travail. Était-ce un objectif, de rester le moins longtemps possible sur le marché ?

Je n’aime pas trop le mot "viré", il est dur pour un métier déjà si dur. Effectivement, je suis resté moins d’une semaine sans emploi et je ne pensais pas cela possible. Ça s’est passé très vite avec cet appel de Bernard Laporte, je ne m’y attendais vraiment pas. Je n’étais pas parti pour ça. Je pensais aller visiter des clubs à droite à gauche, à l’étranger comme je l’avais fait pour la première coupure, après mon départ de Toulon. En plus, c’est vrai, j’avais été un peu cinglant avec Bernard Laporte dans le passé. C’était le 24 décembre 2017, il était président de la FFR et il m’avait parlé de l’équipe de France… J’avais trop de respect pour le staff en place et pour Guy Novès, qui allait se voir écarté (de ses fonctions de sélectionneur) quelques jours plus tard… Et j’étais bien implanté à La Rochelle, j’avais donc été un peu sec. Lui aussi, d’ailleurs. On en est resté là.

On vous retrouve aux côtés de gens comme Vincent Etcheto ou Christian Labit, qui n’ont pas vraiment le même profil que vous. Est-ce une surprise ?

Que nous ne sommes pas compatibles, c’est ce qu’on peut penser de l’extérieur. Mais j’ai joué avec les deux, à Bordeaux-Bègles pour l’un et à Toulouse pour l’autre. Dans un staff, je crois à un assemblage de différentes qualités. Sinon, ça ne peut pas marcher. Il faut un équilibre, c’est comme ça qu’on arrivera à créer une dynamique dans le staff puis dans l’équipe. S’il n’y a que des "Collazo", ce sera compliqué pour les joueurs. Mais les rôles sont bien définis : Bernard est directeur du rugby, je suis manager sportif, Etcheto est responsable d’attaque, Labit du jeu d’avants. La particularité, c’est que les deux derniers ont déjà été managers, à Carcassonne et Angoulême. Ils connaissent les contraintes, la dureté du poste.

Ne pourraient-ils pas être tentés d’imposer leur vision plus transversale ?

Quand Bernard m’a demandé de travailler avec eux, je me suis posé des questions. Il m’a demandé de les appeler. J’ai fait une fiche de poste pour chacun, je leur ai téléphoné et c’était parti. Ça s’est passé en moins de 48 heures, plus près des 24 heures d’ailleurs. À situation exceptionnelle, solutions exceptionnelles. Le samedi, j’étais à un endroit pour dire au revoir aux joueurs de Brive ; le lundi, j’étais devant les joueurs de Montpellier, aux côtés d’un nouveau staff. Ce staff, je l’ai rencontré dix minutes auparavant.

Quid de votre départ de Brive ?

Notre métier peut réserver des moments très durs. À Brive, je ne suis pas parti à cause des joueurs. Je sais que j’avais leur adhésion, ce qui représente 35 personnes tout de même. Je m’étais régalé avec eux et avec le staff. Ils m’ont donné envie d’entraîner différemment.

Être entraîneur, c’est vivre dans une lessiveuse, 7 jours sur 7, 24 heures sur 24

Dès lors, que s’est-il passé ?

J’ai été confronté à des problématiques que je n’avais pas connues ailleurs. Il y avait le traumatisme de la descente, il faut le temps que l’équipe et le reste du club se mettent en configuration Pro D2. La remise en cause doit venir de tout le monde.

Visez-vous le directeur général du club, Xavier Ric ?

Résumer mon départ à une personne, ce serait lui donner trop d’importance… Les joueurs allaient dans un sens, et je ne pouvais pas admettre qu’on "pétarde" le sportif par intérêt personnel. Ils doivent passer après ceux du club. Je peux comprendre qu’il faille préparer la saison prochaine. On ne peut pas appeler le plan B alors que le plan A est toujours en place et en plus, en le dénigrant. Je sais ce qui a été fait dans mon dos. Tout se sait, dans le petit monde du rugby.

On vous résume souvent à une personnalité sans concession, avec des saillies en conférence de presse...

J’ai des convictions. Avec moi, il y a des choses qui ne sont pas négociables. Mais si j’ai eu des réactions, c’est qu’il y a eu des actions. J’ai réagi quand l’équipe était attaquée. Quand vous êtes promu en Top 14, vous vous rendez compte qu’il n’y a pas de place pour les petits. Il faut s’imposer et se faire respecter, à tous les niveaux. Mais quand il y a eu des saillies, ce n’était pas pour me défendre moi, c’était pour affirmer des convictions et défendre une institution. Après, on a eu cette image, on m’a collé une étiquette. La société veut ça. Il y a des entraîneurs qui mettent les formes, pas d’autres. Notre société est basée sur l’image, c’est comme ça. Désormais, je me suis affranchi de certaines choses. J’ai appris que ce que pensent les gens, je ne peux pas le contrôler alors je me concentre sur ce que pensent le staff et les joueurs. C’est le plus important. Le reste, j’ai essayé de le combattre mais c’était peine perdue.

Aujourd’hui, je n’entraîne plus comme je le faisais avant

Étiez-vous obsessionnel ?

Tous les entraîneurs le sont. On a ça quand on devient entraîneur, il faut entrer dans la tête de tous les joueurs, du staff, de l’environnement, des médias. Mais il ne faut pas que ça prenne le pas sur la prise de décision. On apprend à le contrôler. Aujourd’hui, je n’entraîne plus comme je le faisais avant. Ce qui m’a finalement permis d’évoluer, c’est la coupure entre deux postes (entre Toulon et Brive). Quand on est en poste, il est presque impossible de se ressourcer. Il faut comprendre qu’être entraîneur, c’est vivre dans une lessiveuse, 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. Les échanges avec les autres staffs n’existent pas.



Un jour au pays de Galles, vous aviez froissé un joueur rochelais en lui interdisant d’aller voir un match de boxe. On vous avait trouvé très dur, sur le moment…

Je me souviens de cet épisode. Le joueur en question, c’était Victor Vito. Il voulait aller voir boxer son cousin (Joseph Parker, récent vainqueur de Deontay Wilder, qui devait alors affronter le champion du monde Anthony Joshua au Millennium de Cardiff, N.D.L.R.). J’ai dit oui mais après, un second est venu. Puis un troisième, et quatrième, cætera. J’ai répondu : "Écoutez, les gars. Un mec, ça passe. Cinq, c’est plus dur. On est parti à quinze, on revient à quinze. Ou alors, on va tous voir ce combat." On sortait quand même du premier quart de finale européen de l’histoire du club. À l’époque, je me suis dit que les supporters n’auraient pas compris qu’on ne revienne pas tous ensemble. Pour la symbolique, c’était très important.

Alors ?

On est tous revenus à La Rochelle et ceux qui voulaient voir le combat sont repartis au pays de Galles, le lendemain. Encore une fois, je me disais qu’il fallait maîtriser ce qui pouvait l’être. Il ne fallait pas offrir d’angles d’attaques gratuits à nos adversaires. On peut prendre des coups de l’extérieur, ça peut arriver, mais on ne peut pas se faire "pétarder" de l’intérieur. C’était mon idée.

Je conçois le rugby comme une bataille navale, un jeu d’échecs

Côté presse, on a souvent senti chez vous l’envie de tout contrôler, la communication des joueurs notamment. Était-ce bien nécessaire ?

Encore une fois, tu dois maîtriser ce qui peut l’être. D’abord, je voulais faire respecter le protocole et le travail des gens qui s’occupent de la communication, ainsi que les commerciaux. Un joueur, même s’il ne joue pas, doit aller faire des "RP" (relations publiques). Ensuite, je reconnais que j’ai parfois voulu protéger certains joueurs car ils maîtrisaient mal leur communication. Enfin, après une contre-performance, il faut faire attention : il ne faut pas laisser dégoupiller une grenade en interne, dans nos propres locaux.

Pourquoi faire autant d’entraînements à l’abri des regards ? Vous aviez dit un jour à des supporters, "quand tu vas au théâtre, tu ne vois pas les répétitions…"

J’étais adepte des huis clos, c’est vrai, comme je les ai connus à Toulouse et je peux vous dire que c’était de vrais huis clos. Même les oiseaux qui passaient ne voyaient rien ! (rires) Pourquoi j’ai fait ça ? Aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, les images circulent. Moi, je conçois le rugby comme une bataille navale, un jeu d’échecs, un jeu de stratégie et ça peut passer par la composition d’équipe. Je crois encore à ces effets de surprise. Mais à Brive, j’en ai moins fait. Aujourd’hui, j’en vois moins l’intérêt.

L’une de vos spécialités, c’était aussi cette façon de changer la composition de votre équipe au dernier moment. Était-ce une marque de fabrique ?

Ça fait longtemps que je ne l’ai plus fait ! Mais j’assume. Tout le monde connaît tout le monde. Je crois à ces 10 % de panique qu’on peut créer chez l’adversaire. Ces 10 % du temps que l’entraîneur adverse ne passe pas à penser à autre chose. C’est toujours un avantage de pris. C’est vrai, parfois, j’ai poussé un peu à l’excès avec des fausses blessures, je l’avoue. Mais regardez les Springboks ! Ils ont bâti leur succès à la Coupe du monde sur de la communication ciblée : "Je balance une grenade à gauche, elle éclate à droite". Ces 10 %, ils peuvent être capitaux. On ne peut pas être entraîneur sans être parano, on regarde tout. On est constamment en éveil. À l’échauffement, par exemple : on voit des choses, des détails, ils participent à la course à la maîtrise et à l’anticipation de la partie. On peut voir un joueur pas à l’aise, par exemple, parce qu’il relève de blessure.

Le coup de fil de Vincent Merling en 2011 a changé ma vie

Quoi d’autre ?

Après mon départ de Toulon, je suis allé voir des matchs en achetant ma place en tribunes. Quand on est en poste, on est prisonnier d’une vision du bord de touche. Là, j’ai accédé à une vision panoramique et je me suis aperçu que je percevais des choses qui m’étaient invisibles jusqu’alors : l’arrivée au stade, l’échauffement individuel et collectif, tous ces moments où on perçoit ce qui transpire la sérénité… ou pas. Ça me donnait plein d’indications sur l’issue du match. Ça m’a fait réfléchir.

Quand on pense à vous, on se dit que vous êtes l’homme qui a fait changer un club de dimension, La Rochelle. On ne pourra jamais vous l’enlever, non ?

Ce n’est pas moi seul. Il y a eu un alignement des planètes. Je pense à l’action de Vincent Merling (président) et de Pierre Venayre (directeur général). Des projets comme ça, on n’en verra plus. Désormais, les clubs veulent des résultats immédiats. À La Rochelle, on m’a donné un confort et un climat de travail magnifiques. Les étapes sportives et structurelles ont été franchies en même temps.

Comment s’étaient faits les contacts ?

Le coup de fil de Vincent Merling en 2011 a changé ma vie. J’entraînais depuis deux ans seulement, j’étais avec les espoirs du Racing et on m’a proposé de m’occuper d’un club qui descendait. Je me suis demandé : pourquoi moi ? On m’a dit qu’on ne voulait pas de gars qui avaient dirigé plusieurs clubs, on voulait des hommes neufs pour un nouveau projet : "Grandir ensemble 2015." Voilà pourquoi ils ont aussi recruté Fabrice Ribeyrolles, champion de France Espoirs avec Clermont et moi, champion de France du deuxième niveau de la catégorie avec le Racing.

Aviez-vous apporté un message spécifique ?

J’ai juste dit qu’il fallait penser différemment. Je ne voulais pas d’un club qui se contentait d’être une grosse écurie de Pro D2. Il y avait une certaine humilité dans ce club, il s’interdisait trop de choses. Il était trop modeste par nature. L’humilité, c’est bien, mais avec certaines convictions. Mon travail au quotidien fut de dire : "Gagner à haut niveau, ce n’est pas réservé qu’aux autres". La force de La Rochelle, c’est d’avoir passé les étapes sportives et structurelles en même temps, chose très importante.

Y a-t-il eu un déclic ?

Il y en a eu plusieurs. D’abord, le recrutement de Uini Atonio, alors inconnu. Je me dis alors qu’il sera hors norme, s’il le décide. Ensuite, j’ai vu l’affirmation des joueurs de base, les Sazy, Djebaili, Ferrou, Jacob… Des gars qui m’ont vraiment impressionné par leur engagement pour ce club. Autre déclic : l’arrivée de Levani Botia, autre joueur hors norme. Un mec qui peut te changer un match. Mais ce qui nous a vraiment fait basculer, ce sont les arrivées de Jason Eaton et Victor Vito. Là, on se dit qu’un truc se passe. Vito, on s’est d’abord demandé comment il pourrait accepter de venir chez nous… C’est là que Pierre Venayre et Vincent Merling ont joué un grand tour. Ils lui ont présenté le projet à court, moyen et long terme, l’agrandissement du stade sur trois ans par exemple, la création d’un centre d’entraînement…

Collazo a entraîné La Rochelle entre 2011 et 2018. Ensuite, il a pris la direction de Toulon (2018 et 2021), Brive (2022-2023) et maintenant Montpellier.
Collazo a entraîné La Rochelle entre 2011 et 2018. Ensuite, il a pris la direction de Toulon (2018 et 2021), Brive (2022-2023) et maintenant Montpellier. Icon Sport


On a l’impression que votre chef-d’œuvre, c’est le changement de poste de Levani Botia…

À la base, Levani Botia est un joueur de sept. Mais il mettait un tel engagement que ça m’interpellait. Il a débarqué chez nous et il a immédiatement apporté une plus-value terrible. Je vous l’ai dit, il change le cours des matchs… Quand on est monté, je lui ai dit : "As-tu déjà joué à un autre poste ?" "Oui, troisième ligne." J’en étais sûr. À Toulouse, pour ses débuts en troisième ligne, on se dit d’abord qu’on va l’utiliser comme un joker, un homme hybride, libre, hors de tout système. Ce jour-là, je le fais s’échauffer avec les trois-quarts. Finalement, il joue avec les avants à la place d’Afa Amosa qui déclare soudain une blessure (vraie ou fausse ? On ne le saura jamais…). Et là, il sort un match énorme ! Ça a déstabilisé l’adversaire. Je vous l’ai dit, ce sport c’est un coup d’échec ou de bataille navale…

Vous croyez aux joueurs hybrides dans une équipe ?

Oui, mais pas cinquante. Pour être polyvalent, il faut d’abord être indiscutable à un poste. Sinon, on devient un remplaçant idéal et ce n’est plus pareil. Quand on construit un effectif, si on n’a pas un énorme budget, on peut faire des coups et ça devient un luxe pour un entraîneur. L’Afrique du Sud l’a fait et même la France, avec Macalou.

En 2018, vous quittez brutalement La Rochelle. Pourquoi ?

C’était la meilleure solution. Oui, il y avait une divergence avec Xavier Garbajosa et j’ai décidé que je devais partir. Xavier ne voulait pas partir et Vincent Merling n’avait pas pris de décision. Je suis donc parti, j’ai pensé que c’était la meilleure solution. Je ne voulais pas qu’une grenade dégoupillée demeure au club. Je reconnais que c’était sur un coup de tête, personne ne s’y attendait. Nous n’étions plus d’accord sur certaines choses…

Je me suis trompé sur pas mal de choses, je n’ai aucun mal à le dire

Rien n’était anticipé ?

Cette décision n’était pas dans mon intérêt, c’était une cassure violente. On sortait d’un quart de finale européen, septièmes en Top 14 mais qualifiés pour la prochaine Coupe d’Europe. Avec Xavier, la situation ne pouvait plus durer. Ça ne fonctionnait plus mais sur le plan des résultats, on ne peut pas dire que ça ne marchait pas : nous venions de clôturer la deuxième meilleure saison de l’histoire du club.

Comment avez-vous vécu vos quatre années à Toulon ?

J’étais parti de Toulon depuis 25 ans quand j’ai reçu un coup de fil de Mourad Boudjellal. Je me retrouve dans une situation que je ne pouvais pas prévoir, c’est le charme de notre métier. Je dis "OK" mais je m’aperçois très vite que le copié-collé de La Rochelle ne fonctionnera pas. Je me suis trompé sur pas mal de choses, je n’ai aucun mal à le dire. La deuxième année, ça a pourtant failli prendre mais le Covid est arrivé. La troisième année, on est inconstants, on perd à Castres le dernier match après avoir mené 19 à 0. J’aurais dû mieux m’adapter, tenir compte de plus de paramètres. J’ai compris qu’on ne peut pas changer les choses, mais les faire évoluer. La quatrième année a aussi mal commencé et je comprends très vite que ça va mal se passer. Oui, je me suis trompé, mais je suis aussi tombé sur des attitudes que je n’avais pas vues auparavant.

Vous parlez des joueurs…

Dans un club, il y a toujours quinze joueurs pour vous, quinze contre vous et dix au milieu. Le truc, c’est de savoir qui va absorber qui. Certains m’ont déçu, j’ai déçu certains. Ce fut un échec.

On a beaucoup glosé au sujet de vos retrouvailles avec Louis Carbonel, avec qui il y eut des étincelles à Toulon ?

Oui, toujours cette histoire… En parler, ça fait vivre tout un écosystème. Ça fait exister certaines personnes. Vous croyez quoi ? Qu’on s‘est enfermés dans une pièce et qu’un seul en est ressorti ? (rires) Cette histoire n’est pas la plus importante. Oui, je connais Louis, je connais sa combativité, sa qualité de joueur intrinsèque. Il n’y a pas débat.

Vraiment ?

Écoutez, il n’y a pas de temps pour ça, pas de place pour ces faux débats. À Toulon, avec moi, il a été titulaire 95 % du temps, malgré la concurrence féroce de François Trinh-Duc et d’Anthony Belleau.

Ne pas m’installer dans la peau de l’éternel incompris

On vous sent vent debout contre les étiquettes et les jugements à l’emporte-pièce…

Il y a l’image et la réalité. Avec le temps, ce qui m’intéresse, ce sont les joueurs et mon staff, ce qui fonctionne et ce qu’il faut améliorer. Avant, je voulais maîtriser le reste et j’y ai perdu beaucoup d’énergie, de clairvoyance et de lucidité. Désormais, je regarde moins les critiques et les commentaires. Bon, si on ne lit pas les critiques, elles viennent quand même à vous ! Il y a toujours un mec qui vient vous montrer une capture d’écran, vous rapporter un propos, etc. Mais je n’ai plus envie de répondre. C’est vrai, j’ai un problème avec la malhonnêteté intellectuelle et l’injustice. Moi, je peux dire que je me suis trompé mais si j’ai en face de moi un gars qui se trompe, j’aime qu’il le reconnaisse aussi.

Avez-vous souffert de toutes ces polémiques ?

On m’a collé une image, une réputation mais en 2021, quand j’ai quitté Toulon, j’ai reçu six invitations à venir voir des clubs fonctionner, dont celle d’Ugo Mola à Toulouse. Je me suis retrouvé à Trévise avec Marco Bortolami et même en équipe d’Angleterre, avec Eddie Jones. Je me dis que si j’étais un "connard", ça ne serait pas arrivé. J’ai traversé des moments durs avec ces polémiques, mais j’ai fait des efforts pour ne pas m’installer dans la peau de l’éternel incompris.

Vous êtes hors-jeu !

Cet article est réservé aux abonnés.

Profitez de notre offre pour lire la suite.

Abonnement SANS ENGAGEMENT à partir de

0,99€ le premier mois

Je m'abonne
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?

Les commentaires (3)
ouloulou Il y a 3 mois Le 29/12/2023 à 17:59

Ce Collazo est un gros C** .
Irrespectueux des institutions , des reglements et des journalistes .
Un mec a l ego demesuré qui n a jamais su se remettre en question .

grimin777 Il y a 3 mois Le 29/12/2023 à 01:43

C'est vraiment un mec bien.
J'adore son état d'esprit

Jeff66 Il y a 3 mois Le 28/12/2023 à 20:08

C'est un poète