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Rugby au top : un engouement inédit pour les Bleus

Par Léo Faure
  • Damian Penaud avec les supporters français lors de la Coupe du monde.
    Damian Penaud avec les supporters français lors de la Coupe du monde. Abaca / Icon Sport - Abaca / Icon Sport
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Si la Coupe du monde en France n’a pas offert le scénario rêvé et escompté pour les Bleus, elle a toutefois rempli sa mission sur le front de l’engouement. Le XV de France n’a jamais semblé aussi populaire. Le Top 14 profite aussi de cette vague de bonnes ondes.

La déception fut évidemment immense, à la hauteur des attentes. Promis (trop) tôt au sacre mondial, les Bleus de 2023 ont vu leur rêve s’arrêter brutalement, au soir du 15 octobre dans un Stade de France aux allures de convoi funéraire. "C’était dans notre pays, chez nous, en France. On faisait partie des favoris et cette défaite nous fait du mal, par rapport au travail des quatre années précédentes" confiait ce vendredi le trois-quarts centre Jonathan Danty, dans nos colonnes. "Ça n’a pas été évident de revenir en club, de reprendre "sa vie". On a passé presque quatre mois ensemble et du jour au lendemain, il a fallu faire ses valises". Stupéfaction dans les tribunes, sidération dans les rangs du XV de France. Mission ratée ? Pas totalement, en fait.

Une image du rugby loin d’être écornée

L’enjeu de cette Coupe du monde en France était prioritairement l’obtention du premier titre de champion du monde des Bleus ; il était aussi, de façon moins émotionnelle, plus pragmatique, de lever un vague positive autour du rugby dans notre pays. À ce sujet, les signaux sont positifs. Ce n’est pas un gain financier direct pour nos institutions, quand l’héritage laissé par France 2023 est très clairement décevant ; c’est une opportunité sur laquelle tous (Ligue, Fédération, clubs et XV de France) doivent désormais capitaliser à moyen terme.

Le scénario de l’élimination aide évidemment à préserver l’essentiel, à savoir un fort engouement qui dure autour des Bleus et plus globalement, autour de notre sport. Si elle n’a pas débouché sur un sacre, cette Coupe du monde a toutefois connu un récit qui laisse de la place aux croyances et aux rêves pour l’avenir. C’est l’axe de communication choisi par le sélectionneur, qui trouve un écho favorable chez ses supporters : une multitude de circonstances atténuantes. Pour commencer, une défaite d’un petit point - "un point c’est tout, un point c’est rien" commentera Galthié ; un match par ailleurs dominé, en quart de finale face à l’Afrique du Sud, et plusieurs décisions d’arbitrage litigieuses et majoritairement sifflées contre les Bleus ; un chemin vers ce quart ponctué de quelques coups du sort, comme la grave blessure et le forfait de Romain Ntamack, ou l’épisode de la blessure d’Antoine Dupont vécue comme un psychodrame par tout un pays.

Tous ces éléments peuvent attester l’hypothèse de la malchance, des vents contraires. Ils laissent le champ libre à des lendemains qui chantent.

Une ouverture payante vers la province

Surtout, de nombreux signaux positifs apparaissent depuis la fin de la Coupe du monde. Ils se matérialisent concrètement dans des données chiffrées : l’enthousiasme autour du XV de France ne se dément pas et la billetterie pour le prochain Tournoi des 6 Nations explose ; un récent sondage Odoxa donne Antoine Dupont comme sportif préféré des Français, devant tous les footballeurs dont Mbappé, ce qui est rarissime dans l’histoire ; en Top 14, les affluences dans les stades sont au sommet et devant la télévision ; les diffuseurs font aussi le plein.

Tout ceci est la concrétisation d’une dynamique sportive, dans le sillage des Bleus et leur 80% de victoires depuis quatre ans qui les a réconciliés avec leur public. C’est aussi le gain d’un travail de marketing-communication qui porte ses fruits. De plus en plus en contrôle de leur communication en interne, les clubs font en revanche la démarche régulière de s’ouvrir à leur public, quitte à délocaliser de nombreux entraînements loin de leur base. Le XV de France a également entrepris une démarche similaire, depuis quatre ans, en multipliant les stages et les rencontres en province, loin de leur cocon de Marcoussis et de "leur" Stade de France. Une politique coûteuse mais payante. Il s’agit désormais de faire mûrir les fruits.

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Les commentaires (1)
Joubert Il y a 4 mois Le 26/12/2023 à 18:38

Cette coupe du monde était pour les bleus, mais le naufrage arbitral de World Rugby à tout sacagé