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International - Thomas Ramos, Damian Penaud, Ardie Savea… Le XV mondial du Midi Olympique de l'année 2023

Par Nicolas Augot, Jérémy Fadat et Léo Faure
  • Thomas Ramos et Damian Penaud font partie du XV mondial de l'année du Midi Olympique.
    Thomas Ramos et Damian Penaud font partie du XV mondial de l'année du Midi Olympique. - Abaca / Icon Sport
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Après une année 2023 riche en émotions et marquée par la Coupe du monde en France, Midi Olympique dévoile son XV mondial de l'année. On y retrouve quatre Français dont Damian Penaud, qui est devenu le meilleur marqueur d’essais tricolore sur une année civile.

15. Thomas Ramos (France)

  • 28 ans – 34 sélections

L’arrière toulousain a vécu une année 2023 fantastique sur le plan personnel. Enfin installé à son poste en équipe de France, il a notamment fini meilleur réalisateur du Tournoi des 6Nations et a même battu le record de points marqués par un joueur français sur une édition dans la compétition. Sacré champion de France pour la troisième fois avec son club, au sein duquel il fut plus influent que jamais sur le terrain et en dehors, il a aussi terminé deuxième meilleur réalisateur de la Coupe du monde (un point derrière Owen Farrell). Malgré la déception de l’élimination en quart de finale, il a surtout démontré une assurance dans les airs et dans le jeu qui prouvent à quel point il est actuellement à l’apogée de sa carrière.

14. Damian Penaud (France)

  • 27 ans – 28 sélections

Quatorze essais avec les Bleus en 2023, Damian Penaud est entré dans les livres d’histoire tricolore puisqu’il devient le meilleur marqueur d’essais sur une année civile, effaçant des tablettes le précédent record de Philippe Saint-André qui datait de 1995 avec douze essais. C’est le résultat d’une incroyable série de sept matchs où il est parvenu à marquer à chaque fois et qui avait commencé en Angleterre lors du Tournoi des 6 Nations pour se poursuivre jusqu’au dernier match de poule face à l’Italie. Il est devenu le deuxième meilleur marqueur de l’histoire du XV de France avec 35 essais et se rapproche à vitesse grand V de la légende Serge Blanco (38). Depuis son arrivée à l’Union Bordeaux-Bègles, il continue d’affoler les compteurs (9 essais en sept matchs).

Quatorze essais avec les Bleus en 2023, Damian Penaud est entré dans les livres d’histoire tricolore.
Quatorze essais avec les Bleus en 2023, Damian Penaud est entré dans les livres d’histoire tricolore.

13. Garry Ringrose (Irlande)

  • 28 ans – 57 sélections

Les tristes sires retiendront quelques interventions défensives ratées, pendant la Coupe du monde. Et puis ? C’est bien peu, au regard de la saison colossale qu’a encore accomplie le kid de Dublin. Adoubé par le plus grand des connaisseurs du poste, son compatriote Brian O’Driscoll : « Ringrose est légitime dans le débat des meilleurs centres au monde. C’est, je pense, le plus complet de tous. Il a tout, je ne lui vois pas de déchet ou de point faible. Son grand point fort : la qualité et la vitesse de ses choix, en attaque comme en défense. » Tout cela, il l’a démontré à 10 reprises en 2023 sous le maillot irlandais et 10 autres avec le Leinster. Indispensable.

12. Jordie Barrett (Nouvelle-Zélande)

  • 26 ans – 57 sélections

Il est devenu le premier centre ultime du rugby mondial. Jordie Barrett relance comme un arrière, son poste de formation, court aussi vite qu’un ailier, voit le jeu comme un ouvreur et fait parler sa puissance exceptionnelle pour peser sur la défense adverse. Sans oublier un jeu au pied long et précis qui lui permet de guider le jeu dans cette position de premier centre mais aussi de tenter sa chance face aux perches comme lors du quart de finale face à l’Irlande, réussissant un tir longue distance bienvenu. Longtemps, les All Blacks ont cherché la solution pour répondre au défi imposé par les autres grandes nations à ce poste avec Aki (Irlande), De Allende (Afrique du Sud) et Danty (France). Ils ont finalement trouvé mieux en repositionnant Jordie Barrett qui a été incroyable pendant le mondial.

11. Will Jordan (Nouvelle-Zélande)

  • 25 ans – 31 sélections

Phénomène en Nouvelle-Zélande depuis ses débuts en professionnel et d’une efficacité redoutable lors de ses premiers matchs avec les All Blacks, Will Jordan a bien cru qu’il allait devoir faire une croix sur l’année 2023, en raison de vertiges fréquents. Après avoir trouvé la cause (problème d’oreille interne), le joueur des Crusaders a finalement pu revenir en fin de Super Rugby, retrouvant sa place à quatre journées de la phase régulière. Il a rapidement retrouvé son meilleur niveau et sa place en sélection pour la Coupe du monde où il a inscrit huit essais, égalant le record sur une édition. Will Jordan poursuit son incroyable statistique avec un essai par match chez les Blacks.

Will Jordan a inscrit huit essais durant la Coupe du monde, égalant le record sur une édition.
Will Jordan a inscrit huit essais durant la Coupe du monde, égalant le record sur une édition.

10. Richie Mo’unga (Nouvelle-Zélande)

  • 29 ans – 56 sélections

Il a longtemps été le mal aimé en Nouvelle-Zélande. Richie Mo’unga, titulaire indiscutable chez les Crusaders au poste d’ouvreur depuis ses débuts en Super Rugby en 2016, était considéré comme une roue de secours chez les Blacks, derrière l’installé Beauden Barrett et le virevoltant Damian McKenzie. En 2023, il s’est imposé comme indiscutable chez les Blacks au poste de numéro dix, devenant le chef d’orchestre de sa sélection, tant par son sens du jeu que par sa capacité à le prendre à son compte. C’est d’ailleurs le demi d’ouverture qui a réussi le plus de franchissements en 2023 (15), lui qui a longtemps été perçu comme un gestionnaire.

9. Antoine Dupont (France)

  • 27 ans – 52 sélections

Il n’y a aucune surprise à le retrouver encore là. Mais ce n’est pas parce qu’Antoine Dupont a banalisé l’exceptionnel qu’il faut ne pas l’apprécier. Surveillé et harcelé par ses adversaires, le surdoué toulousain a réussi à faire évoluer son jeu depuis un ou deux ans pour se montrer toujours plus collectif. Certes, il marque moins d’essais que par le passé mais il a accumulé un total fou de trente-cinq passes décisives sur l’année 2023, soit un ratio de 1,4 toutes les 80minutes. Et, alors qu’il continue de collectionner les titres (individuels ou collectifs), même si sa douleur de ne pas devenir champion du monde doit être immense, le capitaine des Bleus a aussi montré qu’il possède un caractère hors du commun. Victime d’une fracture au niveau de la pommette en plein milieu du Mondial, il a été opéré en urgence et a réussi à revenir à temps pour être opérationnel en quart de finale contre l’Afrique du Sud, réalisant au passage une première mi-temps de très haut niveau.

8. Ardie Savea (Nouvelle-Zélande)

  • 30 ans – 81 sélections

Capitaine par intérim des All Blacks, le troisième ligne centre Ardie Savea a réalisé une saison fantastique, permettant à sa sélection de revenir à son meilleur niveau pour la Coupe du monde. Même s’il n’est pas parvenu à ramener le trophée Webb-Ellis en Nouvelle-Zélande, Ardie Savea a été élu joueur de l’année lors des World Rugby Awards décernés au lendemain de la finale du Mondial. Ses incroyables statistiques pendant la Coupe du monde, et notamment sa performance face à l’Irlande lors d’un quart de finale légendaire, sont venues confirmer qu’il était le meilleur à son poste en 2023. « Ardie Savea a été au-dessus de tous les autres joueurs sur le terrain, il a été incroyable. C’est la meilleure performance que j’aie jamais vue de la part d’un numéro 8. J’aurais adoré être capable de jouer comme ça, un jour. » Bobby Skinstad, ancien troisième ligne sud-africain et champion du monde 2007, devenu consultant, avait dit tout haut à la télé, après la victoire face à l’Irlande, ce que des millions de passionnés de ce jeu avaient pensé devant leur écran.

Capitaine par intérim des All Blacks, le troisième ligne centre Ardie Savea a réalisé une saison fantastique.
Capitaine par intérim des All Blacks, le troisième ligne centre Ardie Savea a réalisé une saison fantastique. Icon Sport

7. Josh Van Der Flier (Irlande)

  • 30 ans – 57 sélections

On ne présente plus le meilleur joueur du monde Josh Van der Flier, élu meilleur joueur du monde l’an dernier (2022). Sur l’aile de la troisième ligne irlandaise et du Leinster, il a évolué cette année encore dans les hautes sphères du rugby mondial. Titulaire de toutes les rencontres du Tournoi des 6 Nations (grand chelem), de toutes les phases finales de Champions Cup et, enfin, de toutes les rencontres à enjeu de l’Irlande en Coupe du monde, il a chaque fois déstabilisé ses adversaires par son style caractéristique pour son poste : pas forcément le plus lourd des flankers (105 kg), il crée des déséquilibres par la vitesse de ses courses et sa capacité à intervenir aux quatre coins du terrain. Dans les plans de jeu irlandais, qui multiplient les temps de jeu et balayent le terrain par du jeu de passe, ses courses de soutien et ses prises de balle offensives n’ont aucune comparaison sur la planète rugby.

6. Pieter-Steph Du Toit (Afrique du Sud)

  • 31 ans – 76 sélections

C’est l’histoire d’un mec, il réapparaît, toujours en pleine lumière, dès lors que l’enjeu se fait mondial. Depuis la Coupe du monde 2019, où il avait rayonné de toute sa force brute, Pieter-Steph Du Toit semblait être rentré dans le rang. Toujours présent avec les Springboks mais moins impactant, lové dans l’anonymat régénérant du championnat japonais pendant deux saisons (2022 et 2023), le colosse de Cape Town avait quelque peu disparu des radars. Son retour aux affaires a fait l’effet d’une bombe. Titulaire avec les Springboks lors des cinq rencontres à enjeu pendant la Coupe du monde, il compte parmi les grands artisans du quatrième sacre mondial de la nation arc-en-ciel, le deuxième consécutif. Dans son style habituel, physique et frontal. Mais toujours essentiel.

5. Will Skelton (Australie)

  • 31 ans – 30 sélections

Évidemment, il restera un immense point noir dans l’année 2023 de Will Skelton, à la fois personnel et collectif, à savoir l’élimination prématurée des Australiens en Coupe du monde, qui n’ont même pas passé le cap de la phase de poule. Nommé capitaine des Wallabies, le géant de La Rochelle s’est blessé tôt dans la compétition et n’a participé qu’à un match… Qu’est-ce que sa présence aurait changé ? Tout, certainement. Et Eddie Jones regrettera longtemps cette absence de poids. Il n’y a qu’à regarder son importance du côté du club maritime pour le comprendre. L’écurie de Vincent Merling aurait-elle remporté deux Champions Cup d’affilée sans lui ? Sûrement pas, tant sa densité physique et sa capacité à fixer les défenses adverses ou à briser les mauls furent capitales pour dominer les meilleures équipes européennes.

Évidemment, il restera un immense point noir dans l’année 2023 de Will Skelton, à la fois personnel et collectif, à savoir l’élimination prématurée des Australiens en Coupe du monde.
Évidemment, il restera un immense point noir dans l’année 2023 de Will Skelton, à la fois personnel et collectif, à savoir l’élimination prématurée des Australiens en Coupe du monde.

4. Eben Etzebeth (Afrique du Sud)

  • 32 ans – 119 sélections

C’est un classique du rugby sud-africain, qui préserve ses meilleures armes pour les moments qui comptent vraiment. à l’instar de son compère en troisième ligne Pieter-Steph du Toit, Eben Etzebeth s’est d’abord fait rare, en 2023. Quatre matchs seulement de club avec sa province des Sharks, mis dans le formol avant de basculer sur le gros morceau : la Coupe du monde et sa préparation. Une politique gagnante, puisque l’ancien toulonnais a tout simplement été monstrueux tout au long du Mondial en France. Sa puissance, sa science du combat, des matchs couperets, son activité dans les rucks et en défense ont tout simplement été décisifs dans le gain du quatrième titre des Springboks.

3. Tadhg Furlong (Irlande)

  • 31 ans – 72 sélections

Le droitier irlandais a pris une carte de fidélité à cette sélection mondiale. Depuis huit ans qu’il a fait sienne la tunique frappée du trèfle et du numéro 3, Furlong apparaît comme la référence du poste. Et cette année 2023 ne fait pas exception à la règle. S’il était blessé en début du Tournoi des 6 Nations et notamment lors de la victoire dantesque face au XVde France, il a repris le poste de titulaire dès qu’il fut déclaré apte. Un grand chelem à la clé. Également titulaire de toute la campagne européenne du Leinster (défaite en finale), il signe enfin une Coupe du monde accomplie. Toujours dans son style: particulièrement robuste en mêlée, la base de son poste mais également habile balle en mains et capable d’encaisser le rythme des (très) longues séquences qu’impose son équipe. C’est exigeant, pour un pilier. Furlong relève le défi.

2. Peato Mauvaka (France)

  • 26 ans – 29 sélections

Imaginez qu’au début de la Coupe du monde, il était le remplaçant de luxe de Julien Marchand en équipe de France. Mais la blessure rapide de ce dernier, lors du match d’ouverture, l’a propulsé sur le devant de la scène. Et Peato Mauvaka a réalisé une compétition absolument dantesque. Cinq matchs, trois essais, cinq franchissements, neuf défenseurs battus, trois offload et 226 mètres gagnés… Des statistiques dingues pour un talonneur. Extrêmement doué techniquement et très mobile pour un joueur de son poste, le Calédonien a fini d’exploser sur la scène internationale, lui qui a déjà montré au Stade toulousain qu’il était beaucoup plus qu’une simple doublure.

Extrêmement doué techniquement et très mobile pour un joueur de son poste, le Calédonien a fini d’exploser sur la scène internationale.
Extrêmement doué techniquement et très mobile pour un joueur de son poste, le Calédonien a fini d’exploser sur la scène internationale.

1. Ox Nché (Afrique du Sud)

  • 28 ans – 28 sélections

C’est presque paradoxal de le voir apparaître dans cette sélection mondiale puisqu’il était remplaçant avec les Springboks… Mais s’il faut désigner le pilier gauche le plus décisif et le plus influent sur le résultat final d’un match, Ox Nché s’impose alors comme une évidence. À chaque fois qu’il est entré en cours de rencontre lors de la Coupe du monde, il a fait basculer les débats. Au point de faire trembler n’importe lequel de ses adversaires directs. Aujourd’hui, le Sud-Africain est sûrement le joueur le plus redoutable de la planète en mêlée fermée à son poste. Et si les siens se sont encore offert le trophée Webb-Ellis en octobre, ils peuvent chaleureusement le remercier.

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Les commentaires (2)
abacolon Il y a 4 mois Le 25/12/2023 à 23:45

Dupont ? Il n'a pas pesé sur les matchs, c'est factuel. En quart, mieux eût valu faire jouer Lucu qu'un Dupont qui évitait les contacts et s'est effondré en deuxième mi-temps. Ramos a également raté son quart avec deux échecs au pied. Soyons un peu réalistes.

Puntadelteno1970 Il y a 4 mois Le 25/12/2023 à 10:41

Peato n'est pas un remplaçant ! C'est le duo Mauvaka - Marchand qui est le meilleur du monde à ce jour. Malheureusement Julien s'est bléssé lors de la coupe du monde. Peato est capable de faire 80 minutes sur un match mais c'est forcément possible qu'avec un temps de récupération suffisant. Il est important de ne pas mettre ces deux excellents talonneurs en opposition. La preuve depuis plusieurs saisons ces deux joueurs performent en clubs et en sélection. Peato est pour le moment épargné par les blessures. Et franchement c'est sur ce point qu'il est le plus remarquable car il n'est quasiment jamais blessé. Bravo Peato pour sa superbe saison même si on sait qu'elle a un goût d'inachevé !