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Finale Coupe du monde de rugby 2023 - Les Boks, nouvelle Afrique du Nord

Par Simon VALZER
  • Les Springboks de Cobus Reinach, Manie Libbok et Siya Kolisi ont gagné au change en intégrant l’URC et la Champions Cup, deux compétitions phares des clubs de l’hémisphère Nord. Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany
    Les Springboks de Cobus Reinach, Manie Libbok et Siya Kolisi ont gagné au change en intégrant l’URC et la Champions Cup, deux compétitions phares des clubs de l’hémisphère Nord. Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany Patrick Derewiany
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Entre les franchises sud-africaines engagées en URC et en Champions Cup, ainsi qu’un fort contingent de joueurs évoluant (ou ayant évolué) en Europe, le rugby sud-africain s’appuie très largement sur l’hémisphère Nord pour assurer sa santé.

Avec trois titres mondiaux déjà conquis, l’Afrique du Sud n’a pas attendu l’hémisphère Nord pour devenir une des plus grandes nations du rugby mondial. Cela étant dit, il faut tout de même reconnaître que depuis trois ans, le Nord a largement participé au maintien en bonne santé du rugby sud-africain. Comment ? En intégrant, il y a trois ans, les quatre franchises sud-africaines à l’United Rugby Championship, l’ex-Ligue Celte. Une intégration consécutive à la pandémie de Covid qui a conduit au repli sur elles-mêmes des deux autres grandes nations du Sud, la Nouvelle-Zélande et l’Australie autour de leur Super Rugby qui a "terriblement perdu en compétitivité", comme nous l’assurait récemment l’ex-numéro 8 des Wallabies Toutai Kefu, aujourd’hui sélectionneur des Tonga.

L’URC et la Champions Cup, leurs nouveaux terrains de chasse

Les formations sud-africaines, elles, ont fait une entrée fracassante en URC, avec une finale 100 % sud-africaine entre Stormers et Bulls dès leur première participation. L’année dernière, le Munster a rétabli sa loi en s’imposant de justesse contre les Stormers (19-14) mais avec, soit dit en passant, deux actuels Springboks sur sa feuille de match (les deuxième lignes Jean Kleyn et RG Snyman). Deux résultats qui viennent corroborer les propos des acteurs du Nord qui ont reconnu que leur inclusion a nettement relevé le niveau de l’ex-Ligue Celte : "Leur intégration a été excellente pour le niveau de la compétition, cela a boosté son niveau", admettait l’ex-pilier anglais Graham Rowntree, aujourd’hui entraîneur en chef du Munster.

Même écho du côté du manager Leo Cullen qui, après quatre finales gagnées de 2018 à 2021 avec le Leinster, n’en a plus disputé une depuis le débarquement sud-africain : "Les équipes sud-africaines ont apporté quelque chose de différent à cette compétition, une dimension physique que nous n’avions pas. Aujourd’hui nous avons perdu de peu à domicile, mais nous n’étions tout simplement pas aussi bons qu’eux, il faut le reconnaître", avouait-il après la demi-finale de 2022 perdue contre les Bulls (26-27). Pas rancunier, l’ex-deuxième ligne de l’Irlande leur prédisait même un bel avenir en URC : "Elles vont encore progresser avec ce tournoi, et vont nous proposer un sacré challenge dans les années à venir, c’est une certitude. Mais c’est stimulant pour nous, on va devoir trouver des solutions."

Lors de cette même saison 2022-2023, trois des quatre franchises sud-africaines se sont qualifiées pour notre prestigieuse Champions Cup (Stormers, Bulls et Sharks). Si elles n’ont pas eu la même réussite qu’en URC, on peut dire qu’elles ont toutefois été au rendez-vous puisqu’elles se sont toutes qualifiées. En suivant, les Sharks et les Stormers sont tombés en quarts de finale, respectivement sortis par le Stade toulousain (54-20, au terme d’un match sublime) et Exeter (42-17). La prochaine édition nous dira s’ils feront mieux ou non, mais au vu de la qualité des effectifs des Bulls de Kurt-Lee Arendse et des Stormers de Damian Willemse, on se dit qu’ils auront encore une carte à jouer.

7 joueurs évoluent en Europe, 17 y sont passés

Enfin, il faut aussi reconnaître qu’une bonne partie des 33 joueurs du groupe sud-africain jouent à l’étranger, et principalement dans l’hémisphère Nord. On pense notamment au demi de mêlée montpelliérain Cobus Reinach, aux colosses RG Snyman et Jean Kleyn qui font le bonheur du Munster, au pilier Trevor Nyakane (Racing 92), au numéro huit Jasper Wiese et l’ouvreur Handré Pollard qui évoluent à Leicester ou encore le centre André Esterhuizen qui défend les couleurs des Harlequins, auxquels il faudra ajouter Siya Kolisi et Marvin Orie qui débarqueront respectivement au Racing et à l’Usap après le Mondial.

Si l’on pousse le raisonnement un peu plus loin, on peut aussi ajouter Damian de Allende, Faf de Klerk, Pieter-Steph du Toit, Kwagga Smith et Jesse Kriel qui jouaient tous au Japon la saison dernière. Et encore, la liste s’allonge encore quand on répertorie tous ceux qui ont joué dans l’hémisphère Nord, comme Duane Vermeulen (Toulon, Ulster), Steven Kitshoff (UBB), Vincent Koch (Saracens, Stade français), Cheslin Kolbe (Toulouse, Toulon), Eben Etzebeth (Toulon), Deon Fourie (Lyon, Grenoble), Faf de Klerk (Sale), Franco Mostert (Gloucester), Willie le Roux (Wasps), sans oublier Handré Pollard (Montpellier).

Après tout cela, on ne s’étonnera pas de lire sur les réseaux sociaux, certains commentaires qualifiant de l’Afrique du Sud de "nouvelle formation de l’hémisphère Nord". Une phrase qui a énervé au plus haut point le directeur du rugby Rassie Erasmus, qui n’a pas manqué de rappeler que les Springboks sont l’une des rares équipes du Mondial à ne pas compter de joueurs naturalisés. Là encore, Rassie marque un point. Et ce ne sont pas les All Blacks, nos Bleus, l’Irlande ou l’Ecosse qui pourront répondre quoi que ce soit. Mais tout de même Rassie, avouez que notre bonne vieille Europe y est pour beaucoup dans l’actuelle forme éclatante de vos joueurs…

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Les commentaires (1)
biilyzekid Il y a 5 mois Le 28/10/2023 à 09:14

On fait vivre ces mecs maintenant. On est les derniers des c..........