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Coupe du monde de rugby 2023 - Deon Fourie (Afrique du Sud) : "La finale 2019 ? Je l'avais regardée dans un train, en revenant de Vannes"

Par Nicolas Zanardi
  • Deon Fourie aura le numéro 16 dans le dos ce soir en demi-finale face à l'Angleterre.
    Deon Fourie aura le numéro 16 dans le dos ce soir en demi-finale face à l'Angleterre. Midi Olympique - Patrick Derewiany
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Peu après avoir défait les Bleus en quarts de finale, l’ancien joueur de Lyon et Grenoble savourait à plein son extraordinaire destin depuis deux ans…

Il y a deux ans, vous évoluiez encore à Grenoble, en Pro D2. Aujourd’hui, vous êtes devenu le plus vieil international sud-africain, et vous allez surtout disputer une demi-finale de Coupe du monde…

(Son visage s’illumine) C’est un truc de dingue. Le jour de la finale de la Coupe du monde 2019, nous étions en déplacement à Vannes avec Grenoble. Je m’en souviens très bien, nous avions perdu la veille (12-27, NDLR) et j’avais regardé le match sur mon téléphone, dans le train du retour… Si vous m’aviez dit ce jour-là que j’allais disputer une demi-finale de Coupe du monde quatre ans plus tard, je vous aurais pris pour un fou! Et puis, il s’est passé plein de choses. Il y a eu le Covid, je suis retourné au Cap pour terminer paisiblement ma carrière auprès de ma famille et de mes amis, chez les Stormers. Et puis, tout s’est enchaîné… Il faut croire que je suis comme le bon vin. Je me bonifie avec l’âge !

Tout n’est pas non plus arrivé par hasard. Le fait que votre point fort des contests soit devenu de plus en plus récompensé au niveau international n’y est pas étranger…

Le rugby évolue en permanence. Il y a huit-neuf ans, on ne pouvait pratiquement plus gratter un ballon. Depuis la Coupe du monde 2019, il est devenu de plus en plus crucial de mettre la pression dans tous les rucks. Je pense que les choses sont bien équilibrées aujourd’hui : si une équipe veut conserver le ballon, elle le peut, mais la défense a aussi les moyens de s’investir dans les rucks si elle le souhaite pour ralentir les ballons ou même les récupérer. C’était d’ailleurs notre plan pour faire déjouer Dupont face au XV de France, ce qui nous a permis de récupérer quelques turnovers que nous avons bien exploités, à l’image de celui qui a amené à l’essai de Cheslin Kolbe.

Le coaching des Boks contre les Bleus a beaucoup fait parler. Vous y avez joué un rôle crucial en évoluant après votre entrée aux postes de flanker, puis de talonneur…

Ça aussi, ça faisait partie de notre plan. J’ai plus joué troisième ligne que talonneur ces dernières saisons et notre staff le savait évidemment. Cela me permettait potentiellement d’évoluer aux deux postes, et donc à nos coachs d’avoir six possibilités de changements devant avec seulement cinq avants remplaçants. Mais au-delà de notre coaching, c’est aussi la qualité de notre jeu au pied qui a été cruciale. On n’avait pas la longueur des Bleus mais on s’était dit que nous pouvions avoir l’avantage dans le jeu aérien. Penaud est très fort dans les airs mais de l’autre côté, le jeune ailier était un peu moins expérimenté.

L'Angleterre a gagné tous ses matchs, c’est la seule équipe demi-finaliste dans ce cas

Louis Bielle-Biarrey, qui a d’ailleurs été formé à Grenoble… Le saviez-vous ?

Ah non, je l’ignorais. Il devait évoluer avec les équipes de jeunes, à mon époque… Je tiens à dire que même si nous avons essayé de lui rendre la vie difficile, il a malgré tout montré de belles qualités. Je pense qu’il a un grand avenir au niveau international, et ça me fait d’autant plus plaisir s’il vient du FCG! (sourire)

Beaucoup de vos anciens partenaires à Lyon ou au FCG vous ont-ils contacté ces derniers temps ?

Oui, il y en a pas mal, notamment Coenie Basson ! Je lui avais trouvé des billets pour notre premier match contre l’Écosse à Marseille, je l’ai encore eu au téléphone la veille du quart de finale. Peut-être qu’il va encore m’appeler pour avoir des tickets pour la demie, avec lui, on ne sait jamais (sourire).

Justement, cette demi-finale, vous la disputerez contre l’Angleterre. Qu’en pensez-vous ?

Ils ont un nouveau staff et un nouveau système et ils ont gagné tous leur match, c’est la seule équipe demi-finaliste dans ce cas. On va décortiquer tout ça mais comme tout match de phases finales, ce sera du 50-50. À nous de bien nous préparer et de suivre notre plan de jeu pour continuer à rendre notre pays fier.

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