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Coupe du monde de rugby 2023 - Antoine Dupont vers le quart de finale : les coulisses d’un retour

Par Jérémy Fadat avec Nicolas Zanardi
  • Le capitaine des Bleus Antoine Dupont a rejoint le groupe à Aix-en-Provence
    Le capitaine des Bleus Antoine Dupont a rejoint le groupe à Aix-en-Provence Patrick Derewiany
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Dans la nuit de samedi à dimanche, huit jours après son opération engendrée par une fracture maxillo-zygomatique survenue face à la Namibie, le capitaine des Bleus Antoine Dupont a rejoint le groupe à Aix-en-Provence. S’il n’affrontera pas l’Italie, son destin mondial est encore loin d’être terminé...

L’hôtel Renaissance n’avait jamais si bien porté son nom. Plongé dans la pénombre de la nuit aixoise, très tard samedi soir (ou, au choix, très tôt dimanche matin), il fut le théâtre de cet instant paradoxalement aussi fort qu’anonyme, celui où Antoine Dupont a retrouvé – aux alentours de minuit et demi – le reste des troupes du XV de France. L’horaire final de son arrivée avait en effet découragé les 70 à 80 personnes amassées devant le lieu de résidence des Bleus en début de soirée, attirées par le communiqué matinal de la FFR ayant officialisé le retour du demi de mêlée. Mais c’est bien là qu’il a repris sa vie (presque) normale d’international, neuf jours seulement après avoir cru voir ses rêves s’envoler. Une éternité quand il s’agit du capitaine tricolore et meilleur joueur de la planète. À la 45e minute du duel contre la Namibie au stade Vélodrome, le 21 septembre, l’intéressé fut victime d’un choc violent au niveau la pommette, synonyme de fracture maxillo-zygomatique. Une tragédie qui a plongé le joueur dans l’horreur et le pays dans l’effroi.

De ses larmes dans le vestiaire marseillais aux premiers examens effectués dans les heures suivantes à l’Hôpital Privé de Provence, Dupont –l’homme qui incarne depuis des années, et parfois malgré lui, les espoirs de toute une nation convaincue d’aller enfin soulever le trophée Webb-Ellis le 28 octobre prochain– a forcément craint le pire. Opéré vingt-quatre heures plus tard à Toulouse, il a pourtant et rapidement acquis une conviction : sa Coupe du monde n’était pas terminée. Une prédiction qui s’est matérialisée dans le week-end, lorsque le Pyrénéen a posé de nouveau le pied en terres aixoises. En passionné de ce jeu qu’il demeure face aux épreuves, Dupont a même pu sérieusement parler rugby pendant les quatre heures de trajet qui le séparaient de la région toulousaine, puisqu’il était conduit par William Servat en personne, le coentraîneur des avants ayant profité des deux jours de repos (vendredi et samedi) pour revenir auprès de sa famille. L’intendant du XV de France, Jean-Luc Passard, était également dans le véhicule. "Je l’ai trouvé souriant, son retour a été fluide", indique son coéquipier toulousain et arrière du XV de France, Thomas Ramos.

Sa profonde détermination

Ce dimanche, après avoir pris le temps de saluer chaleureusement les supporters (re)venus le voir devant l’hôtel, Dupont était présent au stade Georges-Carcassonne, enchaînant courses et gammes techniques le matin, puis renforcement sur vélo ou rameur l’après-midi. Là où les Bleus ont basculé dans la préparation du dernier match de poule, qualifié d’éliminatoire, face à l’Italie vendredi soir. Le Toulousain ne sera pas sur le terrain à Lyon, c’est une certitude. D’ailleurs, si le joueur a reçu vendredi à l’hôpital Purpan le feu vert du Professeur Lauwers (le chirurgien qui l’a opéré) pour "reprendre une activité physique progressive dirigée" après s’être soumis à un scanner de contrôle, reste maintenant à savoir quand il reviendra à la compétition. Comme l’avait laissé entendre Servat mardi dernier, l’hypothèse de le voir face à l’Italie n’était pas totalement écartée en début de semaine passée : "Je n’ai pas forcément trop de doute sur sa capacité à jouer un quart de finale. C’est plutôt le match de l’Italie qui m’interroge." Il ne s’agissait pas de se projeter sur la présence de Dupont mais l’aveu du technicien reflétait l’état d’esprit général de l’encadrement à ce moment, à savoir que les nouvelles émanant au quotidien du joueur étaient jugées très positives et poussaient à un optimisme certain en vue de la suite.

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Pour autant, la prudence fut toujours de rigueur en interne, ainsi que l’a rappelé le président de la Fédération Florian Grill (lire ci-contre) dans ses échanges avec le staff. Celui-ci avait de toute façon besoin d’avancer dans ses choix stratégiques avant de libérer les joueurs jeudi soir, et a acté l’absence de Dupont face à la Squadra Azzurra. Les inconnues étaient encore trop grandes, eues égard notamment au protocole commotion engendré par sa sortie contre la Namibie et à l’examen neurologique commandé par le docteur Philippe Turblin à son arrivée. Surtout, cette décision permet de lui offrir neuf jours supplémentaires pour affiner sa réathlétisation et sa préparation (physique et mentale), en parallèle des étapes médicales à valider, donc pour se projeter vers un éventuel quart. "Il semblerait qu’Antoine puisse postuler très rapidement sur les feuilles de matchs", a aussi dit Servat. Ce sera soumis à un nouvel examen de contrôle (avec imagerie) auprès du Professeur Lauwers en fin de semaine prochaine. Mais tous ceux ayant échangé avec le capitaine du XV de France ces derniers jours ont été marqués par sa profonde détermination à poursuivre l’aventure. C’est dans son fief de Castelnau-Magnoac, là où il s’est forgé un destin et un caractère hors du commun, que Dupont a voulu se régénérer la semaine passée. Là où il a assisté au premier match de l’histoire du FC Magnoac en Fédérale 3 et écrit les premières pages du nouveau chapitre de son histoire. La sienne, et très certainement celle du XV de France.

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