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Coupe du monde de rugby 2023 - France - Uruguay : Lille de la frustration

  • Les Bleus de Macalou ont eu toutes les peines du monde à se défaire de courageux Uruguayens.
    Les Bleus de Macalou ont eu toutes les peines du monde à se défaire de courageux Uruguayens. Icon Sport
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Malmenée par des Uruguayens à la fois héroïques et inspirés, cette équipe de France "bis" a montré un bien triste visage, jeudi soir, à Lille…

Depuis quelques semaines, on nous beurre tellement la biscotte avec les valeurs du rugby qu’il était bien doux de les avoir enfin devant les yeux, jeudi soir. Car ce que le public français a bien compris, en réalité, c’est qu’un trophée, sous nos latitudes, est scintillant mais par nature exposé à la corrosion, au délabrement. Le mérite, lui, est inaltérable et se niche jusqu’à présent dans les tréfonds du classement mondial. Le mérite ? C’est le dépassement de soi du Chili, de la Roumanie, de la Namibie et donc, de l’Uruguay, dont les quelques joueurs professionnels touchent à peine 1 000 balles par mois quand les autres de leurs camarades, au turbin la semaine, ont dû arracher à tous les petits chefs que compte Montevideo un baluchon de congés sans solde, pour pouvoir disputer un Mondial qu’ils termineront usés, fourbus, flapis…

Jeudi soir, les 50 000 spectateurs du stade Pierre-Mauroy ont donc surtout fait une fête aux sans-grade de cette Poule A de la compétition. Donnant-donnant, les sans-grade leur ont en retour offert tout ce qu’ils pouvaient offrir en ce soir d’automne, soit de bons plaquages aux chevilles, quelques farouches algarades dans les mauls pénétrants, deux essais magnifiques et de belles larmes, au moment des hymnes. Tout ce qu’Antoine Blondin catégorisait, en fait, parmi les nombreuses vertus de la "petite sueur des pauvres", celle qui nous colle encore au cœur, une fois ce combat achevé…

Une défense à la rue !

Mais ce match, alors ? Dès la 6e minute, les Urugayens climatisaient une première fois l’atmosphère du Ch’Nord en marquant de façon opportuniste, après qu’un coup de pied de l’ouvreur Felipe Etcheverry ait lobé Melvyn Jaminet, dérouté Gabin Villière pour finir dans les mains de l’ailier des Teros, Nicolas Freitas, lequel marquait le premier essai de la rencontre. Les Bleus, cent fois supérieurs en mêlée fermée et dans l’alignement, se montraient toutefois incapables, en première période, de concrétiser la possession et l’occupation qui étaient les leurs, aplatissant un seul essai par Antoine Hastoy après une série de timides assauts devant la ligne adverse. Arbitrés comme une grande nation, sans en avoir ce soir-là l’envergure les coéquipiers d’Anthony Jelonch remerciaient même chaudement le trio d’hommes en blanc, au moment où le grand "Tao" n’écopa que d’un simple carton jaune pour avoir lancé un bras comme une masse sur la mâchoire du demi de mêlée adverse, Santiago Arata…

Au vrai, le deuxième acte de cette rencontre démarra de façon tout aussi poussive et, à la 54e minute, l’arrière des Teros Balthazar Amaya prenait donc de vitesse Arthur Vincent, puis Melvyn Jaminet pour aplatir le deuxième essai des siens. On retiendra que ce coup de poignard eut au moins le mérite de réveiller quelque peu ce XV de France hors sujet qui, par l’intermédiaire de Peato Mauvaka d’abord, puis Louis Bielle-Biarrey en suite, explosa enfin ce verrou sud-américain qui lui avait si longtemps résisté…

Moefana et Villière hors sujet

Dès lors, que conclure de ce deuxième round de Coupe du monde ? Déjà, que ce XV de France déchiré comme une toile de lin par des joueurs de Pro D2 a depuis quelques semaines de sérieux problèmes en défense, un secteur où Shaun Edwards a aujourd’hui l’obligation de revoir ses plans… Voire de carrément réviser la méthode dans son ensemble Que Fabien Galthié, aussi, n’a peut-être pas le réservoir dont il pensait disposer, avant que ne débute la compétition : et tout autant que nous, le sélectionneur national sait donc aujourd’hui qu’un monde sépare encore Antoine Hastoy de Matthieu Jalibert à l’ouverture quand dans la cage, Romain Taofifenua ne semble vraiment à l’aise que lorsqu’il sort du banc comme un génie surgit de sa lampe. Passé cette victoire aux contours incertains, "Galette" a probablement enfin conscience que Yoram Moefana n’est plus que l’ombre de lui-même, depuis un an, quand Gabin Villière ne doit son prochain salut parmi les "premiums" du groupe France qu’à l’absence d’un rival digne de son nom sur l’aile gauche… On a connu soirées plus fastes, garçons… Et le muscle sans l’esprit, jeunes gens, n’est que de la viande de cheval…

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Les commentaires (1)
fojema48 Il y a 7 mois Le 15/09/2023 à 09:38

Face à de valeureux combattants un bien piètre prestation de non motivés