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Coupe du monde de rugby 2023 - Le forfait de dernière minute de Sam Cane n'a pas perturbé le XV de France

Par Nicolas ZANARDI
  • Le forfait du capitaine Sam Cane n'a pas perturbé l'alignement des Bleus.
    Le forfait du capitaine Sam Cane n'a pas perturbé l'alignement des Bleus. Icon Sport - Icon Sport
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Si les Néo-Zélandais ont tenté un coup de Trafalgar en annonçant l’absence de leur capitaine Sam Cane juste avant le coup d’envoi pour grandir leur alignement, les Bleus ont affiché assez de maturité pour ne pas paniquer, et éviter le piège.

Les All Blacks ont-ils joué franc-jeu avec le forfait de Sam Cane, officialisé quelques minutes seulement avant le coup d’envoi de la rencontre ? Si les Blacks ont affirmé par la voix de leur sélectionneur Ian Foster que leur capitaine s’était de manière très étrange "bloqué le dos lors du captain run", pas grand monde n’était dupe du stratagème dans le camp tricolore. "Ce sont des ficelles que Guy Novès utilisait voilà vingt ans, souriait William Servat en zone mixte. Je vous rappelle que les All Blacks n’étaient pas venus effectuer leur mise en place au Stade de France la veille de la rencontre, ainsi que le prévoit le règlement." Comme par hasard… L’argument invoqué ? Nul besoin d’être grand clerc pour estimer que les Néo-Zélandais craignaient d’être espionnés et donc démasqués, d’autant que Ian Foster avait déjà abordé ce sujet brûlant d’un "bienvenue à la Coupe du monde" l’avant-veille de la rencontre, après avoir été lancé sur le sujet par des médias kiwis un brin complices…

Tout ce préambule pourquoi, au juste ? Pour expliquer que les Tricolores auraient pu paniquer quant à leur stratégie, notamment en touche, en constatant que le grand Matt Va’ai tenait la tunique de titulaire, secondé sur le banc par Brodie Retallick. Un coup d’intox évidemment motivé par les statistiques, selon lesquelles le XV de France marque l’immense majorité de ses essais à partir de touches, mais qui n’a au final eu qu’un effet limité. "À titre personnel, je ne me suis rendu compte que très tard que Sam Cane ne jouait pas, au moment de l’annonce des équipes, confiait le troisième ligne François Cros. C’est vrai que l’on aurait pu se poser des questions quant à notre stratégie mais on a maintenant assez d’expérience collective pour ne pas gamberger." Des propos largement corroborés par le capitaine d’alignement, Charles Ollivon. "Effectivement, on a appris la nouvelle très tard et le fait que les Blacks aient ajouté un troisième grand aurait pu nous perturber au niveau de l’alignement, admettait le joueur du RCT. Mais l’erreur aurait été justement de paniquer et de vouloir improviser. Pour être tout à fait transparent, on a choisi délibérément de ne rien changer. Parce qu’on a confiance en notre système et dans le travail qu’on avait réalisé dans la semaine." À raison…

"La preuve que les Blacks nous respectaient et nous craignaient"

La preuve ? Avec un excellent ratio de 13 ballons conservés sur 14 lancers (pour un ballon volé sur lancer adverse), les Bleus ont fait mieux que rivaliser avec les All Blacks malgré l’agrandissement de leur alignement, trouvant dans les airs la plate-forme idéale pour lancer des ballons portés qui ont entamé le physique et le moral de leurs adversaires, jusqu’à l’estocade fatale plantée par Penaud après une pénaltouche, quelques minutes après avoir été tout proche de marquer au bout d’un lancement de jeu après… maul. Autant dire que l’esbroufe des Blacks n’a pas eu l’effet escompté "Au-delà du forfait de Cane et de cette histoire de mise en place, il y a eu plein de signaux : les lunettes de Foster en conférence de presse, le fait qu’ils utilisent le Kapa O Pango. On a senti que cette équipe nous respectait et nous craignait. Mais pour tout dire, ça ne nous a pas touchés plus que cela." Un signe de maturité supplémentaire d’autant qu’au final, le piège des Blacks s’est retourné sur eux. "Le revers de la médaille est que, dans un match aussi difficile que celui-là, avec un ballon très glissant et beaucoup de combat au sol, l’expérience de Sam Cane aurait aussi pu être importante pour les Blacks", observait François Cros. Notamment au niveau du rapport à l’arbitre et donc de la discipline (lire en page 15), dans lequel les All Blacks ont souffert. Mais ceci est un autre débat, et tant pis pour eux, après tout…

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Les commentaires (1)
EmmanuelC Il y a 7 mois Le 11/09/2023 à 16:38

Merci pour cet éclairage stratégique