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Coupe du monde de rugby 2023 - Ardie Savea, brillant capitaine dans l'infortune

Par Léo Faure
  • Ardie Savea propulsé capitaine face à la France.
    Ardie Savea propulsé capitaine face à la France. Icon Sport
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À la barre d’une équipe en plein doute, malgré une envie évidente de bien faire, Savea a récupéré le capitanat la veille du match. on se demande bien pourquoi il ne l’a pas le reste du temps…

S’il ne devait en rester qu’un, ce serait certainement lui. Dans cette équipe de Nouvelle-Zélande qui n’a plus l’éclat de sa décennie et sa génération précédente, Ardie Savea scintille parfois bien seul, dans un ciel noir d’encre et d’inquiétudes. Il était là, l’étincelle des bons coups et le grand sauveteur des mauvais, ceux du sort. Quand l’habituel capitaine Sam Cane dut déclarer forfait la veille du match, étrangement blessé par un pull-over (voir ci-dessous), c’est bien évidemment vers le petit frère des Savea que le sélectionneur décrié Ian Foster s’est tourné. Quand Will Jordan écopait d’un carton jaune sur la pelouse du Stade de France, c’est lui qui regroupait ses troupes et leur réclamait du calme, du sang-froid. Quand les All Blacks subissaient subitement l’entame de seconde période, après avoir dominé la première sans se payer, c’est encore Savea qui trouvait la clé. Comment ? D’un geste rare, pardi, celui des talents supérieurs. Face au rideau défensif français, Ardie le hardi dosait un petit jeu au pied par-dessus bien atypique, quand on porte le numéro 8 entre les omoplates. Le choix était pourtant le bon, la réalisation impeccable. Et au point de chute, l’ailier Will Jordan récupérait l’offrande, progressé sur 15 mètres balle en main avant d’être repris par Villière. En suivant, Mark Telea allait aplatir l’essai tant controversé qui plaçait une dernière fois les Blacks devant les Bleus au score. Ce serait la dernière fois du match, avant la soufflante tricolore. Et la défaite de ses hommes en noir, la neuvième en deux ans. Ça pique.

Le véritable successeur à McCaw

Dans le sillon de son sélectionneur, Ardie Savea n’a pourtant pas cherché à dédramatiser la situation, vendredi soir face à la presse. Il a même esquissé quelques sourires, face à des questions qui se faisaient plus incisives au fil de l’interrogatoire. Manière de relativiser l’échec et de rétablir une forme d’équilibre que le score ne dit pas dans la lecture de ce match hors norme. « C’était une bataille. L’avantage a changé plusieurs fois de camp, mais dans les vingt dernières minutes, on a péché dans la discipline. Nous n’avons pas été assez lucides dans notre propre moitié de terrain, et ils nous ont punis. Nous avons concédé quelques pénalités et ils nous ont punis. Nous n’avons jamais réussi à leur mettre la pression au score alors que le match avançait. Ça n’a pas voulu sourire ce soir, c’est tout. On doit se ressaisir et continuer à aller de l’avant. »


C’est le discours d’un capitaine, un vrai, qui fixe un cap dans la tempête. Trente heures plus tôt, Savea ne devait justement pas l’être, capitaine. Il a pris ce rôle qu’il connaît et qu’il incarne sans plus s’en faire. « C’est difficile quand on perd son capitaine, mais je crois que les gars qui sont rentrés ont bien rempli leur mission. On doit toujours être prêts. Ce qui s’est passé n’est qu’un des scénarios possibles. On doit s’adapter et corriger le tir. » De ce qu’il en pense vraiment, de ce match et de la situation de son équipe, si décevante depuis maintenant et la gifle reçue au Japon, en demi-finale face à l’Angleterre ? Vous n’en saurez pas beaucoup plus. Nous non plus. Ardie Savea lave le linge sale en famille, guère plus prolixe devant les médias que son illustre prédécesseur Richie McCaw, présent vendredi dans les tribunes du Stade de France. McCaw qui, à l’aube de sa carrière, voyait Sam Cane promis à lui succéder. La réalité fut plus périlleuse pour « captain Cane ». Et le grand bonhomme de ces All Blacks, depuis tant d’années, se nomme bien Savea. Ardie de son prénom.

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