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Top 14 - Emmanuel Meafou : "Je me suis dit que si Will Skelton peut le faire, pourquoi pas moi ?"

Par Jérémy FADAT
  • Emmanuel Meafou devrait croiser Will Skelton sur le terrain ce samedi soir.
    Emmanuel Meafou devrait croiser Will Skelton sur le terrain ce samedi soir. Icon Sport
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Auteur d’une saison exceptionelle, avec douze essais inscrits, le deuxième ligne toulousain s’est imposé comme un des meilleurs joueurs d’Europe. Et son inspiration, il l’a trouvée chez Will Skelton, dont il a fait son modèle et dont il s’est beaucoup rapproché.

Depuis qu’il a débarqué en France, fin 2018, Emmanuel Meafou est perçu comme un phénomène en puissance. Sur ce coup, le staff toulousain ne s’est pas trompé. La saison 2020-2021 fut celle où le colosse australien a changé de dimension, au point de devenir un élément incontournable du pack rouge et noir. Pourtant, il était un point précis sur lequel le manager Ugo Mola lui avait fixé un objectif, mué en priorité aux yeux de l’intéressé s’il voulait un jour se rendre légitime à l’échelon international : tenir un match entier.

Pas simple quand on affiche plus de 140 kg sur la balance… "Quand j’étais encore en Australie, je jouais 40 minutes si je démarrais, ou j’étais remplaçant et je disputais les 30 dernières, explique-t-il. En Espoirs au Stade toulousain, ou quand j’ai commencé en équipe première, je ne jouais jamais plus de 45 ou 50 minutes." Or, la prise de conscience a opéré et les efforts ont porté leurs fruits. Si Meafou est sorti en début de deuxième mi-temps face au Racing 92 le week-end passé, c’est que le score était assuré et que l’encadrement voulait le ménager. Mais il lui arrivait souvent de le laisser en jeu jusqu’au bout désormais. "Physiquement, c’est toujours dur mais, avec le vécu des matchs, je suis mieux mentalement, nous confiait-il le mois dernier. Je pèse toujours entre 140 et 145 kg, et je suis encore fatigué à partir de la 50e ou la 60e minute. Mais la différence, c’est que je me sais capable aujourd’hui de jouer les 80 minutes. J’ai la confiance des coachs qui me laissent sur le terrain. Ils voient que je suis fatigué mais, s’ils ont besoin de moi, pas de soucis. Je travaille."

La clé de l’évolution ? "Je maîtrise mieux cette fatigue, et c’est aussi parce que Will Skelton m’a inspiré." Le nom est lâché. Celui du monumental deuxième ligne wallaby, qui a transfiguré le paquet d’avants rochelais depuis son arrivée en 2020.

"Il m’envoie régulièrement des messages"

Il est impossible de ne pas faire le parallèle entre les deux hommes. Mais pourquoi Meafou l’a-t-il à ce point pris comme modèle ? "Parce que c’est un très grand joueur et qu’il a exactement le même profil physique que moi, répond le Toulousain. Je l’ai vu jouer à de nombreuses reprises 80 minutes ces dernières années, même dans des grands matchs. Je me suis dit : "Si Will peut le faire, pourquoi pas moi ?" Cela m’a motivé. Notamment en l’observant, même si je peux faire encore mieux sur les dix ou vingt dernières minutes, j’ai appris à mieux me gérer. Au bout d’un moment, tu sais à quel instant tu dois bosser fort dans un match et quand tu peux être un peu plus tranquille. L’important, c’est de mettre beaucoup d’impact sur les actions qui comptent vraiment. Les performances de Skelton m’ont fait comprendre qu’on peut le faire, même quand on pèse plus de 130 kg. C’est d’abord une question de mentalité."

D’autant plus que le maître ne s’est pas contenté d’être une source d’inspiration pour l’élève. Depuis un certain temps, le lien entre les deux Australiens s’est renforcé. "Will m’envoie très régulièrement des petits messages, avoue Meafou. Au début, on ne se connaissait pas et il ne m’écrivait donc pas, mais il a vu que je progressais en France et il s’est mis à me suivre de plus près. Il me dit de continuer sur ma lancée, que je réalise de bons matchs et il me donne quelques conseils." Visiblement, ils ont été précieux, tant Meafou réalise une saison XXL. Alors que Fabien Galthié et William Servat lui ont fait une drague assidue afin de le convaincre de jouer pour la France, conscients que ce genre de profil était quasiment unique, lui a marqué le Top 14 et la Champions Cup de son empreinte, avec notamment douze essais inscrits toutes compétitions confondues.

Un chiffre hallucinant à son poste qui en fait le meilleur marqueur toulousain cette saison, et qui l’a aidé à figurer dans la liste des douze premiers hommes à concourir pour le prix EPCR du meilleur joueur de la Champions Cup 2023. Et vous savez quoi ? Skelton n’y est encore pas pour rien… "L’un des déclics qui m’a aidé à franchir un cap, c’est quand il a été nommé pour être élu meilleur joueur de Champions Cup la saison dernière. Il était parmi les finalistes pour obtenir ce prix. J’ai vu ça et je me suis dit : "Put…, c’est fou, il y a tellement de joueurs en Europe, des buteurs qui mettent plein de points, des ailiers qui vont vite et marquent plein d’essais… Et lui qui joue deuxième ligne, qui fait deux mètres et pèse 140 ou 150 kg, il est là pour être désigné comme le meilleur." Dans ma tête, c’était clair : j’ai le même physique que lui, un jeu comparable au sien, donc je peux y arriver aussi." Autant dire qu’il marche définitivement sur les traces de Skelton. Même s’il ne sera pas son successeur chez les Wallabies, puisqu’il a décidé de jouer pour les Bleus. Une aubaine…

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