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XV de France - Fabien Galthié : "Notre volonté, c’est de devenir des maîtres"

Par Jérémy Fadat
  • Le sélectionneur tricolore ne ferme pas complètement le groupe France à l’approche de la Coupe du monde.
    Le sélectionneur tricolore ne ferme pas complètement le groupe France à l’approche de la Coupe du monde. Icon Sport - Anthony Dibon
Publié le Mis à jour
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Un coup d’envoi légèrement retardé pour cette préparation, quatre matchs amicaux, deux semaines de coupure… Le sélectionneur Fabien Galthié explique comment le staff a construit l’été des Bleus. Avec un objectif : être prêt pour défier les All Blacks en match d’ouverture de la Coupe du monde le 8 septembre au Stade de France.

Le staff a lancé sa préparation mi-mai en se retrouvant à Mongesty, dans le Lot, où il s’était réuni pour la première fois au début du mandat. Fallait-il y avoir une portée symbolique ?

C’est là qu’on avait fait le premier stage de préparation pour le staff, avec le premier cercle, il y a presque quatre ans. C’était en fin d’année 2019. Il me semblait évident de revenir y passer un temps de travail, au calme. On a pu avancer sur la finalisation de notre préparation estivale. La programmation est arrêtée, avec des temps définis de sélection et de travail, avec des stages et des matchs amicaux qui vont nous amener tout doucement au 8 septembre, avec ce match d’ouverture entre la France et la Nouvelle-Zélande.

Quelle importance accordez-vous à cette préparation avant la Coupe du monde ?

Nous sommes cohérents et justes par rapport à ce que nous avions programmé. Sur notre flèche du temps, nous sommes en phase avec les différents projets qui nous ont portés jusque-là, sur ces quatre années. Chacun peut le visualiser et, depuis la fin du Tournoi des 6 Nations 2023, nous sommes dans le débriefing de la version 9, puisque c’était notre neuvième compétition. Il fallait être dans l’analyse et la construction de la version 10. Il est vrai que celle-ci sera différente. Mais on n’a pas voulu que cette Coupe du monde soit considérée comme une sorte de fin en soi.

Le sélectionneur tricolore ne ferme pas complètement le groupe France à l’approche de la Coupe du monde.
Le sélectionneur tricolore ne ferme pas complètement le groupe France à l’approche de la Coupe du monde. Midi Olympique - Patrick Derewiany

Pour nous, c’est réellement la continuité de ces quatre années, pour cette équipe qui a ouvert le mandat le 2 février 2020 au Stade de France, face à l’Angleterre. Elle avait alors 24 ans de moyenne d’âge et 8 sélections. Elle va continuer sa route, avec de l’émulation et des joueurs qu’on a perdus. Si on prend le XV de départ du 2 février 2020, on a perdu sur blessure Bernard Le Roux et Virimi Vakatawa, donc on pense à eux. C’est un sport de combat, et d’autres joueurs nous ont rejoints, ont grandi avec nous.

Mais qu’attendez-vous de vos joueurs ?

Il y a toujours cette vision sur laquelle le staff s’appuie, à savoir l’évolution vers la maîtrise dans l’équipe. Cette dixième compétition doit nous amener vers ce statut, celui de maîtres.

Vous avez décidé de retarder le coup d’envoi de la préparation, en supprimant le stage de cohésion prévu à Carpiagne fin juin. Avez-vous senti la nécessité d’offrir un temps de repos aux joueurs ?

Oui. On suit de très près tous les joueurs, leur temps de jeu, leurs performances puisqu’on a les outils pour analyser le contenu de leurs matchs. Nous avons jugé bon, au vu de la saison qu’ils sont en train de réaliser et en anticipant parce qu’il le faut pour bien se préparer, qu’il fallait sacraliser cette quinzaine après la finale de Top 14 (le 17 juin), laisser aux joueurs et notamment aux finalistes le maximum de récupération psychologique et physique. Il y aura sept semaines de préparation sans concession et avec beaucoup de précision, avec à l’intérieur des moments de récupération individualisés, deux moments de coupure collective.

Le sélectionneur tricolore ne ferme pas complètement le groupe France à l’approche de la Coupe du monde.
Le sélectionneur tricolore ne ferme pas complètement le groupe France à l’approche de la Coupe du monde. Midi Olympique - Patrick Derewiany

Sentez-vous l’attente de la France avant cette Coupe du monde à domicile ?

Le sens que nous avons donné à notre mission depuis quatre ans est toujours le même : rassembler, partager et fédérer avec les Français. Donc ça ne change pas. Nous sommes en ouverture, nous écoutons, nous vibrons avec nos supporters, nos familles, nos joueurs, notre staff. Il n’y a pas de modification majeure. C’est, il est vrai, la dernière compétition de ce mandat. Elle est positionnée dans notre feuille de route, comme le temps où on va être les meilleurs. C’est notre ambition. J’y reviens, notre volonté, c’est de devenir des maîtres, de maîtriser les choses. C’est là qu’on veut être, et on a encore du temps pour s’améliorer. L’enjeu, c’est de continuer à progresser pendant ces quatre mois. Et ensuite jouer, parce que c’est qu’on aime.

Pourquoi, pour la première fois, disputer quatre matchs de préparation ?

Avec Bernard Laporte, notre président, on anticipé dès le début du mandat une vision sur la préparation de la Coupe du monde. Et on a vite essayé de remplir tout le mois d’août de matchs de préparation. Ils permettent de mettre en place une équipe de France qui va d’abord affronter l’Ecosse deux fois, chez elle puis chez nous. Et c’est l’occasion d’aller jouer dans des territoires où nous ne nous sommes pas encore rendus, Nantes et Saint-Étienne. Il y aura une nation européenne au programme, mais on profite aussi de la présence des nations du Sud qui vont arriver tôt pour en affronter deux, les Fidji et l’Australie. Pendant une Coupe du monde, on doit se mesurer à toutes les nations du monde, avec des approches du rugby parfois très différentes. Voilà pourquoi on a mélangé.

Le sélectionneur tricolore ne ferme pas complètement le groupe France à l’approche de la Coupe du monde.
Le sélectionneur tricolore ne ferme pas complètement le groupe France à l’approche de la Coupe du monde. Icon Sport - Franco Arland

Ce panachage est à nos yeux parfait. Ce sera également l’opportunité de tester cette préparation en mode Coupe du monde, avec des changements par rapport à ce que nous impose World Rugby. Par exemple, on doit passer sur le terrain d’un staff habituellement à trente à un staff à vingt. Il y a un gros travail là-dessus pour trouver la meilleure formule le jour du match, le meilleur équilibre. Le but est d’être prêt dès le premier match face aux All Blacks.

Les Irlandais ont fait le grand chelem et vous ont battus dans le Tournoi des 6 Nations. Sont-ils les favoris de cette Coupe du monde ?

Ils sont numéros un au classement World Rugby. C’est la meilleure équipe au monde actuellement. Nous avons chuté à Dublin dans le Tournoi et bien analysé cette expérience pour s’en servir. Cela fait quasiment un an qu’ils ont pris cette place de numéro un, qu’ils ont lâchée une semaine pour nous quand nous étions au Japon. Puis ils l’ont reprise et ne l’ont plus lâchée. Ils dominent le rugby mondial, tout simplement.

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