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Pro D2 - Oyonnax et Grenoble près du but, mais une finale loin des supporters

Par Nicolas ZANARDI
  • Grenoblois et Oyonnaxiens sont à quatre-vingts minutes de leur objectif de début de saison, remporter la finale de Pro D2 et accéder au Top 14.
    Grenoblois et Oyonnaxiens sont à quatre-vingts minutes de leur objectif de début de saison, remporter la finale de Pro D2 et accéder au Top 14. Icon Sport - Romain Biard
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Entre le leader qui a écrasé la saison régulière et son dauphin qui a dominé les matchs retours, le "derby des glaces" a tout de la finale idéale. Le crève-cœur n’en est que plus grand pour les supporters qui ne pourront pas se déplacer à toulouse, si loin de la ceinture alpine...

Osons un aparté, en préambule de ce combat des chefs du Pro D2 : quelle tristesse, bon Dieu de bon Dieu, que d’organiser cette finale à Toulouse ! Plus qu’un gâchis, un pur non-sens sportif, économique et écologique, au regard des 530 et 650 kilomètres que les supporters des deux camps devront respectivement avaler. Tout bonnement incompréhensible, à l’heure où de nombreux Français font face à des fins de mois difficiles et s’inquiètent de plus en plus de leur empreinte carbone... Et plus encore si on ajoute au tableau le fait que le Stade toulousain jouera lui aussi à domicile dimanche soir, tandis que le TFC affrontera Auxerre en concurrence frontale avec cette finale de Pro D2 !

"Je suis entièrement d’accord quant au fait que cette finale soulève un problème, et qu’un Oyonnax-Grenoble en finale aurait été autrement plus bandant (sic) à Lyon, Saint-Etienne, ou que sais-je, répondait avec franchise le président de Colomiers Alain Carré, membre du comité directeur de la LNR et président de l’UCPR, le syndicat des clubs pros. Mais il faut tout de même savoir qu’il n’y avait pas trop de candidats, lorsque nous avons demandé en bureau quelle ville serait intéressée par la finale de Pro D2, voilà quelques mois. Lyon, par exemple, ne s’est pas manifesté… Après, est-ce qu’il faudra réviser à l’avenir notre mode d’attribution de la finale de Pro D2 ? Peut-être mais ce n’est pas si simple, car il y a un cahier des charges précis à remplir. Le Stade toulousain a répondu en le respectant, on a choisi Toulouse, bon… Avec le recul, c’est con, et on ne peut que faire un mea culpa. Il y a certainement quelque chose à imaginer pour améliorer les choses mais en l’état, pour avoir participé à toutes les réunions, je ne veux pas jeter la pierre à la Ligue. Même si je reconnais que le dilemme existe et qu’il y avait sûrement moyen de faire autrement..."

Oyonnax, ce légitime favori

Alors, basta... Inutile de digresser plus avant sur ces considérations, qui ne font décidément pas honneur à la superbe saison qu’ont réalisée les deux équipes. Car si celles-ci évolueront loin des yeux de ceux qui les aiment et les soutiennent, Jurassiens comme Alpins n’en sont pas moins plus qu’à quatre-vingts minutes du but qu’ils s’étaient fixé en début de saison. La conclusion d’un parcours maîtrisé et linéaire pour Oyonnax, et celle d’une phase retour purement exceptionnelle réussie par le FCG, capable de se resserrer autour de son staff sportif après la perte douloureuse de trois points sur tapis vert (lire en page 12).

Inutile de tourner autour du pot plus longtemps : Oyonnaxiens comme Grenoblois se sont bien avérés cette saison les cadors du deuxième échelon professionnel, et cette finale constitue sans contestation possible l’affiche la plus logique. Une apothéose pour laquelle "Oyo" se présente légitime favori, eu égard à sa saison autant qu’à son passif récent avec le FCG, incapable de vaincre les Aindinois depuis le 1er avril 2021 (33-26) grâce à un essai sur la sirène de Deon Fourie. "Oyonnax a marché sur le Pro D2 et a fini avec vingt-cinq points d’avance, soulignait le centre isérois Romain Barthélémy. Autant Mont-de-Marsan et Bayonne avaient bataillé la saison dernière, autant cette année il y a Oyonnax et les autres." "On n’a pas réussi à les battre depuis deux ans, ce n’est pas une équipe qui nous réussit, appuyait l’ailier Lucas Dupont. Mais on n’ira pas à Toulouse pour perdre. L’équipe a emmagasiné de la confiance lors des matchs retours, et s’est surtout prouvé récemment qu’elle était capable de répondre présent dans les matchs à pression."

Grenoble, l’enjeu de la discipline

Autant dire que, pour cet affrontement final, le suspense pourrait être davantage de mise que lors des deux manches de la saison régulière, qui avait vu Oyonnax éparpiller façon puzzle le FCG à Mathon début septembre (46-13) puis doucher le Stade des Alpes (24-28). Deux rencontres où leur indiscipline avait pénalisé les Isérois, plombés par deux cartons jaunes lors de la première période du premier acte, puis d’un rouge lors du second. Un mal que ces derniers ont cherché à soigner en cette fin de saison, avec notamment l’intervention aussi originale que remarquée de l’ancien arbitre international de foot Tony Chapron voilà quinze jours, en espérant cette fois que les démons isérois ne viendront pas gâcher le match. Car après deux finales sans grand suspense (victoires de Perpignan 33-14 contre Biarritz en 2021, et de Bayonne 49-20 contre Mont-de-Marsan l’an dernier), c’est bien à un ultime acte brûlant de rebondissements que le mundillo du rugby espère assister, avec son lot de spectacle, d’engagement total et d’émotions fortes. En espérant, tiens, que la LNR n’aura pas la mauvaise idée d’infliger une amende au cas où des joueurs auraient l’idée saugrenue de vouloir partager leur joie avec leurs supporters. Par les temps qui courent, on ne sait jamais…

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