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6 Nations 2023 - Thomas Ramos en haut, plus de débat à l'arrière du XV de France

Par Jérémy FADAT
  • Thomas Ramos a une nouvelle fois été étincelant face à l'Angleterre.
    Thomas Ramos a une nouvelle fois été étincelant face à l'Angleterre. SUSA / Icon Sport - SUSA / Icon Sport
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Titulaire en 15 depuis la tournée de novembre, Thomas Ramos a sûrement livré sa performance la plus aboutie sous le maillot du XV de France. Parce qu’il a su allier ses qualités naturelles d’attaquant à la rigueur qu’on lui réclame en sélection.

Dans ce XV de France, l’inconnue a souvent habité au 15. Depuis l’entame du mandat actuel, le poste d’arrière fut le moins figé, connaissant trois titulaires successifs (Anthony Bouthier, Brice Dulin et Melvyn Jaminet, sans oublier Max Spring lors du deuxième test l’été dernier au Japon) avant l’automne 2022. Jaminet blessé, Thomas Ramos – éternel numéro deux dans la hiérarchie sous l’ère Galthié – s’est enfin vu confier une chance de s’imposer au niveau international. Il l’a saisie, au point d’être le premier choix sur ce Tournoi des 6 Nations. Et sa prestation majuscule à Twickenham, où il a inscrit vingt-trois points et fut élu homme du match, pourrait marquer un virage décisif dans sa carrière. Alors, la question fut posée à Fabien Galthié après la rencontre : Ramos a-t-il réglé le débat des arrières, à six mois de la Coupe du monde ?

"Je ne peux pas me permettre de dire ça quand je pense à ceux qui ont porté ce maillot, par respect pour Anthony, Brice ou Melvyn, a répondu le sélectionneur. Thomas est là depuis le début, il a eu cette opportunité en novembre et il trouve petit à petit sa place. Il règle des aspects de son jeu. Aujourd’hui (samedi, NDLR), il a été bon, très bon même." À titre individuel, il avait sûrement besoin de marquer les esprits. Déjà à son avantage contre l’Écosse deux semaines auparavant, il traînait encore – aux yeux de certains – une performance moins aboutie à Dublin, où Galthié avait reproché à ses meneurs de jeu (Dupont, Ntamack et Ramos) d’avoir offert trop de munitions à l’adversaire en "surjouant" dans le camp français.

Jaminet revenu dans le groupe, Ramos se savait inconsciemment sous pression. Mais lui, dont le caractère et l’esprit de compétiteur n’ont pas d’égal en Top 14, n’est jamais meilleur que dans ce contexte. "Quand tu enchaînes, la confiance vient de plus en plus, disait-il samedi soir. J’ai vécu un match en Irlande un peu compliqué. Ceux qui me connaissent savent que j’avais à cœur de mieux faire sur le reste du Tournoi." Des mots qui font écho à ce qu’il nous confiait en janvier : "J’ai cet orgueil qui me dit : "D’accord, on me remet en cause, alors je vais vous montrer." J’aime répondre présent quand je suis attendu." Justement, il l’était ces récentes semaines et il a répliqué en champion, jusqu’à cet état de grâce de Twickenham. "Beaucoup de choses m’ont réussi, apprécie l’intéressé. Tant que ça apporte à l’équipe, c’est l’essentiel."

Le dosage entre pragmatisme et audace

La réaction collective de Ramos n’a rien d’anodine. Pas plus que l’évocation des "aspects de son jeu" par Fabien Galthié. Parce que le principal défi du Toulousain était de trouver l’équilibre entre le pragmatisme qui lui est réclamé en sélection et le fait de garder son authenticité. L’ancien Columérin est d’abord un garçon entreprenant, naturellement porté vers l’attaque et la relance. "Sur un terrain de rugby, je m’éclate, nous a-t-il expliqué voilà quelques mois. J’adore ça et je n’ai pas envie d’être un joueur aseptisé, placé dans une case dont il ne bouge plus. J’aime être libre, pouvoir prendre des décisions rapides, même sous pression. L’audace, c’est qu’on m’a inculqué quand je suis arrivé jeune au Stade toulousain. Alors être audacieux, c’est ce que j’apprécie."

Le staff tricolore, qui a longtemps basé sa réussite sur la fameuse dépossession, a parfois douté de sa faculté à respecter le plan plus rigoureux et moins permissif élaboré à Marcoussis par rapport à ce qu’il connaît à Ernest-Wallon. En ce sens, il a prouvé en novembre qu’il savait réduire la voilure. "J’ai appris à écouter ce que l’on me demandait selon les situations, a-t-il affirmé dans ces colonnes. J’ai montré que j’étais capable de m’adapter." Mais, alors que les Bleus se veulent plus ambitieux dans le jeu sur ce Tournoi, encore fallait-il aussi profiter de ses exceptionnelles qualités de lecture et de prise de risque, tout en restant dans le cadre.

Subtil mélange, dont le dosage a viré à la perfection en Angleterre. Là-bas, outre son occupation au pied souvent efficace et son assurance sous les ballons hauts, chacun l’a vu en premier contre-attaquant, en position d’ouvreur sur le premier essai qu’il a lui-même conclu, déchirant le rideau du XV de la Rose, imprimant de la vitesse pour remonter quelques ballons ou servant ses partenaires dans les intervalles. La panoplie complète, démontrant qu’il a tout d’un grand arrière international. Et puisqu’il est aussi un immense buteur, il s’est rapproché de la barre mythique des 2 000 points en carrière (il en est à 1906). Pour Ramos, il n’y a plus "Londres" d’un doute.

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