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XV de France : occupation et discipline, les clés éternelles

Par Nicolas Zanardi
  • Thomas Ramos face à l'Ecosse lors de la 3e journée du Tournoi des 6 Nations 2023.
    Thomas Ramos face à l'Ecosse lors de la 3e journée du Tournoi des 6 Nations 2023. Icon Sport - Icon Sport
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Pour l’emporter en Angleterre, le XV de France devra réussir à dominer son adversaire sur ses historiques points forts, sur lesquels il peine toutefois à performer depuis le début du Tournoi.

Comment vaincre l’Angleterre à Twickenham ? Si la question semble compliquée, les matchs les plus récents des deux équipes, ainsi que leurs dernières confrontations, laissent augurer d’indices assez puissants pour présager des facteurs-clés de la rencontre. Au premier rang desquels figure l’occupation, d’autant plus cruciale que les deux derniers Angleterre-France se sont joués à une petite pénalité d’écart (22-19 en 2020, 23-20 en 2021). à ce titre, le XV de France devra impérativement hausser son niveau…

En effet, en Irlande et contre l’Écosse, les Tricolores ont connu de grosses difficultés à sortir de leur moitié de terrain, signant de faibles 38 % et 39 % d’occupation qui les ont incontestablement mis sous pression. La faute à quelques erreurs techniques, certes. Mais surtout à l’immense pression exercée par tous les adversaires sur Antoine Dupont, préposé numéro un aux jeux au pied de dégagement, qui ne parvient pas à retrouver l’efficacité proverbiale qui fut la sienne lors du Grand Chelem 2022. À ce titre également, le choix d’avoir privilégié Ramos à Jaminet ("plus long coup de pied du circuit mondial", dixit Fabien Galthié) se fait clairement ressentir, Romain Ntamack pesant par ailleurs beaucoup trop peu dans les sorties de camp des Bleus. Quoi qu’il en soit, il s’agira malgré tout de réfléchir à Twickenham à des alternatives à Dupont, sachant que les coéquipiers d’Owen Farrell et les siens demeurent parmi les meilleurs spécialistes mondiaux du "kicking game" ainsi qu’en attestent leurs 3091 mètres gagnés au pied depuis le début de la compétition (record du Tournoi).

Le danger des "Sorties de cadre"

Autre chose ? Oui, et non des moindres… Punis en Irlande pour être un peu trop sortis du cadre de jeu voilà un mois, les Bleus ne devront surtout pas commettre la même erreur. Ce scenario ayant en réalité déjà été observé à Twickenham, en 2021, où les Bleus avaient déjà payé très cher des initiatives un brin trop audacieuses. "On avait observé que, dès que leurs adversaires tenaient le ballon sur plus de quarante secondes, les Anglais avaient tendance à libérer des espaces sur les extérieurs, témoignait à l’époque Matthieu Jalibert. On avait donc bien bossé dans la semaine pour mettre en œuvre cette stratégie." Un travail d’ailleurs payant puisque sur le coup d’envoi, les Bleus avaient réussi à tenir le ballon pendant pile quarante secondes avant de marquer par Dupont, à la réception d’un coup de pied à suivre de Vakatawa parfaitement décalé. Le hic ayant été qu’après ce coup d’éclat, les Bleus s’étaient "laissés griser" (selon le terme de Fabien Galthié) en attaquant de trop loin, perdant une énergie qu’ils payèrent très cher dans le money-time, entre approximations techniques et indiscipline...

Pas de carton, SVP !

D’ailleurs, pour conclure, il semble évident que ce dernier facteur sera peut-être le plus important des trois à Twickenham. Si les deux dernières visites des Bleus dans le Temple ont suscité de nombreuses frustrations au sujet de l’arbitrage de M. Brace (critiqué par Galthié en 2020, ce même arbitre avait accordé un essai litigieux en fin de match à Maro Itoje en 2021, après s’être montré très permissif quant aux angles de poussée de Mako Vunipola et Ellis Genge en mêlée), on ne saurait occulter que les Bleus version 2023 doivent d’abord corriger leurs propres attitudes, qu’il s’agisse du jeu au sol ou de la défense. Ils ont déjà écopé d’un carton rouge et de deux jaunes en trois matchs, sans oublier la bagatelle de 35 pénalités (à l’inverse d’une équipe d’Angleterre qui n’a concédé que 23 pénalités et aucun carton). Autant dire qu’il s’agira à Twickenham de corriger le tir. Si l’arbitre néo-zélandais Ben O’Keeffe est un parfait francophone, il n’en sanctionnera pas moins les écarts de comportement...

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