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6 Nations 2023 - Sione Tuipulotu : "Il n’en a pas l’air, mais Finn est à fond dans la mode !"

Par Simon VALZER
  • "Il n’en a pas l’air, mais Finn est à fond  dans la mode !"
    "Il n’en a pas l’air, mais Finn est à fond dans la mode !"
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Centre de l’Ecosse Arrivé en 2021 et éligible au XV du Chardon en raison d’une grand-mère écossaise qui est sa supportrice numéro un, le puissant centre né en Australie évoque sa future confrontation avec Gaël Fickou, mais aussi sa relation avec finn Russell, avec qui il s’est découvert une passion commune : la mode.

Cela faisait bien longtemps que l’écosse n’avait pas débuté son Tournoi par deux victoires, ressentez-vous de l’euphorie au sein du groupe ?

Ah c’est sûr que tout est plus facile quand on gagne ! Tout le monde est plus relax à l’entraînement, mais je dois vous avouer que les séances ne le sont pas. Elles sont très intenses, les coachs ont vraiment fixé un niveau d’exigence très élevé et ce n’est pas parce qu’on a remporté deux victoires que l’on s’endort sur nos lauriers. Je dirais donc que l’environnement est joyeux, mais reste sérieux. On veut sortir de ce tournoi en ayant accompli tout ce que l’on peut faire.

Vous faites une saison remarquable, tant avec votre club de Glasgow qu’avec votre sélection au sein de laquelle vous semblez maintenant installé. Avez-vous toujours pensé que vous aviez le niveau international ?

J’ai toujours eu plutôt confiance en moi en tant que joueur, mais je suis aussi très reconnaissant des entraîneurs qui me font confiance, et qui pensent que j’ai le talent nécessaire pour évoluer au plus haut niveau. Greg (Gregor Townsend, le sélectionneur écossais, NDLR) semble le penser, et il me donne la possibilité de le faire donc je ne veux pas le décevoir, et je veux progresser autant que possible. J’ai envie de durer au niveau international.

Avez-vous le sentiment que votre ligne de trois-quarts est capable de battre n’importe quelle autre ligne d’attaque en ce moment ?

Nous avons une grande confiance dans notre ligne d’attaque, c’est vrai. Je trouve qu’il y a une bonne alchimie en son sein, et on peut l’adapter en fonction de l’opposition. Il n’y a pas de mec qui rechigne à faire une tâche dans cette ligne : chacun est capable d’aller chercher les espaces ou d’aller défier l’adversaire. On s’entend très bien avec Finn (Russell) et Huw (Jones), et on échange beaucoup dans la semaine ou sur le terrain.

Votre coéquipier au centre Huw Jones vous a rejoint à Glasgow cette saison. Cela vous a rapprochés ?

Je suis heureux qu’il ait retrouvé le niveau international. Huw a connu des hauts et des bas la saison dernière (il a manqué trois mois de compétition en raison d’une blessure au dos, NDLR). Oui on s’entend très bien, on s’est même donné des surnoms je l’appelle "Shaggy" ! J’adore jouer avec lui. Avant que j’arrive en écosse, je le suivais déjà. À chaque fois, je lisais qu’il était élu meilleur joueur du match, ou parmi les meilleurs du XV du Chardon avec "Hoggy" (Stuart Hogg, NDLR). J’ai le sentiment qu’il est capable de tirer le meilleur de moi-même et j’en fais autant avec lui. J’ai confiance en lui, des deux côtés du ballon. On pense rugby de la même façon et c’est très appréciable.

Vous n’avez encore jamais joué au Stade de France. Avez-vous hâte ?

J’ai tellement de chance… Je n’avais jamais joué à Twickenham non plus, et je l’ai fait pour la première fois il y a deux semaines ! Comme vous le dites, je n’ai jamais joué à Paris… les semaines passent et les trucs de fou s’enchaînent. J’ai envie de saisir cette opportunité à pleines mains.

Avez-vous parlé de la victoire écossaise au Stade de France en 2021 ?

Oui, un petit peu. Il y a, dans cette équipe, la conviction que l’on peut réaliser cela. Cette équipe l’a déjà fait. Mais cela ne sert à rien de regarder le passé. Maintenant c’est un nouveau défi. Je rappelle en plus que le stade était à huis clos, donc l’ambiance n’aura rien à voir dimanche après-midi. Et puis l’équipe de France a pas mal évolué aussi.

Vous serez certainement en face de Gaël Fickou, comment affronte-t-on un joueur comme lui ?

Gaël est un patriote pour la France, et cela fait longtemps qu’il est le leader défensif des Bleus. Quand je le regarde jouer, je me dis qu’il est hyper complet. Il est grand, costaud, rapide, technique… Finn (Russell) en sait quelque chose, il le côtoie tous les jours en club ! D’ailleurs Finn va me faire un petit briefing spécial pour me donner quelques clés… J’ai énormément de respect pour Gaël. C’est un des patrons du rugby mondial. Avec "Shaggy" (Huw Jones), on va devoir être sur nos gardes toute la partie pour stopper un joueur comme lui.

Comment vous entendez-vous sur le terrain avec un ouvreur aussi imprévisible que Finn Russell ?

Finn, il faut apprendre à jouer avec lui. Quand je joue à Glasgow, la créativité et les initiatives sont davantage partagées entre 10, 12, 13 et 15. En sélection, c’est différent parce que l’on a cette espèce de magicien avec nous et qu’on doit tout faire pour exploiter le mieux possible ses forces. Je pense qu’il m’a fallu cinq ou six matchs pour m’habituer à son style de jeu et comprendre comment il fonctionnait. Après, on dirait qu’il est très spontané et que les choses lui viennent comme ça mais je peux vous assurer qu’en réalité il travaille beaucoup : il passe beaucoup de temps sur le jeu, sur l’analyse des adversaires… Il passe du temps dans les livres. Mais je ne vais pas vous mentir, ce n’est pas sur le terrain où l’on a appris à se connaître et à se faire confiance…

Quand je regarde jouer Gaël Fickou, je me dis qu’il est hyper complet. Il est grand, costaud, rapide, technique… Finn en sait quelque chose, il le côtoie tous les jours en club ! D’ailleurs Finn va me faire un petit briefing spécial pour me donner quelques clés…

C’est-à-dire ?

C’est en dehors des matchs et des entraînements que l’on a appris à se connaître en passant du temps ensemble. En buvant quelques bières, et rigolant ensemble… Vous savez de quoi je veux parler ! C’est comme cela que l’on se découvre, qu’on se fait confiance et qu’on crée des liens forts. Cela m’a aussi permis de me libérer avec lui, et de lui partager mes opinions sur le jeu. Et en dehors du rugby, on a notamment découvert qu’on avait une passion commune : la mode. Même s’il n’en a pas l’air, Finn est à fond dans la mode ! Il porte des trucs assez dingues je dois dire. Je ne sais pas si cette passion lui est venue depuis qu’il vit à Paris, mais on voit bien qu’il a trouvé avec les fringues un nouveau moyen d’expression ! Du coup on s’envoie des photos de sapes ou de chaussures via Instagram…

Bien que né en Australie, vous êtes arrivé en écosse en 2021 et êtes devenu éligible par le biais d’une grand-mère écossaise, originaire de Greenock. Qu’est-ce que jouer pour l’écosse représente pour vous ?

Je suis passionné par le fait de jouer pour Glasgow et pour l’écosse. Je suis venu ici en 2021 pour rejoindre les Warriors car j’aimais leur façon de jouer, qui me convient bien. Je ne regrette pas mon choix. Et pour en revenir à votre question, ma grand-mère est comblée que je joue pour ce pays. On s’appelle régulièrement est elle est super heureuse de nos résultats ainsi que de l’engouement que ces derniers suscitent. J’aimerais vraiment qu’elle puisse venir nous voir à un match un de ces jours, parce que je pense à elle à chaque fois je mets ce maillot. Je joue pour ce pays mais je vous avouerais qu’au fond de moi, je joue surtout pour elle. Cela me rend très, très fier.

Votre petit-frère, Mosese, joue aussi au centre pour les Waratahs à Sydney et a récemment déclaré qu’il voulait jouer pour l’Australie plutôt que l’écosse. En avez-vous parlé avec lui ?

Hmm… Je me demande si c’est tout à fait vrai, peut-être qu’on a mélangé plusieurs de ses déclarations ! J’échange très souvent avec mon petit frère et il me dit qu’il lui reste six mois pour jouer le plus de matchs de Super Rugby possible avec les Waratahs. Il a fait une bonne présaison mais en fin de compte, il faut quand même reconnaître qu’il a deux internationaux devant lui en club : Lalakai Foketi et Izaia Perese. Après, je dois vous admettre que mon frère trace sa route, il fait ses choix et s’y tient. J’ignore s’il veut rester en Australie ou me rejoindre ici, parce qu’il cache bien son jeu. Si ça se trouve, Gregor (Townsend) est déjà en train d’échanger avec lui dans mon dos ! Je lui ai toujours dit que s’il voulait venir en écosse, alors il devait aller à Édimbourg… Je n’ai aucune envie qu’il me pique ma place à Glasgow !

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