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6 Nations 2023 - Duhan Van der Merwe (Écosse), le phénomène décrypté

Par Simon Valzer
  • Tournoi des 6 Nations 2023 - Duhan van der Merwe (Écosse)
    Tournoi des 6 Nations 2023 - Duhan van der Merwe (Écosse) Spi / Icon Sport - Spi / Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Facteur X du XV du chardon que les bleus affronteront dimanche prochain au Stade de France, l’ailier Duhan van der Merwe a marqué le rugby mondial par son doublé contre l’angleterre. Voici huit choses à savoir sur la nouvelle bombe écossaise.

Monstre physique

Le premier coup d’œil ne trompe pas : l’ailier d’Edimbourg possède des mensurations impressionnantes : du haut de son mètre quatre-vingt-treize et ses cent six kilos, il ne possède que peu d’équivalents en Europe et dans le monde. Il dépasse notre Tricolore Damian Penaud (1,92 m ; 95 kg) ainsi que l’Irlandais James Lowe (1,88 m ; 101 kg). L’Anglais Ollie Hassell-Collins, nouveau venu dans le XV de la Rose peut néanmoins le regarder dans les yeux (1,92 m ; 104 kg) et le seul qui le dépasse en termes de mensurations est le Gallois Alex Cuthbert (1,99 m ; 106 kg).

Mais vous reconnaîtrez que ce dernier, qui n’est plus titulaire avec le pays de Galles, n’a pas le même rendement que le nouveau facteur X du XV du Chardon. Après, il faut bien rappeler que ni les centimètres ni les kilos ne font le talent… Mais les vitesses que Duhan Van der Merwe est capable d’atteindre malgré son gabarit son proprement impressionnantes. Son essai de 55 mètres marqué contre l’Angleterre où il a, selon nos confrères anglais, « Lomu-isé » la défense du XV de la Rose est là pour en témoigner.

Frère d’un talonneur springbok

Les Van der Merwe, une famille de champions ? Cela en a tout l’air. Son frère aîné, Akker, est lui aussi rugbyman professionnel et même international sud-africain. Talonneur qui évolue depuis 2019 aux Sharks de Sale en Angleterre après être passé par les Lions de Johannesburg et les Sharks de Durban, Akker compte trois sélections avec les Springboks en 2018 et quatre avec les Barbarians. Âgé de 31 ans, il a quatre ans de plus que Duhan. Plus râblé comme le poste de talonneur l’exige, il ne possède pas le physique impressionnant de son frère (1,78 m ; 108 kg).

Signé par Cockerill, lancé par Townsend

Après deux ans passés à Montpellier, c’est le manager d’Edimbourg de l’époque, Richard Cockerill, qui lui offrit un contrat avec la formation écossaise. C’était un véritable pari à l’époque, car VDM souffrait d‘une blessure récurrente à la hanche qui l’empêcha de jouer la première année. Mais dès sa deuxième saison, il donna raison à son manager, avec 18 titularisations et 10 essais marqués. Il est devenu éligible au XV du Chardon au bénéfice de ses trois ans de résidence, et célébra sa première sélection contre la Géorgie le 23 octobre 2020. Une sélection offerte par Greg Townsend qui le suivait de près. Un premier match couronné par une large victoire 48-7, dans lequel il marqua un essai.

Auteur de l’essai qui crucifia les Bleus

Duhan Van der Merwe a déjà causé des misères au XV de France. Souvenez-vous, en 2021, c’est lui qui marqua l’essai de la victoire de l’Ecosse contre les Bleus au Stade de France, un évènement qui n’était pas arrivé depuis 1999. On jouait la 85e minute, le XV de France menait de trois petits points (23-20) et son homologue du Chardon était à la manœuvre dans les cinq mètres adverses. Après un pick n’go bien mené et une libération rapide, l’ouvreur remplaçant Blair Kinghorn allongea une passe double sautée pour Van der Merwe qui attendait sur son aile gauche. En un appui, il effaça son vis-à-vis français, en l’occurrence Damian Penaud et plongea dans l’en-but sans qu’Arthur Vincet puisse l’en empêcher. Cet essai assassin lui permit accessoirement de devenir le meilleur marqueur du Tournoi 2021, avec cinq réalisations.

Passé par Montpellier

L’ailier de l’Ecosse aurait pu faire les beaux jours du MHR, club par lequel il est passé après s’être révélé aux Bulls. C’était en 2015. À l’époque, le club héraultais avait un fort accent sud-africain, puisque l’ex-sélectionneur des Boks champions du monde Jake White faisait venir des wagons de joueurs du pays de Mandela. « VDM » avait débarqué en même temps que les Immelman, Van Resburg ou Wright à la rentrée 2015. Nos confrères de Midi Libre avaient interrogé Jean-Philippe Lacoste, alors directeur du centre de formation du MHR : « Il était au-dessus, rapide, finisseur et costaud. Peut-être un peu trop d’ailleurs. Il avait le défaut de sa qualité. Il était un peu individualiste et c’était compliqué de l’intégrer dans le projet collectif, notamment en défense. Au début, c’était un peu compliqué avec lui, c’était un garçon un peu renfermé. Il a mis du temps à s’ouvrir. »

En deux saisons, l’ailier n’a signé que quatre feuilles de match, barré par la concurrence des tauliers Nemani Nadolo et Timoci Nagusa. Le MHR n’a donc pas gardé le jeune sud-africain, qui était pisté par Richard Cockerill (lire ci-contre) : « Edimbourg le pistait. Il lui proposait un salaire deux fois plus élevé et une possibilité d’être international écossais au bout de trois ans », racontait Lacoste.

Machine à marquer

Partout où il passe, Duhan Van der Merwe marque. Et il marque beaucoup. En sélections, il compte déjà 16 essais en 25 sélections. Son denier fait d’armes ? Un doublé contre l’Angleterre à Twickenham qui crucifia l’Angleterre dans son propre temple. À Edimbourg, c’est pareil : en 72 apparitions (pour autant de titularisations !) VDM a inscrit 34 essais. Lors de son bref passage à Worcester, avant que les Warriors ne déposent le bilan et qu’il retourne à Edimbourg, il avait inscrit 8 essais en 17 rencontres. Même à Montpellier, où il passa deux saisons, de 2015 à 2017, il marqua trois essais en seulement quatre apparitions. Il compte également quatre apparitions avec les prestigieux Lions britanniques et irlandais avec qui il marqua un essai. Au total, Duhan Van der Merwe a donc marqué 62 essais en 122 matchs toutes compétitions et clubs confondus.

International avec les Baby Boks

Sud-africain pure souche, l’ailier écossais est né et a grandi à George, la deuxième plus grande ville du Western Cape en Afrique du Sud. Il a fait sa scolarité et a joué pour le lycée Hoërskool Outeniqua. Rapidement repéré, il a été appelé à rejoindre la sélection scolaire sud-africaine, avant d’intégrer l’académie des Blue Bulls de Pretoria. De là, il a intégré les Baby Boks pour disputer la Coupe du monde des moins de 20 ans en 2014, palliant la blessure du centre Rohan Janse van Rensburg qui se blessa lors du premier match contre… l’Écosse. Il joua le troisième match de poule contre les Samoa, ne fut pas retenu pour la demi-finale gagnée contre la Nouvelle-Zélande, mais prit place sur le banc pour la finale contre l’Angleterre d’un certain Maro Itoje. Il entra en jeu en deuxième mi-temps, mais les Baby Boks perdirent d’un souffle contre l’Angleterre, 21-20.

« Gamer » et golfeur

Quand il ne s’entraîne pas pour devenir meilleur au rugby ou qu’il effraie les défenses adverses sur le terrain, Duhan Van der Merwe passe son temps libre avec Nika Badenhorst, un top model sud-africain passionné de littérature avec qui il s’est marié le 23 janvier dernier. Côté loisirs, l’ailier écossais a un faible pour les jeux vidéos et notamment « Call of Duty : Warzone », un jeu de tir à la première personne sur le modèle « battle royale », dans lequel 150 joueurs largués sur une île doivent s’éliminer les uns les autres jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un. Il a aussi un penchant pour le golf, activité plus reposante qu’il pratique avec ses coéquipiers et amis.

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