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6 Nations 2023 - Avant l'affrontement face aux Bleus voici comment l'Irlande est devenu si forte

Par Nicolas ZANARDI
  • L'équipe irlandaise n’a jamais paru si forte et maîtresse de son éternel rugby-pourcentage
    L'équipe irlandaise n’a jamais paru si forte et maîtresse de son éternel rugby-pourcentage Sportsfile / Icon Sport - Sportsfile / Icon Sport
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Devenue numéro un mondiale après sa série remportée en Nouvelle-Zélande cet été, l’équipe irlandaise n’a jamais paru si forte et maîtresse de son éternel rugby-pourcentage, auquel elle a toutefois su ajouter une touche de panache.

C’est une machine. Froide et violente. Un monstre qui avance, concasse, et mérite on ne peut plus sa place au sommet de l’échiquier mondial, affichant une régularité sans faille. Depuis les années Joe Schmidt, l’Irlande est devenue une des nations les plus fortes de l’hémisphère Nord, à la grâce de plans de jeu huilés et de schémas respectés à la lettre, menés de main de maître par l’architecte Jonny Sexton. Un sens de la précision dans la stratégie et dans l’exécution qui s’est couplé, depuis l’arrivée d’Andy Farrell, à un regain de créativité hautement appréciable, quand bien même le jeu irlandais demeure très marqué par l’influence de ses provinces, c’est-à-dire très orienté autour de son jeu d’avants emmené par les inoxydables Tadgh Furlong, James Ryan et Peter O’Mahony, parfaitement secondés par la nouvelle vague des Tadgh Beirne, Dan Sheehan et bien sûr le meilleur joueur du monde 2022 Josh Van der Flier, tout aussi guerriers que leurs aînés mais en outre très doués ballon en main.

« C’est incontestablement là où l’Irlande a le plus progressé, estime l’ancien entraîneur du FC Grenoble Bernard Jackman, devenu consultant pour la télévision irlandaise. Alors que l’équipe de Joe Schmidt était très forte pour mettre sous pression l’adversaire et l’étouffer, elle manquait un peu de la créativité nécessaire pour faire basculer les matchs en sa faveur face aux très grosses équipes susceptibles de faire jeu égal dans le bras de fer. Au départ, de nombreux observateurs en Irlande – dont je faisais partie – critiquaient Andy Farrell. Force est de constater qu’il est arrivé à trouver un équilibre quasiment idéal entre la maîtrise stratégique et la capacité d’improvisation. La nouvelle génération qui est arrivée dispose du talent nécessaire, au niveau des arrières comme au niveau des avants, même si la sélection demeure très dépendante de Jonny Sexton. »

La santé de Sexton, l’éternel débat

L’état de santé de l’éternel ouvreur de l’Irlande demeure – comme tous les ans – l’interrogation majeure qui entoure le XV du Trèfle avant ce nouveau Tournoi. Récemment blessé au visage et victime d’une énième commotion, le vétéran de 37 ans est toutefois revenu mi-janvier à l’entraînement comme une fleur, au plus grand soulagement des supporters des Verts. Mais celui-ci disposera-t-il des ressources physiques pour tenir le choc pendant une nouvelle campagne ? Vaste question, que même les plus éminents neurochirurgiens ne sauraient vraiment trancher. Quoi qu’il en soit, le débat demeure vif en Irlande, certains observateurs estimant même que la nouvelle du rétablissement de Sexton avant ce Tournoi est « la pire chose qui pouvait arriver à l’Irlande » dans la mesure où ses éventuelles doublures Jack Crowley, Joey Carbery ou encore Ross Byrne ne bénéficieront que d’un minimum de temps de jeu. Pas l’idéal pour préparer l’avenir ou même le pire, en cas de blessure lors de la Coupe du monde, par exemple…

Mais de cela, au vrai, Andy Farrell et ses hommes n’ont cure. Farrell, justement, se souvient bien que si son équipe a cédé à Saint-Denis l’an dernier, c’est précisément en grande partie parce que son meneur de jeu n’était pas sur le terrain.

Les Bleus, cette bête noire à dompter

Ce qui préoccupe plus que jamais les Irlandais, au vrai, c’est tout bonnement le court terme. À savoir : enfin remporter ce Tournoi après lequel ils courent depuis leur Grand Chelem de 2018… La démonstration de force de Cardiff, avec une première demi-heure impressionnante de puissance et de maîtrise malgré les absences de Gibson-Park ou Furlong, atteste de ces ambitions et de cette volonté de marquer les esprits de la vieille Europe. Pire, sachant que les Bleus font office de bête noire des Verts depuis l’arrivée de Fabien Galthié, on peut s’attendre à ce que les partenaires de Peter O’Mahony s’avancent particulièrement motivés face au XV de France, dans un Aviva Stadium qui sera encore bourré jusqu’à la gueule, éructant à la moindre faute de main française. Une arène qui contribue, elle aussi, à la force actuelle de sa sélection, mais qu’il s’agira pourtant de dompter dans un tout autre contexte que ce vaisseau fantôme vide – pour cause de Covid - dans lequel les Bleus ont triomphé en 2021…

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