6 Nations 2023 - Anthony Jelonch (XV de France), en vrai fantassin face à l'Italie !

Après la rencontre, il fut le premier à se présenter en zone mixte, le visage apaisé de celui qui, peut-être, senti le vent du boulet. Ce n’était pas le match le plus facile pour désigner un homme du match tricolore. Le fait que nous ayons pensé au troisième ligne de Toulouse dit quelque chose de la teneur de ce match au cours duquel les Français se sont fait très peur. Malgré la victoire, peu de Français auront marqué l’après-midi de leurs coups d’éclat, malgré les quatre essais. La prestation plus qu’honorable des Italiens a aussi brouillé les esprits et les jugements. La victoire française n’a tenu qu’un à fil ou presque.

Dans ces cas-là, mieux valait se laisser interpeller par les lignes de statistiques. De ces tableaux un peu arides, on pouvait faire émerger un nom, celui d’Anthony Jelonch, justement déjà parce que le staff l’a jugé digne de jouer 80 minutes, parce que dans une rencontre marquée par une faiblesse disciplinaire insigne (18 pénalités sifflées contre les Bleus), le Toulousain n’a été sanctionné qu’une seule fois ; contre trois coups de sifflet à l’encontre de Paul Willemse, sorti dès la 54e minute, quatre contre Charles Ollivon (plus un carton jaune) et trois contre Romain Taofifenua en 26 minutes. Sur les « points chauds », il n’a concédé aucun turnover.

Le moment chaud de la 73e

Sur le plan offensif, il n’a pas livré le match de sa vie c’est sûr, mais ce n’était pas là-dessus qu’on l’attendait. Six passes, trois courses, 8 mètres gagnés et un offload. Son match ne fut pas celui d’un artiste ou d’un manieur de ballon. Mais dès la pause, nous avions été alertés par une autre performance, douze plaquages répertoriés. Il a fini à 20 sur 23 tentés, devant Thibaud Flament (17) et Gaël Fickou (15). De surcroît, il n’a eu aucun turn-over à se reprocher. Et si l’on essaie de se repasser les images du match, on se rend compte qu’à la 73e, il fut l’auteur d’un grattage décisif : c’était un moment très chaud qui voyait les Italiens pousser très fort pour arracher un exploit historique. « Oui c’était très chaud, mais j’ai vu la bonne situation pour gratter. Je l’ai fait, mais j’ai aussi trouvé qu’en fin de match nous étions capables de garder une défense agressive pour conserver le score devant un public qui encourageait à fond son équipe. » 

Anthony Jelonch fut sans doute impressionné par la puissance de ces Transalpins à qui il manque un soupçon d’efficacité. « L’Italie nous a proposé un très beau combat. Il est sûr que nous sommes tombés dans l’indiscipline, mais nous avons su garder le score à la fin. Nous allons garder le sentiment de la victoire ainsi que la satisfaction d’avoir empoché le bonus offensif, il ne faut pas l’oublier. Je le redis, nous avions en face de nous une très bonne équipe d’Italie, en pleine confiance. Ceci dit, nous étions bien en défense, mais nous faisions toujours la petite faute qui nous coûtait cher et qui les faisait revenir dans nos 22 mètres. Je pense que c’est la première fois qu’un tel désastre disciplinaire nous arrive. Mais je ne suis pas d’accord avec l’idée que nous pensions déjà au match de Dublin. Il est vrai que ce sera une bonne piqûre de rappel avant ce rendez-vous. Nous n’aurons que six jours pour bosser et récupérer avant de retrouver l’Irlande, mais le travail que nous avons fait pendant deux semaines en début de stage va payer. »