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Ange Capuozzo (Italie), l’Ange des Toulousains

Par Jérémy Fadat
  • Top 14 - Ange Capuozzo au côté de Romain Ntamack (Stade toulousain) contre Lyon
    Top 14 - Ange Capuozzo au côté de Romain Ntamack (Stade toulousain) contre Lyon Icon Sport - Hugo Pfeiffer
Publié le Mis à jour
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Révélation mondiale de l’année 2022, l’arrière international italien a rejoint Toulouse l’été passé, où il a vite fait l’unanimité, humainement et sportivement. Alors qu’il affrontera nombre de ses partenaires dimanche à Rome, Ntamack, Ramos, Bouilhou, Placines et Cramont présentent leur "Ange".

Il y a deux semaines, se projetant sur son éventuel face-à-face avec Ange Capuozzo à Rome, l’arrière Thomas Ramos souriait dans ces colonnes : "Ce ne serait pas un duel très physique." Il aura bien lieu. Ramos prévient : "à force de se côtoyer, on commence à se connaître. J’essayerai de donner deux ou trois indices à mes partenaires pour éviter qu’il nous franchisse." D’autres ont des "billes" sur l’international italien puisque les Stadistes sont très nombreux avec le XV de France. Parmi eux, l’ouvreur Romain Ntamack. "Le problème, c’est qu’on connaîtra peut-être le point faible d’un joueur, dit-il. Mais lui peut connaître celui de la moitié de notre équipe (rires)." Et d’ajouter : "C’est toujours sympa de jouer contre un ami, surtout dans le Tournoi des 6 Nations. Ce sera chouette de le voir dans cet environnement. Ange est devenu la mascotte de l’Italie, tout le stade le poussera."

Des mots bienveillants, reflet de l’unanimité qu’inspire Capuozzo à Toulouse, où il a débarqué l’été dernier. "Il venait de Pro D2 (Grenoble, N.D.L.R.), reprend "NTK". Il aurait pu avoir des difficultés à s’adapter à la vie d’un groupe comme celui du Stade toulousain. Ce ne fut absolument pas le cas. ça s’est fait vite et naturellement." Tous les Rouge et Noir reconnaissent sa retenue. "Pour en avoir discuté avec lui, il est arrivé un peu sur la pointe des pieds mais il a su faire sa place dans le groupe très tôt, avoue Ramos. Il est toujours souriant, a la bonne humeur en lui et cette faculté à vivre l’instant présent. Au-delà, Ange est posé, ne se prend pas la tête. Il est à l’écoute mais quand il faut poser une question, il n’hésite pas à le faire. Il est toujours juste dans sa façon d’être. Il n’en fait pas trop mais n’est pas effacé." Ntamack ajoute : "C’est un mec adorable dans la vie, plutôt discret, qui a été tout de suite apprécié et mis à l’aise. Après quelques semaines, j’avais l’impression qu’il était déjà là depuis deux ou trois ans. Il est facile à vivre, simple et abordable."

Ange sait où il veut aller

Si Capuozzo s’est imposé à une telle allure dans son nouvel environnement, c’est justement par sa capacité d’adaptation. "Ce qui marque, c’est sa sérénité, clame le flanker Alban Placines. C’est un garçon hyper calme et droit dans ses bottes. Il a une aisance dans la vie qu’on retrouve dans le rugby. Il est fluide en dehors du terrain, comme lorsqu’il prend un intervalle. Il est facile en fait." Ce que son entraîneur Jean Bouilhou justifie aussi par son intelligence : "On sent que c’est un joueur brillant. Outre ses qualités physiques et athlétiques, il pige vite et sent le rugby. Il intègre très rapidement les consignes, peut-être plus que d’autres. Ses aptitudes supérieures sur ce plan le rendent surprenant." D’autant qu’il ne manque pas d’ambition. "Je crois que sa bonne intégration montre sa détermination, note Ramos. Ange sait où il veut aller et le prouve sur le terrain, notamment en équipe nationale. Au début, il arrivait presque de nulle part et tout le monde se demandait qui il était. Dès ses premières apparitions dans le Tournoi l’an dernier, il a livré de grosses prestations qui l’ont propulsé sur le devant sur la scène. Mais il a assumé."

Il faut dire également que l’intéressé possède cette magie qui rend fou n’importe quel adversaire. "Sur les premiers entraînements avec lui, c’est sa vitesse qui m’a le plus impressionné, souffle Ntamack. Sincèrement, je ne pensais pas qu’il était aussi rapide. Sur certaines prises de balle, il traversait le terrain et personne ne le touchait. Quand il est en ligne droite, c’est assez dingue… Il m’a bluffé là-dessus." Il n’est pas le seul. "Sur les tests physiques, dès qu’il y avait du rebond à faire au sol, il était incroyable, renchérit Placines. Là-dessus, c’est le plus fort ! Sa technique de course est excellente. Il est explosif et ses changements de direction sont extrêmement rapides." Et Ramos de résumer : "Je comprends pourquoi il prend autant de plaisir dans notre système à Toulouse. Il entre parfaitement dans le jeu d’évitement. Même lui le dit, il n’est pas grand ou gaillard, donc il va toujours préférer esquiver le duel physique. Mais il va si vite et a de sacrés appuis."

Il peut franchir à tout moment

Reste aussi à s’adapter à ce genre de profil atypique. "Si tu joues contre lui, il faut essayer de tricher un peu, se marre Placines. Il vaut mieux anticiper avant qu’il ait le ballon, sinon c’est difficile parce qu’il faut vraiment lever les genoux ! Pour le suivre aussi, ce n’est pas toujours simple. En réalité, on sait qu’il peut franchir à tout moment, donc on doit se tenir prêt pour les courses de soutien." Son jeune coéquipier, le talonneur Guillaume Cramont, est sur la même longueur d’ondes : "Il a des qualités hors normes de vitesse et de vision du jeu. Quand tu l’as avec toi, tu as conscience que s’il relance, il faut être prêt car il y a de fortes chances qu’il perce. Et tu n’as pas vraiment le temps de t’extasier sur ce qu’il réalise. C’est un attaquant hyper talentueux, alors si tu fais "waouh" à chaque fois qu’il réussit un truc… Il a une facilité assez exceptionnelle à éliminer les défenseurs."

Voilà comment, en quelques mois seulement et malgré plusieurs pépins physiques, Ange Capuozzo - auteur d’un doublé face à Montpellier dimanche dernier - est devenu un joueur qui compte à Ernest-Wallon. "Il ne faut pas oublier qu’il était déjà international en arrivant, place Ramos. Son avis est aussi important que celui d’un autre." Et Cramont, admiratif, de conclure : "Il n’a peut-être que 23 ans mais on avait déjà tous vu ses exploits sur la scène internationale. Ce n’est pas Sofiane Guitoune ou Richie Arnold en termes d’expérience mais sur le statut, on ne peut pas le considérer comme un jeune joueur." Juste comme la révélation mondiale de l’année 2022. Un mec qui va vite. Très vite même.

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Les commentaires (1)
fifilongagien Il y a 1 année Le 07/02/2023 à 11:45

normal d'aller vite ...avec des ailes !!!