Galles - France : Héroïques, ces Bleus !
Bousculés par des Gallois métamorphosés par l'enjeu de ce match, les Tricolores ont souffert mille morts avant de s'imposer à Cardiff. Le grand chelem ? Il se jouera samedi face à l'Angleterre !
Tout bien considéré, ce troisième round sentait la poudre. Dans la semaine, le sélectionneur gallois Wayne Pivac avait demandé à Alun-Wyn Jones, légende locale et intouchable recordman des sélections (149 caps), d'accomplir son ultime semaine de convalescence au milieu des Diables Rouges, histoire d'insuffler à son gang un supplément d'âme. La titularisation du flanker aux dread-locks Josh Navidi, pénible et davantage dans le jeu au sol, promettait mille supplices aux libérations tricolores. Et pour bien faire comprendre aux Gaulois de toutes espèces que ce match serait une guerrilla sans couteaux ni revolvers, les commerçants de Cardiff Market avaient enfin exposé, au matin du match et sur leurs étalages de barbaque, des têtes de cochons aimablement baptisées « Atonio », « Baille » ou « Marchand », les patronymes de la première ligne tricolore. On peut en rire... On peut aussi trouver ça carrément glauque...
Qu'on aime ou pas, toujours est-il que ces Gallois, tenants du titre jusqu'au 19 mars prochain, n'avaient pas menti sur leurs intentions et ce match fut âpre, acharné, brutal et incroyablement indécis. Très bien organisés dans l'exercice du contre en touche, où ils perturbèrent plus que de raison la connexion entre Julien Marchand et Cameron Woki, les Diables Rouges ont aussi longtemps cassé la dynamique que tentaient d'imposer les Bleus, ceux-ci se contentant au départ de miettes pour faire flancher la défense adverse : il y eut donc, en début de rencontre, cette percée de l'arrière tricolore Melvyn Jaminet, magnifiquement servi par une passe sur un pas de Gaël Fickou et qui offrit, une poignée de temps plus tard, le premier essai de la rencontre au flanker Anthony Jelonch. Et puis ? De la souffrance, des impacts d'une incroyable sauvagerie et les frissons tout le long du corps, à chacun des coups de pompe si beaux, si précis de Dan Biggar, l'ouvreur d'en-face...
Une détermination sans faille
C'est que cette équipe de France, troisième nation mondiale, se déplace désormais avec une cible dans le dos et où qu'elle aille, elle est farouchement attendue, attaquée, agressée. Bousculée par les impacts gallois, plus maladroite qu'à l'habitude, la sélection nationale sembla ainsi vendredi soir moins dominante, physiquement, qu'elle ne le fut lors de ses trois premières sorties face à l'Italie, l'Irlande ou l'Ecosse.
Mais il est dit que cette équipe de France ploie mais ne rompt jamais. Il est dit que cette bande de potes, déterminée et solidaire quand le talent seul ne suffit plus, a quelque chose en plus que toutes les autres équipes de l'hémisphère Nord. En repoussant les derniers assauts adverses, en s'appuyant sur le courage de Jonathan Danty, Peato Mauvaka ou Gabin Villière dans les zones de contact, le XV de France a réussi à prendre Cardiff pour la deuxième fois consécutive et enchaîner une quatrième victoire dans le Tournoi. Héroïque, invaincue, elle affrontera donc le week-end prochain l'Angleterre à Saint-Denis pour tenter d'accrocher son premier grand chelem depuis 2010. Ce serait si bon, my dear...
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