Maintenant le Tournoi, demain le monde pour les Bleus

Par David Bourniquel
  • Les Bleus impressionnent et peuvent viser très haut pour les moins à venir.
    Les Bleus impressionnent et peuvent viser très haut pour les moins à venir. Icon Sport
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Les Bleus de l'ère Galthié explosent toutes les barrières. Il n'y a plus de plafond de verre pour ces joueurs qui peuvent dans quelques semaines remporter le Tournoi, avant de voir plus haut ?

 

Il faut savourer et en prendre bien conscience. Cesser le complexe d’infériorité. Le moment est venu de ne plus avoir peur de rien. Match après match, la bande à Galthié a fait voler en éclats le plafond de verre tricolore. En 2020, une première victoire au Millennium de Cardiff depuis 2010. En 2021, un succès en Australie qui fuyait les Bleus depuis 30 ans (1990) puis une victoire de prestige contre les Blacks. En 2022, l’équipe de France vient donc de concasser le XV du Chardon à Murrayfield et, après trois matchs, elle est toujours en course pour un grand chelem. Mine de rien, en s’imposant au cœur du vaisseau amiral du rugby écossais, c’est une nouvelle barrière vieille de huit ans que les Bleus viennent d’exploser. Il fallait remonter à mars 2014 pour retrouver trace d’un succès français à Murrayfield dans le Tournoi.

Cette équipe est celle de tous les possibles. Pourtant, les Bleus soignent une communication prudente, refusant de s’enflammer. Le seul objectif qui compte vraiment à leurs yeux : le sacro-saint prochain match. Antoine Dupont le sait : "Il y a des matchs qui n’avaient pas été gagnés depuis longtemps, c’est bien de les remporter. Mais il y a 12 ans que le Tournoi n’a pas été gagné. Cette barrière-là existe encore. Donc, il ne faut pas se laisser griser par la ferveur et ne pas tomber dans la facilité." Les Dupont, Ntamack, Baille, Woki et consorts sont jeunes mais pas naïfs : ils refusent de tomber dans ce piège pour se voir déjà arrivés. C’est (aussi) ce qui contribue à les rendre si forts.

Gagner le Tournoi, a minima

Un exemple concret ? Il fallait voir avec quelle maîtrise les Bleus ont résisté au coup de pression des Écossais avant même le coup d’envoi, lorsque ces derniers ont laissé les Bleus mariner seuls sur l’immense pré vert de Murrayfield, histoire qu’ils se fassent écraser par la pression populaire. Et si on put croire, à l’instant où Romain Ntamack bottait le coup d’envoi directement en touche, que la stratégie des "Scottish" avait fonctionné, la suite allait prouver qu’il n’en était rien et que l’équipe de France avait définitivement basculé dans une autre ère. Alors bien sûr, tout ne fut pas parfait en ce samedi écossais. Jaminet, Jelonch ou Atonio n’ont pas eu leur rendement habituel. Mais après des années de disette, la bande à Galthié (se) construit de solides fondations. Désormais, il ne faut plus se cacher et l’écrire clairement : sur leur route vers la Coupe du monde 2023, ces Bleus-là doivent gagner le Tournoi, a minima. C’est impératif pour la suite de leur construction. Le grand chelem ? À mots couverts, il est dans toutes les têtes.

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