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Les Bleus s’imposent en rois des duels

  • Yoram Moefana, Cyril Baille ou Cameron Woki, trois Bleus qui illustrent pârfaitement le réservoir de talents tricolores capables aujourd’hui de rivaliser avec les meilleurs nations de la planète ovale. Même le repositionnement du centre bordelais à l’aile ou de son coéquipier habituellement troisième ligne en deuxième ligne ne nuisent pas au rendement de cette équipe. Reportage photographique Midi Olympique - Patrick Derewiany
    Yoram Moefana, Cyril Baille ou Cameron Woki, trois Bleus qui illustrent pârfaitement le réservoir de talents tricolores capables aujourd’hui de rivaliser avec les meilleurs nations de la planète ovale. Même le repositionnement du centre bordelais à l’aile ou de son coéquipier habituellement troisième ligne en deuxième ligne ne nuisent pas au rendement de cette équipe. Reportage photographique Midi Olympique - Patrick Derewiany
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C’est une nouvelle démonstration de force que les Bleus, en rouleau compresseur, ont imposée à leurs adversaires écossais samedi. Même ballotée parfois, l’équipe de France peut toujours s’en remettre à certaines individualités exceptionnelles qui font de cette génération un trésor à qui rien ne doit résister.

L’éloge vient de Gregor Townsend, sélectionneur écossais battu et qui n’en reste pas moins admiratif du potentiel offensif adverse : "Les Français ont cette tradition du désordre. Ils aiment les situations de turnover, savent lire les déséquilibres. Avec les All Blacks, ce sont les meilleurs pour exploiter les ballons de récupération, avec des joueurs adaptés à cette philosophie et même un cinq de devant qui y participe, suit les actions et sait manier le ballon. Cela ne repose pas que sur la vitesse des trois-quarts." Dans la tirade de ce fin connaisseur du rugby hexagonal, pour avoir évolué à Brive ou Castres, il y a tout. Les Bleus s’appuient sur une génération exceptionnelle qui transforme ce qu’elle touche en or. C’est vrai pour son tableau de chasse mais aussi sur le terrain.

Samedi, elle s’est parfois contentée de miettes, de ballons tombés à soixante-dix mètres de l’en-but adverse ou d’un mini-intervalle quelques encablures plus loin. Le truc ? C’est que, lorsque vous possédez des attaquants de la trempe d’Antoine Dupont, Damian Penaud ou Gaël Fickou, un rien suffit pour déséquilibrer toute une défense, s’engouffrer dans le moindre trou ou ridiculiser un adversaire. À Murrayfield, ce fut éloquent, avec pour plus bel exemple cette relance venue d’ailleurs du "meilleur joueur du monde" en début de rencontre. Laquelle s’est achevée par le premier essai de Paul Willemse.

Qui d’autre que Dupont est capable de faire taire à ce point le stade le plus ambiancé du Tournoi ? Le pire, comme le suggère Townsend, c’est qu’il n’est pas seul. La sélection française est celle qui, sur la planète, possède aujourd’hui le plus de joueurs qui excellent dans les duels. Ils les aiment, en raffolent et ce n’est pas un hasard si Penaud empile les essais sous l’ère Galthié. "Comme vous pouvez le voir lors de nos entraînements, nous travaillons le jeu de transition, qui a été très efficace sur ce match, explique le sélectionneur. On a bien négocié les contres, avec beaucoup de soutiens et de choix pertinents. Dès le début de notre mandat, on s’est demandé comment exploiter les qualités de nos joueurs, leur feeling, cette faculté à se transformer de défenseurs en attaquants." La recette fait merveille.

Si le collectif n’est pas dominant, les duellistes le sont

Le plus fort, c’est peut-être donc de s’appuyer sur tant de talents devant aussi. Cyril Baille, encore majestueux samedi, est le prototype du pilier taillé pour ce rugby qui réclame de jouer debout, avec adresse et lucidité. Avec Julien Marchand, Cameron Woki, François Cros ou Grégory Alldritt, le staff possède encore d’autres hommes capables d’amener la continuité nécessaire. On dit que Dupont est souvent un neuvième avant mais l’inverse est vrai : chaque avant français peut se muer en trois-quarts supplémentaire. C’est la force d’un groupe incroyablement complet. À quel poste l’équipe de France a-t-elle désormais à rougir face à ses concurrents ? Aucun. Paul Willemse est de la trempe des Luke Whitelock ou Alun-Wyn Jones, Gregory Alldritt peut regarder Ardie Savea droit dans les yeux et Antoine Dupont n’a pas d’égal sur cette Terre.

Chaque génération dorée est portée par un fer de lance, lequel rend les autres plus forts autour de lui. Quand Dupont est dans un état pareil, il ne peut rien arriver ou presque aux Bleus. Ces dernières semaines, ils donnent l’impression d’être un rouleau compresseur auquel rien ne résiste. Le pire ? C’est que, collectivement, le XV de France n’est pas toujours dominant. Du moins pas toujours souverain.

Samedi, le navire a tangué en première mi-temps mais c’est dans ces instants-là que ses duellistes ont fait la différence. Il a fallu un éclair de Dupont, un geste de Baille, une accélération de Fickou ou un coup de rein de Moefana pour planter les Ecossais. Une multiplication des richesses et des ressources (imaginez que Villière, Jalibert, Ollivon, Vincent, Vakatawa, Dulin, Le Roux et d’autres n’étaient pas là) qui ouvre en grand le champ des possibles. Et offre à cette génération d’être la maîtresse d’un destin qu’elle rêve suprême.

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