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Tournoi des 6 Nations 2022 - Le « cœur » des Bleus a ses raisons

Par Nicolas ZANARDI
  • Dans les zones de marque, les Bleus s’appuient sur un jeu à une passe avec les joueurs puissants comme peut l’être Anthony Jelonch.
    Dans les zones de marque, les Bleus s’appuient sur un jeu à une passe avec les joueurs puissants comme peut l’être Anthony Jelonch. Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany - Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany
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Si le XV de France a gagné en efficacité dans es zones de marque depuis la dernière tournée en Australie, il le doit en grande partie à sa capacité à frapper dur dans l’axe du terrain, selon des formes de jeu à zéro passe qui ne doivent rien au hasard. Décryptage.

Au niveau international, le nombre moyen de passes effectuées entre deux rucks est de 1,3. Un chiffre qui s’explique en grande partie par l’âpreté et l’efficacité des défenses, dont les premiers rideaux toujours plus denses et rapides visent à étouffer l’adversaire, et cela d’autant plus que l’attaque se rapproche de la ligne d’en-but. Une donnée à laquelle le XV de France a beaucoup de mal à s’adapter ces dernières années, le constat effectué par l’équipe de Fabien Galthié à sa prise de fonction étant que les Bleus se montraient beaucoup trop inefficaces à l’approche de "zones de marque" (entendez par là peu ou prou les vingt derniers mètres). Reste que si constater demeure chose aisée, trouver des solutions l’est beaucoup moins. À ce titre, la dernière tournée en Australie fut pour le XV de France le théâtre d’une expérimentation qui a porté ses fruits, dont les Bleus profitent à plein désormais. On veut parler ici de ces séquences de jeu entre zéro et une passe travaillées avec minutie sous la houlette de William Servat, avec une très forte concentration de joueurs dans l’axe des poteaux, où un joueur comme Jelonch s’était particulièrement illustré dans les antipodes.

Jeu à « 10 avants »

Le principe ? Il est qu’à l’approche des zones de marque, la forme de jeu privilégiée par les Bleus consiste à regrouper tous les avants au centre du terrain, systématiquement soutenus par au moins un trois-quarts (principalement Villière ou Danty lors des derniers matchs) eux aussi susceptibles de faire avancer l’équipe de part leurs qualités naturelles. Un jeu à "neuf avants" (voire 10, si l’on rajoute Antoine Dupont dont les qualités d’explosivité se prêtent parfaitement à ce genre d’animation) qu’il serait facile de cataloguer comme minimaliste, mais qui a surtout le mérite de permettre aux Bleus d’exprimer leur férocité dans le combat, et surtout de tenir le ballon sur de longues séquences tout en servant parfois de support à du jeu dynamique. De quoi exploiter à plein la puissance brute des Atonio, Willemse ou Alldritt, mais aussi la science du jeu après contact des Toulousains Baille, Marchand, Jelonch ou Cros, sans oublier les mains et la vitesse d’un Cameron Woki qu’on pouvait, de prime abord, ne pas penser être taillé pour exceller dans ces formes de jeu, et qui semble pourtant avoir franchi un cap très intéressant en matière de rudesse et de jeu au près. Autant dire que, tous ces atouts cumulés, le XV de France dispose actuellement d’une arme susceptible de générer des pénalités ou des avantages, des positions favorables de drop, et pourquoi pas des avancées décisives…

Quelle efficacité sans Villière ?

Pour les exploiter, dans ce dernier cas de figure ? L’organisation des Bleus est on ne peut plus simple, qui consiste à placer deux "meneurs de jeu" (Jalibert et Ntamack début novembre, Ntamack et Jaminet désormais) pour être susceptible de déclencher une attaque sur chaque moitié de terrain. La meilleure illustration résidant évidemment, lors de la dernière tournée de novembre, en l’essai inscrit par Romain Ntamack face aux Blacks, exécutant son vis-à-vis Mo’unga d’un crochet intérieur après un immense travail de ses partenaires, notamment une triple intervention de Villière. Mais on songe aussi à plusieurs séquences de pilonnage qui ont usé les avants irlandais, et prouvé leur efficacité voilà quinze jours… Un point fort, en somme, que les Bleus chercheront encore à imposer à Murrayfield, malgré l’absence de l’ailier du RCT. On imagine ainsi sans peine qu’une des raisons de la titularisation de Moefana à l’aile s’inscrit dans cette optique de par son profil de puncheur assez similaire à celui de Villière, sans occulter le retour bienvenu de Danty…

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