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Fickou, Danty, Moefana : trois centres, mode d’emploi

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    Fickou, Danty, Moefana : trois centres, mode d’emploi Midi Olympique - Patrick Derewiany - Midi Olympique - Patrick Derewiany
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Avec l’absence de Gabin Villière et le retour de Jonathan Danty, le staff du XV de France a choisi de faire glisser l’habituel centre girondin Yoram Moefana sur l’aile du XV de France et de reformer la paire Danty-Fickou qui avait triomphé contre les All Blacks. Décryptage des raisons qui ont motivé ce choix.

Cela fait des mois que la France du rugby prie pour qu’Antoine Dupont, élu récemment meilleur joueur du monde ne se blesse pas. Mais pourtant - et les dernières bonnes performances de Maximu Lucu en témoignent - ce n’est pas à ce poste que le XV de France dispose des ressources les plus faibles derrière les habituels titulaires. Ce sont les ailes du XV de France, où Gabin Villière et Damian Penaud règnent sans partage et enchaînent les matchs d’excellente facture. Alors quand l’un d’entre eux se blesse, cela laisse un grand vide. Il n’y a qu’à voir le casse-tête qu’a provoqué la blessure de Gabin Villière, victime d’une fracture des sinus face à l’Irlande.

Car poste pour poste, il faut reconnaître que le Toulonnais n’a que peu de remplaçants de son calibre. Teddy Thomas ? Ce dernier a été en délicatesse avec ses adducteurs lors des deux premières journées du Tournoi et n’a pas rejoué depuis le 15 janvier dernier. Derrière le Racingman, on trouve des novices : Matthis Lebel (1 sélection), qui ne réalise pas sa meilleure saison avec le Stade toulousain. Donovan Taofifenua, dont la vitesse est indéniable mais qui n’offre pas les mêmes garanties en défense. Il reste enfin Jules Favre et Aymeric Luc qui brillent avec leurs clubs mais qui n’ont pas encore goûté au niveau international. Hormis Lebel, tous ont d’ailleurs été libérés mercredi soir.

Confiance aux hommes en forme du moment

La blessure de Villière était d’autant plus fâcheuse qu’elle s’accompagnait de celle de Jonathan Danty (cheville). En ce sens, le rétablissement du Rochelais, qui a été rappelé au sein du groupe vendredi dernier à la place du Clermontois Tani Vili, a été une première épine enlevée du pied de Fabien Galthié. Mais cela ne résolvait pas la question initiale : comment compenser l’absence de Gabin Villière ? Deux options se proposaient au staff : associer Yoram Moefana à Jonathan Danty au centre en décalant Gaël Fickou à l’aile, ou reformer la paire Danty-Fickou au centre et faire glisser le jeune Girondin à l’aile. Comme toutes les séances du début de semaine l’avaient montré, c’est bien cette deuxième option qui a été retenue.

Un choix qui s’explique par plusieurs raisons : d’abord au nom de la performance, puisque l’association Danty-Fickou s’est montrée très à son aise en novembre dernier contre les All Blacks. Ensuite parce que le staff tient certainement à garder Gaël Fickou au centre de l’attaque tricolore tant il en est, du haut de ses 68 sélections, son aiguilleur. Enfin, ce choix peut aussi répondre à la même logique que celle qui a conduit au replacement de Cameron Woki en deuxième ligne : celle qui veut que les hommes en forme du moment, et en qui le staff a une pleine confiance, soient sur le terrain au coup d’envoi. Quitte à prendre quelques largesses par rapport à leur poste. Et de la même façon que le staff n’a pas voulu choisir entre Jelonch, Alldritt, Woki et Cros, on peut dire qu’il n’a pas voulu trancher entre Fickou, Danty et Moefana. C’est donc ce dernier cité qui jouera à l’aile de l’attaque du XV de France à Murrayfield. Et tant pis s’il n’y a que peu évolué au cours de sa carrière.

Moefana sera-t-il ciblé par les Écossais ?

Nous avons fait les comptes. Avec son club de l’UBB, Moefana n’a été titularisé qu’à trois reprises au poste d’ailier : Une fois cette saison (UBB-Biarritz, 4 septembre 2021) et deux fois l’année dernière : pour le huitième de finale de Champions Cup face à Bristol le 4 avril 202 et à Agen le 21 mai suivant. Alors forcément, on peut se demander s’il sera à son avantage à ce poste dans le chaudron de Murrayfield. Gaël Fickou, lui, n’en doute pas une seconde : « Yoram a toutes les qualités pour jouer à l’aile. S’il débute à ce poste, je ne doute pas qu’il nous fera avancer. Car il a cette magie en lui. Chaque action, il peut la transformer en quelque chose de bien. Dans notre système, défendre au centre ou à l’aile, cela revient quasiment au même car les ailiers couvrent très peu le second rideau. Yoram est très costaud défensivement, il l’a déjà prouvé, il n’y a que sous les ballons hauts que cela change. »

Le centre du Racing a tout dit. Rugbystiquement parlant, Yoram Moefana n’a rien à envier à qui que ce soit. Au contraire. Pour son jeune âge (21 ans), le Girondin fait preuve d’une maturité physique et technique exceptionnelle, et il le prouve chaque semaine avec l’UBB où il est un titulaire en puissance. La seule interrogation concerne son comportement sous les ballons hauts, dans l’éventualité où il soit isolé dans le deuxième rideau par un coup de pied dans la boîte du demi de mêlée Ali Price. Là, le Girondin devra garder son sang-froid. Et ses partenaires devront veiller sur lui: « Une chandelle, c’est un travail collectif. à Murrayfield, on devra être bien connectés avec les ailiers pour gérer la pression au point de chute. » Car Moefana ne sera jamais seul.

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