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Tournoi des 6 Nations 2022 - France-Irlande : un match et trois questions

  • Pour s'imposer contre les Irlandais, les Bleus ont fait preuve d'adaptation sur les renvois.
    Pour s'imposer contre les Irlandais, les Bleus ont fait preuve d'adaptation sur les renvois.
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Pour s'imposer contre les Irlandais, les Bleus ont fait preuve d'adaptation sur les renvois, ont fait parler leur puissance et leur férocité pour remporter la bataille de la ligne d'avantage. Ils ont aussi su résoudre leurs problèmes d'indiscipline. 

Comment les Bleus se sont-ils adaptés sur les renvois ?

Erreur d’inattention, mais une réaction

La facilité avec laquelle l’ailier Hansen a marqué son essai en jaillissant devant Melvyn Jaminet a interpellé les Bleus et les a poussé à réagir aussitôt. À l’issue du match, le flanker François Cros regrettait tout de même cette erreur : « C’est dommage de prendre des points trop facilement sur ces deux renvois. Sur le premier (l’essai de Hansen à la 7e, on avait prévu qu’ils tapent le renvoi de l’autre côté donc nous étions plus dégarnis. C’est une erreur d’inattention et d’hésitation. »

En bonne intelligence, les Tricolores se sont adaptés, en déplaçant notamment Anthony Jelonch dans le couloir, ou François Cros ou Julien Marchand pour faire un bloc devant. Le flanker évoquait d’ailleurs ce deuxième cas de figure quand, à la 43e minute, les Bleus perdirent le ballon rapidement après le renvoi : « Sur le deuxième, c’est un peu plus gênant parce que l’on arrive à capter le ballon, mais nous ne sommes pas efficaces au soutien sur le premier temps de jeu donc c’est dommage. Cela fait dix points cadeau, qui les ont remis dans le match ».

Quelques minutes plus tard, Josh Van der Flier jaillissait du maul pour inscrire le deuxième essai des Irlandais. Antoine Dupont résumait ainsi : « Nous n’avons pas été fébriles, mais nous sommes parvenus à recitifier le tir sans changer notre organisation. Ce sont des faits de jeu que nous devrons corriger car ce sont des points faciles pour l’adversaire. » 

Les Bleus ont-ils relevé le défi physique des Irlandais ?

Ils ne l’ont pas relevé... Ils l’ont gagné !

En opposant deux équipes traditionnellement réputées pour leur dimension physique, cette rencontre s'annonçait comme un véritable choc des titans. Un duel brutal, une collision frontale. Cette prédiction s'est vérifiée. Quiconque était au Stade a pu se rendre compte de l'incroyable intensité des chocs, de la rudesse des plaquages.

Tricolores et Irlandais se sont rendus coups pour coups, à l'image de la percussion stratosphérique entre Uini Atonio et Tadhg Furlong, ou encore les cartons que se sont distribués les talonneurs Ronan Kelleher et Julien Marchand. Et l'on ne parle pas des abattages défensifs d’Anthony Jelonch et François Cros, admirables dans leurs rôles de faucheuses.

En attaque, les Bleus ont donc globalement dominé les Irlandais sur ce qui était censé être l'une de leurs forces, notamment grâce à leurs meilleurs porteurs de balles que sont Atonio (20 mètres gagnés balle en main), Alldritt (58), Jelonch (35) et Marchand (47). À noter également l'entrée bénéfique des remplaçants (Romain Taofifenua en tête) qui se sont directement hissés au niveau d'intensité de la rencontre. L'autre aspect de cette performance est celui de la défense, quand les Bleus n'avaient pas le ballon.

Pour éviter de prêter le flanc à l'adversaire et à sa puissance, les hommes d'Antoine Dupont sont allés les chercher le plus haut possible pour les empêcher de prendre trop de vitesse : « Si on laissait à l’Irlande du confort, des rucks rapides et de l’avancée, elle aurait été trop dure à contrer, expliquait Antoine Dupont. L’objectif était de monter fort, de ralentir les sorties de balles. Nous l’avons très bien fait en première mi-temps, un peu moins en deuxième. Mais c’est un axe sur lequel on peut construire maintenant et qui nous donne beaucoup de certitudes. »

Même analyse du côté de Fabien Galthié : « Nous avons été bien en place sur nos montées défensives, compacts et en rythme lors de la première mi-temps avec notamment un travail intéressant d’Antoine (Dupont, ndlr.) qui commande bien la montée défensive de ses coéquipiers, et surtout on impactait bien le porteur de balle. Nous avons un peu dévié de notre projet défensif en deuxième mi-temps, en nous retrouvant trop nombreux dans les rucks et en continuant d’éjecter rapidement les ballons. Nous avons peut-être été grisés. » Signe de cette saison agressive, les Bleus terminent la rencontre avec cinq plaquages offensifs.

Les Bleus ont-ils résolu leurs problèmes de discipline ?

Une discipline au presque parfait

Une semaine après avoir concédé pas moins de 14 pénalités contre l’Italie, soit l'équipe la plus faible du Tournoi, les Bleus savaient que ce secteur serait déterminant face à un adversaire d'un calibre supérieur dans ce domaine. D'abord parce que les Irlandais ne commettent que très peu de fautes (4 pénalités concédées contre le pays de Galles, dont la première à la 53e minute), ensuite parce qu'ils adorent garder le ballon, imposer leur rythme et mettre leur adversaire sous pression, et enfin parce qu'ils ont un buteur fiable, Joey Carbery, qui aurait sanctionné la moindre erreur des Bleus.

Malgré tous ces facteurs, force est de constater que nos Tricolores, malgré un engagement féroce, ont fait preuve d'une rigueur admirable. Au total, ils n'ont concédé que sept pénalités : quatre en première mi-temps et trois en seconde. Dans l’ensemble, les Bleus ont été sanctionnés au sol (5 pénalités). Rien de scandaleux face à une équipe du calibre de l’Irlande, qui elle a commis 10 fautes.

Voilà pourquoi la prestation des Tricolores en matière de discipline n'a rien à voir avec celle qu'ils ont produite face aux Italiens où, brouillons, ils ont concédé pas moins de six pénalités pour des seules positions de hors-jeu: « La discipline est la conséquence d’un comportement et surtout d’une stratégie, notait le sélectionneur Fabien Galthié. La discipline fait partie de notre entraînement, on travaille avec Jérôme Garcès et sa pédagogie nous a accompagné à la fois offensivement et défensivement. On a trouvé une bonne régulation dans un match très spécial, très très spécial ». De (très) bon augure pour la suite du Tournoi, pour ne pas prêter le flanc aux buteurs adverses.

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