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Tournoi des 6 Nations, la machine à cash des "fédés"

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    Tournoi des 6 Nations, la machine à cash des "fédés" PA Images / Icon Sport
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En pleine forme financière avec l’arrivée de CVC au sein de son capital, le Tournoi des 6 Nations va-t-il connaître des modifications de format, l’arrivée de nouveaux sponsors ou inviter l’Afrique du Sud ou le Japon à sa table ? Son patron, le Français Benjamin Morel, fait le point.

Le 6 Nations, c’est un vieux monsieur (la première édition a eu lieu en 1882) qui se porte comme un jeune homme plein de vie et qui vient de gagner au loto. Déjà un poids lourd économiquement parlant, 6 Nations Rugby, l’émanation commerciale des fédérations participantes, qui gère l’honorable Tournoi, a signé il y a un an un partenariat avec CVC Capital Partners. Le fonds d’investissement s’est engagé à débourser 425 millions d’euros pour acquérir 1/7e des parts du capital de l’entité. Somme astronomique, qui vient s’ajouter aux 150 millions d’euros de recettes annuelles. Un montant qui ne tient pas compte du partenariat sur quatre ans qui vient d’être communiqué avec le réseau social d’origine chinoise, TikTok. L’application à la mode chez les adolescent(e)s va verser plusieurs millions d’euros par an, pour devenir sponsor titre du Tournoi féminin et partenaire majeur du masculin.

Le coup d’envoi 2022 n’a pas encore été donné que les fédérations des 6 Nations peuvent déjà se frotter les mains. Il faut dire que le Tournoi représente 70 % du budget de la fédération écossaise, près de 90 % pour l’Italie et un peu plus de la moitié pour la France. Si l’ensemble des droits TV et sponsoring de la compétition vont à 6 Nations Rugby (qui leur en reverse près de 95 %), la FFR et ses homologues conservent leur billetterie (plus de 1 million d’euros par match à domicile) et les revenus issus de leurs propres partenaires, à condition qu’ils ne soient pas dans un secteur concurrentiel avec ceux du 6 Nations. Par exemple : si certaines fédérations ont des accords avec des brasseurs, elles devront camoufler leur partenariat durant la durée de la compétition au profit de la filiale du géant anglais des spiritueux Diageo, qui débourse 10 millions par an, pour afficher sa célèbre bière irlandaise, Guinness, jusqu’en 2024.

TiKTok comme sponsor titre et partenaire majeur

"Nous essayons de nous engager avec des partenaires sur le long terme", nous glissait en fin de semaine le Français Benjamin Morel, qui depuis 2018 occupe les fonctions de directeur exécutif de 6 Nations Rugby. Pour ses partenaires, le Tournoi offre une visibilité quasi sans équivalent. "Un match, c’est 7 à 8 millions de téléspectateurs en Angleterre, 5 à 6 millions en France, et 75 % de la population au pays de Galles", détaille le Français qui indique également que les droits pour l’Hexagone arrivent à échéance cette année, en 2022. Les discussions ont d’ailleurs lieu en ce moment notamment avec France TV, diffuseur historique de la compétition. Des droits qui ont été sécurisés l’an dernier au Royaume Uni jusqu’en 2025 avec le duo BBC-ITV, en Irlande avec RTE et Virgin Média, mais aussi aux Etats-Unis NBC. Le plus gros réseau national retransmet l’ensemble des rencontres, en direct, de New-York à Los Angeles. Sur son antenne nationale !

Pour Morel, si le Tournoi masculin est arrivé à maturité, en revanche pour celui féminin, il nourrit de grosses ambitions en matière de développement. "En 2022, pour la première fois, nous avons un sponsor titre. Le Tournoi féminin aura également sa propre fenêtre avec des matchs programmés au printemps. Là encore, c’est une première. On y croit beaucoup. Les taux d’audience, aussi bien sur France Télévision que sur la BBC de l’autre côté de la Manche, n’ont jamais été aussi hauts. On l’a vu à l’automne, avec des audiences en France à plus de 2 millions de téléspectateurs". En revanche, pour le patron du Tournoi, pas question de toucher au format. Et si, selon nos informations, l’Afrique du Sud s’apprête à déposer une candidature officielle pour intégrer la compétition à l’horizon 2024, l’invitation d’un nouveau pays que ce soit l’Afrique du Sud, la Géorgie, l’Argentine ou le Japon, "n’est pas du tout d’actualité". Une des forces du 6 Nations, et c’est aussi son charme, c’est son histoire. Donc son conservatisme.

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