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La Rochelle n’était pas vraiment pas à la fête

  • La Rochelle evoluait en groupe A2 déjà présidé par Vincent Merling et entraîné par Jean-Pierre Elissalde.
    La Rochelle evoluait en groupe A2 déjà présidé par Vincent Merling et entraîné par Jean-Pierre Elissalde. Archives Midi Olympique
Publié le Mis à jour
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En 1996, le Stade rochelais était loin du sommet de la pyramide. Le club suait sang et eau pour rester en Groupe A2, porté par des valeurs ancestrales. Déjà avec vincent Merling à sa tête...

En 1996, le Stade rochelais était vraiment loin de penser aux compétitions européennes. Le Stade rochelais des années 90 avait encore cette double-face, club phare d’une assez grande ville, mais un club assez replié sur lui-même, sur son héritage, celui des protestants assiégés par Richelieu (c’est fou comme cette comparaison revient dans la bouche des Rochelais avec qui on discute).

Les Jaune et Noir étaient en groupe A2, comme le Stade bordelais (lire ci-contre). « On combattait pour ne pas descendre. C’était une période difficile », se souvient Jean-Michal Blaizeau, historien du club. Le Stade rochelais était entraîné par Jean-Pierre Elissalde, figure iconique. Et il était déjà présidé par Vincent Merling. Oui, il y a un quart de siècle, le président rochelais était déjà là, depuis quatre ans. Il avait succédé en 1991 à Yvan Caris, président haut en couleur, bon vivant devant l’éternel, mais peut-être pas le plus rigoureux des gestionnaires (décédé en 2014).

Quand on repense à cette période, on mesure vraiment le chemin parcouru par le Stade rochelais. Qui aurait pu penser que ce club se retrouverait un jour en demi-finale de Coupe d’Europe ?

Battu à domicile par Dijon

La Rochelle avait terminé huitième sur dix dans sa poule de Groupe A2, elle n’avait laissé derrière elle que Graulhet et Cannes-Mandelieu. Les Charentais-Maritimes avaient dû jouer un barrage de relégation, gagné in extremis face à Oyonnax 18-15 (bonjour le match à pression). Pour avoir une idée claire : La Rochelle était alors dans le même sac que Montauban, Romans, Châteaurenard, Oloron, Marmande ou Aire-sur-l’Adour.

« On s’en sortait difficilement, la période était à l’austérité budgétaire. Vincent Merling avait récupéré un club en perdition. Pendant sept ou huit ans, il a fait un travail de fond, mais qui ne s’est pas vu tout de suite. »

Entre décembre 1995 et mars 1996, le club avait vécu une série de sept défaites de rang, l’une de ses périodes les plus moroses. Dijon par exemple était venu s’imposer 12-3 à Marcel-Deflandre. La Rochelle avait la réputation d’un club fermé au sens où il recrutait très peu, il ne faisait jouer que des gars issus des équipes de jeunes du club comme les frères Moulinec, les frères Renard. « Oui, on disait ça, même si à cette époque, commençaient à arriver des gars passés par Agen mais qui n’avaient pas pu percer là-bas. Jean-François Bouché, Richard Cordazzo, Jean-Luc Viallaret. »

Un effectif composé de locaux

Le club luttait vaille que vaille riche surtout de sa formation impeccable, mais aussi de son statut de vitrine sportive de la cité. « Il y avait un noyau de supporters fidèles. On avait l’impression d’avoir un bon public, même s’il y avait 2 500-3 000 personnes à Marcel-Deflandre. Mais pour l’époque et pour le niveau, ce n’était pas si mal. À La Rochelle intra muros, les gens ont toujours soutenu le rugby. Quand le foot est monté en D2, le public venait plutôt des alentours. »

À ce moment-là, on était impressionné ou plutôt ému par ce club fier de son histoire et de son passé, mais pas vraiment disposé à entrer de plain-pied dans la modernité. Au micro de France Télévisions, Pierre Salviac, enfant du pays, savait exalter ce particularisme, citant les figures légendaires du club : Arnaud Elissalde, Henri Magois. On connaissait la fameuse histoire de 1977 qui avait vu les joueurs voter à main levée pour refuser la venue de Graham Mourie, le capitaine des All Blacks en personne. C’était si romantique…

Ça donnait un charme certain à ce club austère qui semblait rétif au professionnalisme naissant. On  se trompait, après 97 et la première montée dans la vraie élite, Vincent Merling prendrait le train de la modernité, c’en était fini des effectifs à 90 % rochelais. Impensable, on verrait arriver des gars venus d’Angleterre, des Samoa et même de Toulouse et de Toulon.

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