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Un homme dans le match : Parra avait pourtant maintenu la vie

  • Morgan Parra (Clermont), face à Toulouse.
    Morgan Parra (Clermont), face à Toulouse. Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Encore plus responsabilisé avec la sortie précoce de LOpez, le demi de mêlée est celui qui a longtemps permis aux Clermontois d’y croire. Avant de rater cette ultime pénalité, dont il serait si injuste de lui tenir rigueur.

Il n’y a parfois pas de justice. À la 78e minute, les Clermontois ont bénéficié d’une ultime occasion de rêver. Une dernière et inespérée opportunité de croire au miracle. Une pénalité sur les 22 mètres toulousains, décalée sur la droite. Deux petites minutes pour combler un retard de neuf points. Mais il fallait d’abord inscrire trois points pour s’offrir une cartouche et rééditer l’exploit réalisé aux Wasps, quand les Auvergnats avaient ramené la victoire au bout des arrêts de jeu. Une formalité ? Il était permis de le penser tant Morgan Parra, propulsé buteur numéro un après la sortie prématurée de Camille Lopez, avait été parfait dans l’exercice depuis l’entame de la rencontre.

Le demi de mêlée international en était à 100 % face aux poteaux, marquant les douze points de son équipe. Mais Parra a fini par flancher… Son premier échec. « Je me précipite, c’est ma faute, raconte-t-il. J’ai voulu aller vite car il ne restait pas beaucoup de temps. C’est pour moi… » Mais il serait terrible de retenir cette action, tellement l’intéressé a tenu les siens à flots durant 78 minutes. Pas à lui seul, mais il fut encore exemplaire. Remplaçant en Angleterre la semaine précédente, Parra avait profité de son entrée tonitruante pour réintégrer le XV de départ. Le profil de l’adversaire pouvait aussi l’expliquer.

Surtout dans un rendez-vous aussi capital… Alors, Parra, leader hors pair et compétiteur s’il en est, a assumé. Plus que de raison. Passé capitaine quand l’épaule touchée de Lopez l’a obligé à regagner le banc de touche, le numéro 9 s’est comporté en patron. Dans le jeu d’abord, derrière un pack qui était pourtant et globalement dominé par celui toulousain. Comme à son habitude, et malgré une association avec Tim Nanai-Williams dont le profil est à l’opposé de celui de son vieux compère, Morgan Parra a fait preuve d’une énorme autorité. « La sortie de Camille nous a quand même fait mal, surtout qu’on avait six avants et deux trois-quarts sur le banc, note toutefois Parra. C’est un meneur sur le jeu, sur la parole. »

 

Parra : "Dupont est l'avenir"

 

Le talent et le caractère de l’ancien Berjallien n’ont pas suffi face à une armada plus forte. Lucide, Parra l’avoue : « Quand Toulouse prend le score, ça devient dur. Il y a de la déception mais on a manqué de jus en deuxième mitemps et on a beaucoup subi. On a été trop indiscipliné et on n’a pas concrétisé sur nos temps forts. C’est le haut niveau… À la fin, avec ces neuf points de retard, on était trop distancés. Toulouse a tenu le coup physiquement. » C’est froid mais réaliste. Parra connaît trop bien ce sport pour savoir que, sans une prestation majuscule, cette ASMCA n’était pas tout à fait taillée pour renverser la machine stadiste. Même si elle l’était davantage que sur ce quart de finale de Champions Cup déjà perdu à domicile en début de saison contre le Racing 92. « On l’avait joué tôt avec une équipe toute neuve, sans véritable vécu ensemble. Aujourd’hui, c’est différent mais il nous manque encore quelques trucs pour rivaliser. […] Je suis sur la fin et les saisons peuvent être très compliquées. On ne sait pas ce qui peut arriver… » Preuve qu’il sait combien les chances d’aller enfin chercher ce titre européen se réduisent pour lui avec le temps. « Il reste de la frustration. Quand on a l’occasion de jouer cette compétition et d’en être à ce stade… » Même si, dans les prochains mois qui seront les derniers de Franck Azéma à Clermont, ce groupe peut encore écrire une autre histoire. « Il reste le Top 14, place-t-il. La base, ce sont les joueurs. Si on veut bien finir ensemble, cela nous appartient aussi. » Ce dimanche a donc marqué la fin d’un chapitre. Celui continental. Mais aussi une sorte de passation de pouvoir avec son adversaire direct, Antoine Dupont, qu’il a privé d’un essai sur un fameux retour intérieur vers le Toulousain en deuxième mi-temps. Parra en sourit : « C’était un duel. Dupont est l’avenir. Comme Ntamack, il a du talent et, quand je les vois prendre du plaisir en équipe de France ou à Toulouse, je n’ai pas peur de dire que c’est une des meilleures charnières du monde. Maintenant, il faudra durer, surtout qu’ils vont être attendus de plus en plus. » Il est un exemple à suivre. 

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