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Couvre feu à 18h : le coup de grâce pour le rugby amateur

  • A Hendaye, samedi matin, jeunes de l’école de rugby et seniors, qui évoluent habituellement en Fédérale 2, se sont retrouvés sur les frais terrains d’entraînements pour quelques jeux avec ballons et exercices d’entretien physique.
    A Hendaye, samedi matin, jeunes de l’école de rugby et seniors, qui évoluent habituellement en Fédérale 2, se sont retrouvés sur les frais terrains d’entraînements pour quelques jeux avec ballons et exercices d’entretien physique. Photos Pablo Ordas. - Pablo Ordas
Publié le Mis à jour
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Jeudi, l’allocution du premier ministre Jean Castex est venue jeter un nouveau froid sur le monde déjà morose du rugby amateur. Jusque-là, Malgré l’absence de compétitions et les contraintes sanitaires, certains clubs amateurs tentaient pourtant de maintenir un semblant d’activité, vaille que vaille...

On n’apprendra rien à personne en affirmant que, depuis de trop longues semaines sans contact et sans compétition, l’intérêt de ses pratiquants pour le rugby s’était considérablement dégradé. Le froid et l’hiver aidant, nombre de clubs n’avaient pas forcément accès à leurs infrastructures, propriétés de mairies pas toujours compréhensives ni coopératives...

De quoi provoquer une désaffection qui s’est fatalement traduite par des taux de présentéisme en (très) forte baisse, un peu partout et dans toutes les catégories d’âge, lorsque les entraînements n’étaient pas purement et simplement supprimés en attente de jours meilleurs.

Sauf que les dernières annonces de Jean Castex, avançant ce jeudi le couvre-feu à 18 heures dans tout le pays, n’en sont pas exacetment l’augure… « Si ce n’est pas le coup de grâce, ça s’en rapproche, soufflait Thierry Lachaise, co-président d’Hendaye (Fédérale 2). Tous les clubs n’auront peut-être pas la possibilité, comme nous, de décaler les entraînements, d’avoir des seniors qui puissent se déplacer le samedi. Il y a toute une organisation à mettre en place et qui ne va pas être évidente. Est-ce qu’on va s’entraîner le samedi, le dimanche ? Aura-t-on suffisamment de monde pour faire des entraînements de qualité ? Je pense que ça va avoir une répercussion sur la quantité de licenciés post-confinement. »

Le 20 janvier, nouvelle réunion décisive

Au vrai ? À l’exception d’improbables créneaux sur les jours de week-end, le maintien de l’activité rugbystique est tout bonnement devenu impossible pour 95 % des clubs et des pratiquants. Pas franchement l’idéal, à quelques jours d’une réunion (prévue le 20 janvier) au terme de laquelle les rugbymen amateurs attendent enfin d’être fixés pour la suite de la saison.
L’espoir d’une reprise de l’entraînement avec contact à la mi-février et des compétitions au 7 mars demeure, tant bien que mal, entretenu par la FFR. Mais avec quels joueurs, et quelle motivation de la part de ces derniers ? Surtout, avec quels moyens économiques pour les clubs forcément privés de recettes et de buvette, si ces matchs devaient se dérouler à huis clos, sachant en outre que les sponsors ont commencé à se désengager un peu partout ? Poser ces questions, c’est malheureusement quelque peu y répondre…

« D’un côté, on nous fait comprendre qu’il ne faut pas lâcher, que les clubs ont un rôle sociétal à jouer, notamment au niveau des gamins, nous glissait dans la semaine un joueur senior et responsable de l’école de rugby d’un club de Fédérale 3. Mais on ne peut pas les forcer à prendre du plaisir en leur faisant pratiquer un ersatz de rugby, pas plus qu’on ne jouerait de rôle social dans le village en jouant nos matchs à huis clos. On veut bien se battre mais, là, on a surtout l’impression de maintenir un semblant d’activité pour éviter que les pratiquants demandent un remboursement de leurs licences. » De quoi craindre, plus que jamais, face à ce découragement, que ce couvre-feu à 18 heures ne soit la goutte d’eau de trop. Celle qui fera débordé le vase, vers un arrêt définitif des saisons amateurs.

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