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Le confinement : l’enfer des piliers

  • Pour de nombreux piliers, cette période d’inactivité est prise particulièrement au sérieux. Ils sont attentifs à la prise de poids et surveillent leur alimentation, à l’instar de Malik Hamadache.
    Pour de nombreux piliers, cette période d’inactivité est prise particulièrement au sérieux. Ils sont attentifs à la prise de poids et surveillent leur alimentation, à l’instar de Malik Hamadache. Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Comment font les piliers pour ne pas trop prendre de poids en cette période de confinement et d’absence de véritables entraînements ? Tour d’horizon chez les principaux intéressés qui ont pris le problème à bras-le-corps.

"Pour une fois qu’on passe dans le journal, vous nous attaquez aussi sur cela", s’exclame le Castrais Antoine Tichit. "Sujet très délicat !" embraye le Palois Malik Hamadache. "C’est une obligation de le surveiller tous les deux ou trois jours", indique sans aucun enthousiasme le Lyonnais Xavier Chiocci.

Mais de quoi voulait-on leur parler pour recevoir un tel accueil au téléphone ? La prise de poids.

Le rituel de la pesée du matin

En effet, cette phase de confinement est propice aux excès alimentaires, couplés aux activités physiques restreintes. Ce qui peut alors se transformer en enfer pour les hommes forts du rugby.

"La prise de poids, c’est notre combat toute l’année. On doit faire avec nos caractères, mais clairement en début de confinement, j’ai eu une véritable crainte de prise excessive. Alors quand le club a proposé à l’ensemble des joueurs de prêter du matériel, je n’ai pas hésité. J’ai pris tout ce que je pouvais prendre : rameur, haltères, barres, élastique", détaillait en début de semaine Hamadache, qui essaye de s’astreindre à deux séances de sport par jour. "Nous avons intérêt à nous prendre en mains car autrement, le retour en club va être terrible pour nous tous !" poursuit Tichit.

Pour des joueurs qui affichent largement plus que le quintal, cette absence d’entraînement et de rencontres peut être dangereuse pour leur outil de travail : leur corps.

"Pendant la compétition, tu enchaînes les matchs, les séances d’entraînement, et nos petits excès en semaine se voient moins. En ce moment, du fait de la moins grande dépense énergétique, tout nous est interdit", analyse avec lucidité Aurélien Azar, pilier de Carcassonne qui a transformé l’escalier menant à son appartement, au quatrième étage, en terrain de jeu. "Je vis mon confinement avec mon frère. Pendant que l’un fait du gainage en haut, l’autre descend et remonte au plus vite les quatre étages pour bosser le cardio."

Un goûter… Oui, mais pour les enfants !

Pour tous, la journée commence par le même rituel : la pesée. Qui se fait à jeun et dès le réveil, afin d’avoir "la moins mauvaise nouvelle possible", dixit Hamadache. Et pour le moment, après trois semaines de confinement, les nouvelles du front sont plutôt bonnes chez nos gaillards.

Moins cinq kilos pour le massif Ben Tameifuna du Racing et ses plus de 140 kilos. "Attendez, je vais vous dire ça tout de suite ! Juste le temps de trouver ma balance ! (il marque une pause, reprend) 106,9 kilos ! Le même poids que d’habitude", nous glisse son coéquipier l’international Eddy Ben Arous.

Moins deux kilos pour Tichit et Hamadache. Et même moins trois pour Azar ou Marc Clerc, Castrais en partance pour Oyonnax. "Avec ma compagne Sylvia, on profite du confinement pour s’améliorer au niveau de la diététique. Je suis en pleine phase de convalescence, j’ai envie de reprendre, alors je suis mon plan de préparation et de nutrition à la lettre."

L’explication sur ses bons chiffres pourrait aussi se trouver dans un changement de rythme de vie. "On ne voit plus les collègues. Terminé les restos en semaine pour souder le groupe, Fini les deux ou trois bières d’après-match le samedi soir", précise Antoine Tichit. "Et puis je ne me fais plus un kilo de pâtes après une grosse séance", enchérit aussi Aurélien Azar.

"On se sait attendu à la sortie de la crise. Nous sommes des professionnels. Cette période nous permet de vivre en famille mais aussi de prendre des bonnes habitudes", conclut Hamadache juste avant d’aller préparer un goûter. "Pour mes enfants qui vont sortir de la sieste !".

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